L'exécutif pointé du doigt par le "redouté" procureur Jean-Louis Nadal

Avez-vous noté cela ce matin ? En tout cas, lorsque j’ai entendu Jean-Louis Nadal ce matin, je me suis félicité de l’avoir mis en avant sur le Blog. En effet, c’est grâce à des procureurs comme lui que les Français peuvent être fier de leur justice. Lors de son départ à la retraite ce dernier a eu quelques mots pour nos dirigeants, jugez plutôt.

Hier c'était le dernier discours, avant son départ à la retraite, du très redouté plus haut gradé des procureurs de France. En effet Jean-Louis Nadal est connu dans les plus hautes sphères politiques et judiciaires pour la liberté de son verbe quel que soit le pouvoir en place.

En effet ce vendredi , lors de l'audience solennelle de la Cour de Cassation, il s'en est pris vertement au ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, allant jusqu'à accuser le gouvernement de vouloir conserver le pouvoir de nomination des procureurs.

En s'appuyant sur l'affaire des policiers de Seine-Saint-Denis qui ont été condamnés à des peines de prison ferme, sur laquelle le ministre de l'Intérieur, , était  intervenu pour juger "disproportionnée" la peine infligée à ces policiers menteurs. Affaire qui avait donné lieu à une passe d'armes avec son collègue de la Justice Michel Mercier.

Le procureur général a également visé les syndicats de policiers et les manifestations de ceux-ci devant le tribunal de grande instance de Bobigny le 10 décembre dernier.

"Au nom de quoi, par quelles dérives, certains [des] représentants [de la police judiciaire] se permettent-ils d'en appeler à l'opinion contre [les] magistrats quand ils prennent une décision qui leur déplaît ? Et le scandale n'est-il pas encore plus grand quand ces protestations politico-corporatistes sont relayées au plus haut niveau, au mépris du fondamental principe de séparation des pouvoirs ? Prenons garde, prenons garde à l'instrumentalisation de la justice !"  a-t-il déclaré.

Le procureur général Nadal s'est ensuite attaqué au statut du parquet. Il a rappelé que la Chambre criminelle de la Cour de Cassation avait "dénié au ministère public la qualité d'autorité judiciaire" le 15 décembre 2010 et de conclure que le parquet était donc " proche d'un état de coma dépassé".

S'étant maintes fois prononcé pour une réforme du statut du ministère public en instaurant de plus grande garantie de neutralité et d'indépendance, il a accusé le gouvernement de n'en avoir rien fait, ce qui a déclenché la suspicion.

Pour éviter cette suspicion toujours d'après lui, il fallait couper le lien entre l'échelon politique et le parquet pour ce qui concerne les nominations, en souhaitant que le Conseil supérieur de la magistrature procède à leur nomination, et pas le pouvoir politique, comme c'est le cas actuellement. Comme garantie supplémentaire, il préconise que les juridictions aient une gestion "autonome" et que leur budget soit "distinct" du ministère de la Justice.

Dommage que ce grand procureur qui "n'a pas la langue de bois" parte en retraite, et de me demander si son remplaçant sera à la hauteur et sera aussi indépendant que lui du pouvoir.

Sources : sudouest.fr, lexpress.fr, leparisien.f, leparisien.fr, forum-penal.dalloz.fr, lepoint.fr, le Post

 

 

 

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