Le débat autour du bouclier fiscal refait surface

Les avis diverges même à droite...
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Le bouclier fiscal - une des mesures phares du paquet fiscal voté pendant l'été 2007 - limite à 50 % des revenus d'un contribuable le total de ses impôts
directs © DURAND FLORENCE/SIPA


Par Ségolène Gros de Larquier

Le débat autour du bouclier fiscal est loin d'être enterré. De plus en plus décrié à gauche comme au sein de la majorité, la question d'une révision du bouclier fiscal - qui limite à 50 % des revenus d'un contribuable le total de ses impôts directs - est de nouveau sur le tapis. C'est le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, qui a ouvert le feu lundi soir sur le plateau de Mots croisés sur France 2. Invité à donner son opinion sur l'avenir du bouclier fiscal, alors que Nicolas Sarkozy venait de plaider pour la mise à contribution des hauts revenus pour financer les retraites, Pierre Lellouche répond : "Si on parle des 600 millions (d'€uros) qui sont reversés et qui font l'objet des attaques incessantes de la gauche, effectivement, ce serait bien que ça aille aux retraites. C'est ma position personnelle." Selon lui, il est d'autant plus nécessaire d'arrêter "l'expérience" que "sur le plan politique, cette affaire rapporte peu". "Je souhaiterais que les gens qui sont émigrés fiscaux en Belgique ou ailleurs soient revenus. Ils ne sont pas revenus. Donc je pense qu'il faut peut-être arrêter cette expérience. Voilà ce que je pense", explique Pierre Lellouche.

Il n'en fallait pas plus pour relancer un débat houleux qui avait déjà vivement secoué la majorité au lendemain de la débâcle des régionales. Mardi matin, un autre membre du gouvernement, le secrétaire d'État à l'Emploi Laurent Wauquiez, a évoqué le sujet, tout en étant moins catégorique. "Moi, ce sur quoi je suis d'accord, c'est que le financement de la réforme des retraites doit être équitablement réparti sur tout le monde. (...) Alors, ça peut être sous la forme du bouclier fiscal, ça peut être sous d'autres formes aussi. Ça, on verra", lâche-t-il sur i-Télé.

Débat prématuré

En clair, une remise en cause du bouclier fiscal dans le cadre de la réforme des retraites apparaît aujourd'hui prématurée. Une position d'ailleurs partagée par d'autres ténors de la majorité. Ainsi, Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'État, rappelle que rien n'est encore arrêté en matière de réforme des retraites. "On n'en est pas là, on discute avec les partenaires sociaux, toutes les options sont sur la table. On verra ce qui est nécessaire et, après, nous pourrons commenter les décisions qui auront été prises", souligne-t-il. Le chef de l'État "a dit qu'on ne s'interdisait rien, mais que tout cela serait fait dans un esprit de justice", poursuit le conseiller élyséen.

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, abonde aussi dans le même sens. "Je crois que c'est un peu tôt de le dire. On verra bien à la fin de la réflexion ce qu'il en est, et si l'on doit ou non augmenter tel ou tel prélèvement" pour financer la réforme des retraites, juge-t-il. Estimant lui aussi que le débat est prématuré, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP,) se montre toutefois plus catégorique. "J'ai été le premier à dire que le bouclier fiscal n'avait pas à être remis en cause sauf si les prélèvements publics étaient eux-mêmes remis en cause", souligne-t-il. Et de préciser : "Si un effort est demandé aux Français en matière sociale, la question sera ouverte."



Source : Le Point

Informations complémentaires :

Le Jdd.fr : Bouclier fiscal: Woerth contredit Lellouche
Le NouvelObs : "On ne touchera pas au bouclier fiscal", affirme Eric Woerth
La dépêche.f r: Le bouclier fiscal critiqué même par à droite


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