La fascinante histoire du tardigrade réveillé après plus de 30 ans de congélation

Écoutez, je passe sur le blog, et je n’ai pas envie de vous parler de l’Espagne, parce que, bon, c’est trop démoralisant. Surtout que, là aussi , on connaît les causes… (et surtout la fin, quoique...). Non, la seule chose qui a retenu mon attention aujourd’hui (en dehors du radar quand on arrive chez Chalouette, que je n'avais pas remarqué alors que ça fait +/- 5ans que je passe devant avec ma femme...), c’est cet animal... Franchement, quand Chalouette m’a montré la photo, je lui ai dit, mais ce n’est pas « organique » ce truc, ou plutôt ce n’est pas « naturel ». Sincèrement, regardez cette bouche, on dirait une caméra. Donc, attention, apparemment tout cela est très, très sérieux. Mais j’avoue, j’ai été (et je reste) scotché… (surtout que normalement rien ne survit à une telle congélation). Mais comme vous allez le voir, cette bestiole a de sacrées caractéristiques… (qui avec un peu de mix ADN, comme on fait maintenant, ouvre des perspectives que je vous laisse imaginer.... )

Bonne soirée, ; )))

f.

tardigrade
Un tardigrade évoluant dans une mousse. (EYE OF SCIENCE / PHOTO RESEARCHERS, INC.)

Une équipe de scientifiques japonais a réussi à ranimer une minuscule créature qui avait été prélevée en Antarctique et cryogénisée pendant trois décennies.

Il est microscopique, il a huit pattes et a une capacité étonnante à résister aux conditions extrêmes. Cet organisme incroyable s’appelle Sleeping Beauty 1, et c'est un tardigrade qui s’est réveillé après avoir été congelé pendant plus de trente ans. Après son réveil, cet "ourson d'eau" a même pondu 19 œufs, dont 14 ont éclos, rapportent des chercheurs dans la revue Cryobiology (en anglais).

Francetv info vous révèle tous les secrets de cet invertébré aquatique et microscopique aux ressources étonnantes.

Qui sont ces incroyables créatures ?

Les tardigrades forment un embranchement comptant des centaines d'espèces connues, qui vivent dans la mer, en eau douce ou encore dans les mousses. Surnommés "oursons d'eau" pour leur vague ressemblance avec ces mammifères, ils mesurent entre 0,1 et 1,5 mm. Si des scientifiques de l’Institut national japonais de recherche polaire se sont intéressés à ces créatures microscopiques, c’est pour leurs capacités de survie hors norme. Pour tester la résistance des tardigrades, des scientifiques en ont prélevé dans l’est de l’Antarctique, en 1983, et les ont placés dans une mousse à -20°C pendant trente ans et six mois.

Les tardigrades ont un métabolisme unique et hyper résistant. Ils peuvent survivre à une chaleur extrême, un froid extrême, une pression extrême, des radiations et même au vide de l’univers. Pour résister à cette température, les oursons de mer sont entrés en cryptobiose. C’est-à-dire qu’ils ont ralenti leur métabolisme à 0,01% de leur moyenne habituelle. Ils ont alors rejeté pratiquement toute l’eau contenue dans leur corps pour se recroqueviller et former un "tonneau" indestructible. On observe ce phénomène dans les petits organismes qui doivent résister à un manque d’eau ou d’air.

De la cryptobiose à la ponte

C’est pour les faire sortir de cet état de "tonneau" microscopique que les scientifiques japonais ont réchauffé les tardigrades étudiés. Sleeping Beauty 1 et Sleeping Beauty 2, les deux petits organismes qui avaient survécu à la cryptobiose, ont été placés dans de l’eau minérale et laissés dans le noir. Après quatre jours de réhydratation, ils ont commencé à bouger la première paire de leurs huit pattes. A partir du sixième jour, ils ont tenté de se relever, et ils ont atteint la surface de l’eau le neuvième jour. Ils ont ensuite commencé à se nourrir d’algues à partir du treizième jour.

Mais à la fin, il n’en resta qu’un. Sleeping Beauty 2 a cessé de se nourrir après vingt jours et est mort. En revanche, Sleeping Beauty 1 a complètement recouvré ses forces et a même pondu 19 œufs (le 21e jour), dont 14 ont éclos. Les femelles tardigrades peuvent se reproduire sans mâle, comme l'explique PourlaScience.

Par ailleurs, un œuf a également survécu à la cryptobiose. Cet œuf est devenu un tardigrade en parfaite santé au bout de six jours et a même pondu ses propres œufs huit jours plus tard.

Quel était le but de l’expérience, au fait ?

Le but premier des scientifiques n’était pas de faire battre un record de résistance à ces tardigrades (les précédents avaient résisté à seulement neuf ans de cryptobiose). Megumu Tsujimoto et son équipe cherchent à comprendre comment ces oursons de mer peuvent reconstituer leur ADN endommagé par les conditions extrêmes dans lesquelles ils ont survécu. Des spécialistes pensent que les tardigrades empruntent ces capacités de reconstruction à d’autres organismes comme les bactéries ou encore les champignons, d'après une étude américaine (en anglais) publiée en mai 2015. Et, malgré cette expérience, la question n’est pas encore tranchée. Les tardigrades gardent encore quelques secrets.

 

Source(s) : Francetvinfo.fr via Chalouette

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : Et maintenant, l’édition génétique… : bientôt des copier-coller sur notre ADN, CTRL+X pour les maladies, CTRL+V pour le talent