Eric Cantona manque son tir contre les banques

Un révolutionnaire discret, j'aime bien la formule... Au moins l'opposition est unanime et donne un spectacle homogène, de Besancenot à Melanchon en passant par Cantona. Au final ce sont tous des clowns tristes. Qui n'ont aucune volonté de faire muter le système. Il leur sied trop bien avec leur petit statut de parvenu. Si ce n'était tragique ce serait comique. Cependant en aucun cas leur prise de position publique ne les gênera pour prétendre à nouveau incarner la 'révolte' du peuple français. Ecoutez-les bien quand vous les entendrez parler, et ne soyez pas dupe de leurs propos. Car au crépuscule de cette société fourvoyée par des médias surpuissants, ils ne visent que des motifs personnels et mercantiles en créant le buzz autour d'eux. Mais là où il y a une justice c'est qu'ils sont mal informés..., et c'est dommage pour eux... Car on leur proposait 21% sur un an, mais ils apparaissent prisonniers d'un système obsolète auquel, au final, ils ne semblent  pas comprendre grand chose.

PARIS (Reuters) - L'idée du footballeur Eric Cantona de vider les comptes bancaires pour provoquer l'effondrement du système économique est restée mardi lettre morte malgré un important soutien sur internet.

Joignant leurs voix à celles des banquiers et du monde économique, élus de droite comme de gauche ont condamné le projet soutenu par des dizaines de milliers d'internautes, qui avaient imaginé de fixer la date du 7 décembre pour le "bank run" censé amorcer symboliquement une révolution.

Attendu dans la journée à la suite de rumeurs de presse dans une banque d'Albert (Somme) où il était censé joindre le geste à la parole, celui que les supporters de Manchester United surnommaient "Eric le Rouge", qui est en tournage dans la région, n'a pas été vu dans l'établissement par des photographes et les caméras de télévision qui l'y attendaient.

L'ancien footballeur a toutefois fait savoir mardi soir par le biais d'un communiqué de son avocat qu'il avait bien effectué un "retrait bancaire symbolique" à Péronne (Somme), "à l'écart de l'emballement médiatique".

"Eric Cantona est très heureux des réactions et commentaires publics, économiques et même politiques que ses déclarations ont provoqués, et espère que ce mouvement permette une prise de conscience et contribue au débat d'idées", peut-on y lire.

Les banques disent pourtant n'avoir pas constaté de ruée vers les guichets de titulaires de comptes qui souhaitaient retirer leur argent, selon des porte-parole à Paris.

"La journée s'est déroulée comme une journée habituelle dans les réseaux. Il n'y a pas eu d'effet (Cantona), a déclaré une porte-parole de BNP Paribas. "C'est une journée qui est dans la moyenne quotidienne", a-t-elle ajouté.

La Société Générale n'a pas souhaité faire de commentaires.

Vider son compte est techniquement une opération qui ne peut pas s'effectuer spontanément, les retraits en espèces importants nécessitant un préavis.

L'appel était parti d'un entretien enregistré par le quotidien Presse-Océan au moment du conflit sur la réforme des retraites et où le footballeur devenu comédien proposait de s'en prendre aux banques plutôt que de manifester dans la rue.

"Le système est bâti sur le pouvoir des banques donc il doit être détruit par les banques. C'est-à-dire qu'au lieu qu'il y ait trois millions de gens qui aillent dans la rue (...), ces trois millions de gens vont à la banque, ils retirent leur argent, et les banques s'écroulent", disait Eric Cantona dans l'entretien, dont la version vidéo a connu un grand succès sur internet.

UN "RAS-LE-BOL"

Des membres du gouvernement français ont critiqué depuis plusieurs jours cette déclaration, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, demandant même sèchement à Eric Cantona de se cantonner aux questions de football.

Les ministres ont souligné qu'un "bank run" réussi aurait eu des conséquences funestes pour les épargnants et l'économie, dont le financement quotidien dépend des banques. Les "bank runs" ont existé dans l'histoire mais il s'agissait de mouvements de panique liés à des faillites.

La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, a souligné mardi que la comédienne Rachida Brakni, épouse d'Eric Cantona, pouvait ces derniers mois être vue dans des spots publicitaires pour la banque LCL.

"Il faut avoir un petit peu de responsabilité dans la vie quand on est un des chantres de la société de consommation", a-t-elle dit sur France Info.

La gauche, tout en condamnant l'initiative, a cependant estimé qu'il fallait plutôt comprendre la déclaration comme l'expression d'un "ras-le-bol" de l'opinion vis-à-vis des banques, tenues pour responsables de la crise financière et pourtant souvent renflouées avec l'argent public.

"Ce que Cantona pose, c'est une question que tous les Français se posent: les banques nous ont emmené au mur, on les a beaucoup aidées, aujourd'hui elles refont des profits et nous on va toujours aussi mal", a dit Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, au micro de France Inter.

Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, a réagi de manière similaire. "Je ne m'associe pas à cette initiative mais je la comprends", a-t-elle dit à Reuters. "C'est une provocation dans le bon sens du terme puisqu'elle vise à provoquer une prise de conscience".

Les écologistes partagent ce point de vue. Eric Cantona "met les pieds dans le plat sur un vrai sujet", a dit la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, sur RMC.

Jean-Baptiste Vey et Thierry Lévêque, avec Matthieu Protard, édité par Yves Clarisse

Source : Reuters

Informations complémentaires :

L'Expansion.com : Cantona a-t-il gagné son match contre les banques?
Le Parisien.fr : Appel à vider les banques : Cantona a fait un retrait symbolique
Le Figaro : Pourquoi l'appel de Cantona n'a pas été suivi

 


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