Communiqué de presse Anonymous 27 janvier 2011

Coup de grisou chez les Anonymous ! L'argent justifie les moyens ! Il semblerait donc que les autorités (ou sociétés attaquées) aient finalement et logiquement décortiqué le code du logiciel client (disponible sur internet), qui a servi aux attaques de Visa, Paypal et Mastercard pour supporter la cause de Wikileaks, et donc remonté les serveurs qui ont servi à dispatcher les IP des cibles des attaques de dénis de services (Ddos), ou du moins à coordonner les attaques. Les connexions entre les opérateurs et leurs serveurs semblaient en clair. Ils ont donc tout aussi logiquement remonté dans les logs les IP des Hacktivistes en France, UK et Pays-Bas qui ‘pilotaient’ ces attaques. A priori je ne pense pas qu’il y ait de risque pour les simples ‘clients’ qui prenaient l’IP de la cible sur le serveur pour la bombarder, mais avec ces tarés on ne sait jamais (s’ils manquent d’arguments et que le serveur loguait, ils ont peut-être la liste). Enfin, comme ce type d’action ‘innovante’ a le vent poupe et embarrasse fortement les entreprises et les autorités, je ne sais vraiment pas quel sera leur attitude dans ce 1er cas public (et qui pourrait très bien faire jurisprudence). Cependant, face à un petit autodidacte de 15 ans, militant, et ingénieux, je ne pense pas qu'aux yeux de la société ils puissent être aussi impitoyable qu’avec un Kevin Mitnick. Enfin, gage que pour les Anonymous cela leur servira de leçon et qu’ils n’oublieront plus jamais les joies de la ‘virtualisation’ et des proxys ; ). Je leur transmets notre soutien, et vous passe leur communiqué de presse en intégralité ci-dessous.

LETTRE OUVERTE D’ANONYMOUS À L’INTENTION DU GOUVERNEMENT DE GRANDE-BRETAGNE

Cher Gouvernement Britannique,

Nous sommes Anonymous. Nous avons récemment appris que vous avez jugé nécessaire d’arrêter cinq de nos frères anons (ndlr. Anonymous) pour leur participation dans les actions de déni de service distribué (DDOS) contre PayPal, Mastercard, et autres, qui ont été menées en notre nom en représaille des attaques de ces organisations contre Wikilieaks. Nous comprenons que vous comptez mener des procédures judiciaires contre ces anons pour infraction à la loi de 1990  Computer Misuse (ndlr. Loi sur le Mauvais Usage des Ordinateurs), qui interdit l’altération du fonctionnement d’un ordinateur ou la lisibilité de données. Anonymous croit, cependant, que  poursuivre dans cette direction est une triste méprise de votre part. Non seulement elle révèle le fait que vous semblez ne pas comprendre la réalité politique et technologique actuelle, mais elle apparaît également comme une déclaration de guerre de votre part, gouvernement Britannique, à nous, Anonymous, le peuple.

Tout d’abord, il est important de comprendre ce qu’est une cyber-manifestation par DDoS et ce que cela veut dire dans le contexte politique actuel. Les moyens traditionnels d’exprimer son mécontentement (manifestations, sit-ins, blocage de carrefour ou piquets de grève) se sont lentement transformés en un rituel vide de sens. Des personnes se sont mises à chercher de nouvelles méthodes pour faire pression sur les politiciens et faire entendre leurs revendications d’une manière qui pourrait vraiment changer les choses. Anonymous a, pour l’instant, trouvé cette nouvelle façon d’exprimer la protestation populaire sous la forme d’actions par DDoS. Comme c’est le cas avec les formes traditionnelles de protestation pacifique, nous bloquons l’accès aux infrastructures de nos opposants pour faire passer notre message. Que cette infractructure soit située dans le monde réel ou sur Internet nous est totalement égal.

Deuxièmement, nous souhaitons saisir cette opportunité pour dissiper toute confusion possible entre une cyber-manifestation par DDoS et du piratage, car ces concepts semblent être souvent confondus lorsque les médias et les politiciens parlent d’Anonymous. Le piratage en soi est défini par la loi comme “un accès non autorisé à un ordinateur ou un réseau”, alors qu’on parle d’une action DDoS simplement lorsqu’il s’agit de milliers de personnes procédant simultanément à des connexions légitimes sur un serveur web accessible au public, en utilisant en même temps la bande passante ou le proccesseur dudit serveur au maximum de sa capacité, ce qui provoque un énorme “embouteillage”.

Il est donc clair que l’arrestation de quelqu’un pour avoir pris part à une action DDoS est strictement similaire à l’arrestation de quelqu’un ayant participé à une manifestation pacifique dans sa propre commune. Anonymous pense que ce droit de protester pacifiquement est l’un des piliers fondamentaux de toute démocratie et ne devrait être limité en aucune manière.
De plus, nous avons constaté que des actions semblables ont également été menées contre Wikileaks, pourtant dans ce cas précis, personne n’a été arrêté et il n’existe pas le moindre signe d’une enquête portant sur cette question. Cependant, nous savons exactement qui est responsable de cette attaque. Anonymous estime qu’il est injuste et hypocrite de tenter de poursuivre ces cinq Anons en justice sans même essayer de trouver ceux qui ont commis une attaque informatique contre ce site Web auquel vous êtes opposé. Nous ne pouvons donc que supposer que ces arrestations sont motivées politiquement et ont été menées sous la pression du gouvernement américain. Anonymous ne peut pas, et ne restera pas les bras croisés alors que cette injustice est perpétrée.

En outre, la peine maximale encourue par ces cinq anons pourrait aller, en vertu de la Computer Misuse Act, jusqu’à dix ans de prison et une amende de £ 5000. Nous souhaitons que vous réalisiez à quel point ces peines sont ridicules, compte tenu de la nature d’une cyber-manifestation par DDoS et son absence de dégâts permanents sur les sites ciblés.  Prononcer des peines aussi sévères (même à des mineurs) aurait pour effet de ruiner leur vie, compromettant ainsi leur accès à une éducation supérieure ou même à un quelconque avenir prometteur, simplement du fait qu’ils ont participé à une action pacifique et se sont levés pour leurs droits. Une amende aussi élevée que £5000 serait également une pression énorme sur les familles de ces adolescents. Nous espérons que vous envisagerez de reconsidérer le cadre juridique de ce qui est, au pire, un délit mineur.

Enfin et surtout : Le fait que des milliers de personnes du monde entier ont ressenti le besoin de participer à ces cyber-manifestations contre des organisations visant Wikileaks, le traitant comme une menace publique, plutôt qu’un bien commun, devrait vous faire réfléchir. Vous pouvez facilement arrêter des individus, mais vous ne pouvez arrêter une idéologie. Nous sommes unis par un objectif commun et nous pouvons et VOULONS traverser les frontières pour atteindre ce but.  Notre conseil à votre égard, Gouvernement Britannique, est de prendre cet avertissement de la part des citoyens du monde au sérieux. Nous ne nous reposerons pas tant que nos compagnons protestataires n’auront pas été relâchés.


Dans l’attente de vos réactions,


Anonymous.
 
Source : anonnews.org