Google dresse une «carte des requêtes gouvernementales»

Pendant ce temps...
 
Carte Google qui affiche les demandes de retraits de données par des agences gouvernementales

 
VIE PRIVEE - Au nom de la «transparence», Google a ouvert une page spéciale qui permet de visualiser le nombre de demandes de retrait de contenus et d'accès aux données privées d'utilisateurs...

«Don’t be evil»… Plus que jamais, Google veut remettre à l’ordre du jour son slogan, et afficher sa «transparence». Ce mercredi, il reçoit quelques journalistes à son siège français à Paris, pour leur présenter, point par point, sa politique en matière de gestion des données personnelles des internautes. Pour l’occasion, Alma Whitten, ingénieure responsable de la politique en matière de vie privée de Google, a fait le déplacement.
Une offensive de charme, qui s’interfère avec une lettre ouverte adressée mardi à Google par la CNIL et de ses homologues européennes, où ils critiquent, précisément, sa politique en matière de vie privée.

Une «carte des requêtes gouvernementales»

Au nom de la «transparence dans les informations données aux utilisateurs», donc, Google a ouvert mercredi une nouvelle page, une «carte des requêtes gouvernementales», qui permet à l’internaute de voir, d’un coup d’œil, le nombre de demandes de retraits de contenus envoyés par les organisations étatiques (gouvernement, police…) de tous les pays. Logique, ces demandes de retraits portent sur les contenus hébergés par les services de Google (billets de Blogs sur sa plateforme Blogger, photos sur Picasa, publicités AdWords, vidéos sur YouTube…).
Cette carte permet aussi d’afficher le nombre de communications de données privées sur les utilisateurs. Ces dernières portent essentiellement sur des procédures pénales, par lesquelles les autorités publiques peuvent demander d’accéder à des éléments tels que l’adresse IP de l’utilisateur des services de Google (ce qui permet de l’identifier).

Pour cela, Google s’est basé sur les requêtes qu’il reçoit des pouvoirs publics des différents pays. Pour l’instant, le service affiche uniquement les requêtes reçues entre le 1er juillet 2009 et le 31 décembre 2009. Il devrait être mis à jour tous les 6 mois.
Les pouvoirs publics français très demandeurs pour accéder à des données persos
D’après cette carte, dans le cas de la France, les organisations publiques ont demandé 10 retraits de contenus durant le second semestre 2009, dont un tiers n’ont pas été satisfaites. Ce sont le Brésil, l’Allemagne, l’Inde et les Etats-Unis qui ont adressé le plus de requêtes. En revanche, les pouvoirs publics décrochent presque la palme (5ème position) quant aux demandes d’accès à des données persos d’internautes français. 846 demandes de la justice ou d’administrations ont ainsi été enregistrées sur la même période.
 
Liberté d’expression sur Internet

Alors Google, chantre de la transparence, à l’heure où on lui reproche de collecter des données dans des domaines de plus en plus variés? «La censure sur le web est critiquable», se plaît à souligner Peter Fleicher, en charge de la vie privée à Google France. En fait, par ricochet, cela permet à Google de montrer que les différents gouvernements cherchent à vouloir contrôler certaines données en ligne. Et pas seulement la Chine .
Au nom de la transparence, «tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression», d’après l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, rappelle pour sa part David Drummond, vice-président de Google, dans un billet. En s’affichant en chantre de la «privacy», Google espère garder la confiance de ses utilisateurs. Quand bien même il rappelle à l’envi que la collecte de données personnelles est un mal nécessaire pour proposer des services gratuits à ses utilisateurs.


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