Emeutes à Grenoble : "C’est Beyrouth. Je te jure, c’est Beyrouth !"

Le quartier de la Villeneuve à Grenoble vient de connaître, dans la nuit de vendredi à samedi, de terribles émeutes.

Les choses s'enveniment à Grenoble. Il est inadmissible que des gens, qui n'ont qu'une voiture pour aller travailler, se retrouvent sans moyen de locomotion du jour au lendemain.

Tout a commencé par le braquage du casino d’Uriage-les-Bains. Les malfaiteurs, qui ont fui jusque dans le quartier de la Villeneuve, ont ouvert le feu sur les forces de l’ordre avec des fusils d’assaut, blessant un policier à la tête. Les policiers ont alors riposté, en état de légitime défense. L’un des deux braqueurs, Karim Boudada, a alors été tué. Agé de 27 ans, Karim Boudouda avait déjà été condamné trois fois aux assises pour vol à main armée.
La mort du braqueur a déclenché le lendemain l’émeute dans la cité. Selon France Soir, "c’est après une prière au mort récitée vendredi dans la soirée par un imam, écoutée en silence par une cinquantaine de jeunes rassemblés dans un parc, que la situation a dégénéré." Les scènes de violence sont alors impressionnantes. "C’est Beyrouth. Je te jure, c’est Beyrouth !" rapporte un témoin. Des groupes de jeunes cassent deux abribus avec des battes de base ball, un tramway est attaqué, une cinquantaine de voitures flambent, un magasin d’automobiles est incendié et pillé, tandis qu’un hélicoptère de la gendarmerie, équipé de projecteurs et d’une lumière infrarouge, survole le quartier pour pour filmer les attroupements.
 
"Les jeunes m’ont dit : vous avez tué un des nôtres. De toutes les manières, vous êtes une sale race, on va vous tuer aussi", assure un policier. Avant d’ajouter avoir également entendu cette autre menace à caractère raciste : "Tout ce qui est européen, on va tirer dessus".

Des riverains descendent dans la rue, et la plupart prennent la défense des jeunes contre la police. "Les flics, quand on en a besoin, ils sont jamais là, zéro. Et quand on en a pas besoin, ils viennent. C’est à cause d’eux tout ça", accuse une jeune femme en djellaba bleue, alors que les forces de l’ordre tirent des flash-balls en l’air pour disperser les groupes. "Toutes les mamans, elles sont venues et elles ont vu le corps par terre. Qu’est-ce que ça veut dire tout ça. Les enfants sont choqués. Les flics sont des chiens", ajoute une trentenaire portant le voile intégral, descendue vérifier que sa voiture ne brûlait pas. Un groupe de sexagénaires, peut-être plus raisonnable, se lamente : "Les jeunes déconnent. Ils n’ont plus rien dans la tête. Il ne faut pas qu’il y ait un autre mort, ça sert à rien tout ça", lance l’un d’entre eux.
 
La télévision suisse TSR, qui relaie l’information, parle de "chasse aux flics" :


Source : Agoravox

 


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