Le professeur Jean-Michel Alexandre, ancien directeur de l'évaluation des médicaments en France, aurait reçu près d'1,2 million d'euros de la part des laboratoires Servier en 2011 et 2009.

C'est ce qu'affirme Le Figaro sur son site lundi 19 décembre, décrivant ce professeur en pharmacologie comme "l'un des hommes les plus influents en matière de médicament en France de 1980 à 2000".

En effet, il a été président de la commission d'autorisation de mise sur le marché à l'Agence du médicament (actuellement Afssaps) de 1985 à 1993, puis directeur de l'évaluation des médicaments de 1993 à 2000, et président du comité des médicaments de 1995 à 2000.

Travail de consultant dans les années 2000

"Du 29 octobre 2001 au 4 septembre 2009, Jean-Michel Alexandre a facturé 1 163 188 euros à Servier, via une filiale dénommée CRIS (centre de recherche international pour la santé)", écrit Le Figaro. Que faisait-il ? Selon les demandes de Jacques Servier, il analysait, en tant que consultant, des dossiers sur l'efficacité des médicaments en développement ou déjà mis sur le marché. Il s'agissait notamment de Vastarel, Protelos, Valdoxan et Procoralan. Depuis certains ont été mis en cause pour des troubles secondaires. Le Protelos fait l'objet d'une réévaluation en France, et le Vastarel, est "accusé d'avoir des effets indésirables sur le plan neurologique", rapporte Le Figaro.

Interrogé sur d'éventuels conflits d'intérêts lors de son audition au Sénat le 26 avril, le professeur Alexandre a répondu : "J'ai travaillé comme consultant scientifique indépendant (après 2000) en disant ce que j'avais à dire, sans promouvoir ni les intérêts d'une firme, ni un médicament, pour 30 à 40 laboratoires dans le monde."

A des postes clés pendant les années Mediator

"Entre 1995 et 2000, tous les coupe-faims ont été retirés du marché, à l'exception du Mediator", relève Le Figaro. Or, à cette époque, Jean-Michel Alexandre était directeur de l'évaluation des médicaments à l'Agence des médicaments, puis à l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) "estime que la direction de l'évaluation des médicaments - dont le directeur était Jean-Michel Alexandre - a manqué l'occasion de le suspendre alors même que la Direction générale de la santé l'interdisait dans les préparations utilisées par les pharmaciens parce qu'elle le considérait comme un coupe-faim".

Source : FTVi

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