Le GAO affirme que les chiffres du piratage sont contrefaits

Les chiffres du piratage sont contrefaits

Communiqué conjoint des collectifs NURPA et Hadopi Mayonnaise

Bruxelles, 19 avril 2010 - Le Government Accountability Office (GAO), la Cour des Comptes américaine, a récemment publié un rapport explosif remettant en cause les chiffres utilisés depuis des années concernant la contrefaçon et le « piratage ». Le partage ne serait pas aussi néfaste qu'on aimerait nous le faire croire.

Dans ce rapport intitulé « Observations on Efforts to Quantify the Economic Effects of Counterfeit and Pirated Goods », le GAO dénonce notamment le caractère purement imaginaire de chiffres pourtant longtemps relayés par les gouvernements et les industriels alors qu'ils ne reposent sur aucune donnée concrète. De même, il pointe des lacunes fondamentales dans les différentes études en matière de contrefaçon et de « piratage » issues de l'industrie culturelle. Ainsi, la RIAA et la MPAA, puissants lobbys américains de la musique et du cinéma, prétendent généralement sans la moindre justification qu'un CD « piraté » équivaut à une vente perdue, bien que des chercheurs aient démontré que ce taux de substitutition de un pour un est erroné1.

Le GAO souligne également que l'argent économisé par les « pirates » n'est pas perdu mais au contraire réinvesti ailleurs dans l'économie, créant ainsi de l'emploi. Le mythe de la vente « perdue » est régulièrement utilisé pour monter de toutes pièces des études partiales, voire mensongères, en faveur des ayants droit. Comme l'a prouvé l'indépendant Social Science Research Council via une courte note, ce fut encore le cas pour la récente « étude » de TERA Consultants commanditée par la BASCAP2 et prétendant entre autres que le partage de fichiers menacerait un million d'emplois européens. On soulignera par ailleurs que TERA n'en n'est pas à son coup d'essai en la matière.

« Depuis des années on nous martèle l'image du pirate, pillant les navires des pauvres multinationales. Aujourd'hui le GAO nous démontre que le danger ne vient pas du partage de fichiers mais bien de l'industrie elle même. Cette dernière manipule opinion publique et politiques dans le but de faire passer des lois liberticides. Il est temps de rejeter à la mer les mensonges instillés depuis tant d'années, et de regarder le partage de fichiers avec un œil neuf et critique. J'en appelle au sénateur Monfils, qui base sa loi sur ces chiffres erronés et je lui demande s'il est prêt à jouer les libertés des citoyens sur des mensonges ? » déclare Raphael WENRIC, porte-parole d'Hadopi-Mayonnaise.

Références

1 : Observations on Efforts to Quantify the Economic Effects of Counterfeit and Pirated Goods, p. 22
2 : on notera au passage que la Business Action to Stop Counterfeiting and Piracy (BASCAP) compte parmi ses dirigeants Jean-René Fourtou, numéro 1 du groupe français Vivendi, fortement impliqué dans les industries musicale (via Universal Music), du cinéma et de la télévision (Groupe Canal+, NBC Universal) et des jeux vidéo (Activision Blizzard)...

Source : Nurpa.be