L'Ukip cause une onde de choc en entrant au Parlement britannique

C'est le même schéma qu'en France. On diabolise les formations politiques qui osent critiquer l'Europe, en mettant en avant l'épouvantail Front National. Mais les choses évoluent, et les gens se rendent bien compte que ces accusations sont infondées. D'ailleurs, n'oubliez pas que l'UKIP n'a PAS voulu s'allier avec le Front National à l'Europe, où Nigel Farage, lui, mène un combat sans relâche depuis des années (vidéo informations complémentaires), ce qui n'est PAS le cas de Marine Le Pen et son père.

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Le parti europhobe voit son premier député accéder à la Chambre des communes, à la faveur d'une élection partielle. Son avancée fait trembler tous les partis à l'approche des législatives de mai 2015.

De notre correspondant à Londres

«Une secousse pour l'ensemble de la politique britannique» commentait Nigel Farage après la victoire du premier député de son parti Ukip (United Kingdom Independence Party) à la Chambre des Communes. Personne ne songerait à le démentir, tant l'onde de choc se ressent dans tous les états-majors politiques.

Douglas Carswell, ancien député conservateur de Clacton-on-Sea, sur la côte est de l'Angleterre, a été élu à sa propre succession après sa défection cet été pour l'Ukip. Mieux, il a amélioré son score de 2010 sous sa nouvelle étiquette, recueillant 60 % des voix, un camouflet pour le candidat conservateur relégué distant second avec 25 % des suffrages.

Là pour durer

L'entrée historique d'un élu Ukip au palais de Westminster est un signal d'alarme pour tous les partis britanniques. Le traditionnel bipartisme est enterré. Les centristes libéraux démocrates, ancienne force de protestation, sont laminés au profit des populistes europhobes et anti-immigration de l'Ukip. Ces derniers étaient arrivés en tête aux européennes avec 27 % des voix. Les pronostics que ce sursaut serait suivi d'un recul à l'approche des législatives de mai 2015 (ils avaient fait 3 % en 2010) sont déjà démentis. A la faveur de deux défections du Parti conservateur, l'Ukip est là pour durer et sérieusement perturber le jeu. Westminster bruissait déjà vendredi de scénarios d'alliances électorales ou de coalitions gouvernementales incluant l'Ukip.

Tous les regards vont désormais se tourner vers la prochaine législative partielle de Rochester, dans le nord-ouest du pays, où l'ancien tory Mark Reckless se représente sous la casquette de l'Ukip. Une seconde victoire du parti souverainiste serait le signal d'une débandade pour les conservateurs. David Cameron l'a reconnu : «Si vous votez Ukip, vous risquez d'avoir Ed Miliband à Downing Street», évoquant le chef du Parti travailliste.

Les travaillistes menacés comme les conservateurs

Mais le Labour ne sort pas indemne de cette nouvelle donne. Lors d'une autre élection partielle, jeudi, près de Manchester, son candidat a gagné de justesse, avec 617 voix d'avance sur celui de l'Ukip, arrivé second avec 39 % des suffrages. Cela prouve que le parti de Nigel Farage peut aussi faire trembler la gauche dans ses bastions ouvriers. Si la moitié des électeurs de l'Ukip sont d'anciens conservateurs, dix-neuf des vingt circonscriptions identifiées comme les plus favorables au parti d'extrême droite par leur démographie sont travaillistes.

Avec 15 % d'intentions de vote dans les sondages, l'Ukip, fondé il y a vingt-et-un ans, peut espérer gagner jusqu'à une dizaine de sièges à la Chambre des communes en mai. En faisant peser une menace sur la réélection des sortants, il influe aussi sur l'agenda des partis de gouvernement. La pression des eurosceptiques a déjà conduit David Cameron à promettre un référendum sur la sortie de l'Europe s'il est réélu en 2015.

Nigel Farage, qui clame que l'Ukip est désormais «le seul parti national», aura du mal à être snobé pour les débats télévisés de la campagne électorale. Un cauchemar pour les chefs des autres partis. Juste avant son succès électoral, il venait de se distinguer en proposant d'interdire l'entrée du Royaume-Uni aux étrangers séropositifs. Il annonce vendredi qu'il serait «surpris» si d'autres conservateurs ne le rejoignaient pas dans les semaines à venir. Plusieurs d'entre eux n'ont pas hésité à féliciter chaleureusement leur ex-collègue Douglas Carswell pour sa victoire.

 

Source : Lefigaro.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Nigel Farage forever…


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