Au PS, les trois coups des primaires

Petits meutres entres amis...

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Arnaud Montebourg

Quand on réécrira l'histoire de la campagne présidentielle 2012 à gauche, ce dernier week-end de mai tiendra sans doute une grande place.

Avant que ne résonnent aujourd'hui les trois coups de la pièce des primaires socialistes écrite par Arnaud Montebourg, la distribution des rôles s'est elle aussi dessinée, à l'avantage de Martine Aubry.

En d'autres temps, l'attaque virulente de la premier secrétaire, samedi devant le conseil national, comparant Nicolas Sarkozy à l'escroc numéro un de la planète financière, Bernard Madoff, aurait fait causer dans les rangs du PS. Cette fois, seul François Hollande a pris publiquement ses distances vis-à-vis de ce qui constitue bel et bien un dérapage verbal. Un dérapage parfaitement contrôlé, puisqu'il s'agit d'ancrer un peu plus Martine Aubry en position de première opposante, capable de taper sur le président sortant comme jamais ne pourra le faire Dominique Strauss-Kahn, prisonnier de sa fonction de directeur du Fonds monétaire international qu'il doit largement au même Nicolas Sarkozy !

Pour éloigner encore un peu plus la concurrence Strauss-Kahn, le calendrier des primaires qui doit être adopté ce soir par le bureau national est une arme supplémentaire. La méthode Montebourg prévoit en effet une préqualification en juin 2011 si plus de quatre postulants se présentent aux suffrages des sympathisants, ce qui obligerait le patron du FMI à se dévoiler à la fin de cette année, au plus tard début 2011 ; beaucoup trop tôt à son goût et surtout à celui de ses employeurs.

Le tollé soulevé à droite par l'attaque de Martine Aubry a fait passer au second plan l'autre temps fort politique du week-end : la réapparition médiatique de Ségolène Royal, dans une posture totalement nouvelle pour elle : celle de la responsable socialiste prête à tout pour faire gagner la gauche en 2012, jusqu'à renoncer - suprême sacrifice - à une nouvelle candidature aux primaires, malgré son « lien profond avec le peuple français ». Si l'on en croit les sondages, ce lien ne serait pourtant plus aussi profond et cette évolution n'est pas pour rien dans la subite conversion de Ségolène Royal aux vertus du jeu collectif. En se disant prête à faire gagner un ou une autre qu'elle, l'ex-candidate entend bien occuper une place de choix dans un futur gouvernement de gauche, une « dream team » nouvelle formule qui effacerait, dix ans après, le traumatisme du 21 avril 2002.

Jusqu'à présent, on imaginait les futures primaires socialistes comme une course éliminatoire, sur le modèle des primaires à l'américaine, ouverte à tous les sympathisants de gauche. Dimanche soir, Ségolène Royal a ouvert une nouvelle option : la primaire plébiscite, pour un candidat unique ainsi placé très tôt dans les meilleures conditions.

L'exact contraire du scénario perdant de 2007 !

Dimanche soir, Ségolène Royal a ouvert une nouvelle option : la primaire plébiscite pour un candidat unique.


Source : La Voix du Nord

Informations complémentaires :

Le Figaro : Le rapport Montebourg met le PS au pied du mur
Les Echos.fr : Rénovation : les propositions qui secouent le PS
Le Monde.fr : Avec le rapport Montebourg, le PS entame sa rénovation



 


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