Au dîner du Crif, Nicolas Sarkozy évoque «les racines juives de la France»

Certainement en grave manque et dans l’attente de ce soir ;), j’ai passé une partie de la matinée à écouter des discours de notre président (sacré mal de crâne !). Pourquoi ? Tout simplement parce que ce matin j’ai écouté son discours au Crif, où il rappelait au représentant juif leur descendance commune avec les chrétiens et les musulmans du père fondateur Abraham, que nous avions mis en avant dans cet article (ce qui est sacrément bien envoyé !), et qu’il disait l'avoir déjà dit à la Knesset en 2008 (Partie 1, Partie 2), effectivement il l’avait dit ! Et je dois dire que son discours en 2008 était au top ! (Merci Henri Guaino). Il était au max de sa forme et a largement été dans le sens d’Israël jusqu'à la 2e partie, où là, il les a mis devant le fait accompli et le problème palestinien. Aussi quand j’ai regardé après coup sa prestation au Crif, où il a repris en partie ce discours, on voyait bien qu’il était lassé de leur dire d’en venir à la paix, qui était la seule issue logique, et de leur rappeler qu’il avait le même père ! C’est là que j’ai vu le côté humain de Nicolas S., et des fois je le comprends… Il a essayé sincèrement de bien faire… Par contre il m’a fâché ! Comme vous avez dû le remarquer, je suis de religion catholique, et quand il fait un effet d'annonce au Crif, et dit que la France a des racines juives avant d’être chrétienne, c’est un raccourci que je ne peux accepter. Il me faut porter une correction historique (d'après ce que je sais). Certes, les premières traces de l’immigration juive remontent au premier siècle, mais (et je suis bien placé pour le savoir car cela me touche personnellement) les Gaulois ont reconnu Marie grâce à l’idole qu’ils avaient trouvé dans un chêne et qui portait la mention « Virgini pariturae » « A la Vierge qui va enfanter ». Les druides auraient commencé à vénérer cette image de la déesse mère. Plus tard saint Denis, et son compagnon saint Yon, seraient passés par Longpont. Ils expliquèrent aux druides comment la prophétie sur la Vierge s’était enfin réalisée. Celle que les Gaulois du bord de l’Orge vénéraient sans la connaître était bien la Vierge Marie, mère du Sauveur. Saint Yon serait resté sur place, il portera l’Évangile dans la région. Il aurait été décapité vers 290.

Nous n’avons donc aucunement eu d’allégeance à la religion juive. Ces derniers ont vécu avec le bas empire romain en bonne intelligence avec les chrétiens, et c’était en 193, et les traces avant la religion chrétienne ce n’était que des flux migratoires. Or, nous avons donc été converti vers 290 à Jésus et au Père à travers Marie, ce n’est pas la même chose !

Néanmoins le christianisme est né avec Jésus, qui était lui-même juif. Aujourd'hui, nous avons encore le Pentateuque (la Torah), c'est-à-dire les cinq premiers livres de l'Ancien Testament (Genèse, Exode,...) en commun (merci Sonia ;))

Mais je suis aussi étonné que le Parisien n’évoque pas ce fait et fasse lui aussi, avec le reste de la presse, l’impasse sur ce qu’a dit notre président, alors qu’il y a 51 % des Français qui se déclarent catholiques en France :

51 % de Français se déclarant catholiques
31 % sans-religion
4 % « chrétiens sans précision »
4 % musulmans
3 % protestants
1 % juifs

Source : Wikipedia

Enfin je suppose que ceci est prévu comme pour “Carla One” pour ne pas vous indisposer avec la séance d’hypnose de ce soir de notre cher président.

Bonne soirée.

Folamour,


Discours du Président au dîner annuel du CRIF
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Mercredi soir, à Paris, au cours du 26e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France, le président de la République a dit que la présence du judaïsme était « attestée en France avant même que la France ne soit christianisée. »

Qu’a dit le président de la République ?
Mercredi soir, lors du 26e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France, Nicolas Sarkozy a affirmé dans son discours que le judaïsme « a contribué à forger l’identité de la France » et que chaque juif « continue à participer à cette alchimie subtile ».

« Si la France a des racines chrétiennes, elle a aussi des racines juives. La présence du judaïsme est attestée en France avant même que la France ne soit la France, avant même qu’elle ne soit christianisée. » « C’est ainsi », a-t-il dit, « qu’il existe en France des bains rituels juifs contemporains de nos églises romanes et des synagogues aussi ornées que des chapelles baroques. Oui, le judaïsme fait partie des racines de la France et chaque Français, quelle que soit sa confession ou son origine, peut en être fier. »

Que sait-on de la présence juive en France ?
La présence juive autour du bassin méditerranéen remonte à l’Antiquité. Cette présence s’est développée progressivement après la destruction du temple de Jérusalem en 70 et deux autres révoltes réprimées : de nombreux juifs quittent la province romaine de Judée, puis à partir des ports italiens, suivent le couloir rhodanien jusqu’en Rhénanie. « En Gaule, leur présence est attestée à cette époque sur le plan scripturaire », rappelle Laurence Sigal, directrice du Musée d’art et d’histoire du judaïsme (1).

« En revanche, sur le plan archéologique, nous n’avons pas grand-chose avant le Ve siècle : une lampe à huile, datant du IIIe siècle, décorée d’une menora – chandelier à neuf branches – découverte près de Cognac (Charente). À Narbonne, une inscription a été découverte qui date de 688 et comporte quelques mots en hébreu. »

Les « grands rassemblements », selon la formule de l’historienne Esther Benbassa, sont en revanche postérieurs : ils datent du Moyen Âge, et après l’expulsion de 1291, ils seront localisés, surtout dans l’est de la France. Parce qu’elle constate que cette ancienneté de la présence juive en France (ou en Gaule) est largement méconnue, Laurence Sigal se réjouit des propos du président de la République : « On croit souvent que les juifs sont des “immigrés” récents, je crois que c’est contre cela que Nicolas Sarkozy a voulu intervenir. »

Que signifie l’expression « racines juives de la France » ?
Le mot « racine » suscite les réserves de nombreux historiens. « C’est une mauvaise métaphore », juge Bruno Dumézil, auteur des Racines chrétiennes de l’Europe (Fayard, 2005), livre dont il n’a pas choisi le titre… « En histoire, on a plutôt tendance à penser que les civilisations se déversent les unes dans les autres sans rupture. » De surcroît, le terme peut conduire à surévaluer certaines composantes au détriment d’autres. « Mais si l’on veut garder le terme, alors on peut reconnaître que l’identité française, qui s’est vraiment forgée au XIIe siècle au moment de la guerre de Cent Ans, puise à certaines influences plus ou moins fortes : chrétienne bien sûr, mais aussi romaine pour les structures administratives, païenne (gauloise par exemple) pour l’art, juive pour ce qui concerne la vie intellectuelle, que ce soit à la cour de Charlemagne ou lors de la création des premières universités, mais aussi arabe pour la transmission de la pensée grecque… »

La définition de « la France » fait également débat parmi les historiens. Pour Jean-Pierre Rioux, président du Comité d’orientation scientifique de la Maison d’Histoire de France, qui choisit d’en retenir une définition politique, il serait abusif de parler de « racines juives » pour un « espace que l’on nationalise en le baptisant rétroactivement France ». « La France a bien des racines chrétiennes parce que cette religion dominait, parce que les paroisses sont à l’origine du quadrillage territorial actuel, et parce que, du baptême de Clovis à 1789, c’est sur cette lignée que s’est construite la France », indique-t-il, reconnaissant toutefois que l’expression des « racines juives » pourrait s’appliquer à l’Alsace « où la synagogue cohabitait avec l’église ». Pour Laurence Sigal, le débat peut être dépassé si l’on admet que « nous devons faire l’histoire du corps national, mais aussi celle des composantes de la société ».

Anne-Bénédicte HOFFNER

(1) « L’Archéologie du judaïsme en France et en Europe », sous sa direction et celle de Paul Salmona (La Découverte, 25 €), vient de paraître.

Source : La Croix

Le Point.fr : Au Crif, Sarkozy salue un début de printemps des peuples arabes
Le NouvelObs: Sarkozy : la France a le "devoir" d'aider les mouvements de contestation en Tunisie et en Egypte
Le Parisien.fr : Le chef d’Etat rassure les juifs de France
 

 


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