Le sondage sur la sécurité du Figaro fait polémique

Il semblerait donc que les Français ne soient pas ce pourquoi on les prend et que leur choix ait été savamment 'orienté' et ce sans échappatoire...

Ses détracteurs lui reprochent d'être biaisé et incomplet.

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REUTERS
Les résultats inédits du sondage de l'Ifop sur le plan de sécurité Sarkozy provoquent une
polémique, et mettent en cause sa validité.

Les sondages seraient-ils manipulés? L'accusation, de taille, vise le nouveau sondage sur les mesures de sécurité de Nicolas Sarkozy, réalisé par l'Ifop pour le Figaro, et publié ce vendredi 6 août.  

D'après le sondage, les Français plébisciteraient les mesures sécuritaires de Nicolas Sarkozy. Ils seraient ainsi 80% à être pour le retrait de la nationalité française aux ressortissants d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'incitation à l'excision. Le démantèlement des camps illégaux de Roms recueille 79% d'avis favorables et le retrait de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère en cas d'atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme 70%.  

Mais l'opposition et les syndicats dénoncent l'interprétation opérée par les commanditaires du sondage, et remettent en cause sa crédibilité.  

Des sondages "tronqués"?

Première cible: les questions posées par les sondeurs. Rue 89 dénonce par exemple le "caractère pernicieux des questions". Pour d'autres, ce sondage serait "tronqué". Comprendre: la manière de poser des questions apporterait des réponses sans surprises.  

Contacté par L'EXPRESS.fr, Patrick Bèle, délégue du SNJ au Figaro approuve: "Les questions de ce sondage sont totalement biaisées. On peut difficilement ne pas être favorable au contrôle par bracelet électronique quand il s'agit de délinquants multirécidivistes". Même verdict pour la deuxième question qui rapproche étrangement "polygamie" et "incitation à l'excision". "Tous les citoyens, de gauche ou de droite, souhaitent lutter contre la délinquance", ajoute-t-il, d'un ton ironique.  

Les résultats sont fiables, et respectent les codes de la déontologie.

Mais à l'Ifop, hors de question de laisser passer ces accusations: "Il ne peut y avoir de biais dans les questions posées. Ce n'est déontologiquement pas possible", réfute Frédéric Michaud de l'Ifop. Et d'ajouter: "La polémique est surtout suscitée par ce résultat inédit".  

Une méthodologie mise en cause

La méthodologie utilisée est également mise en cause par ses détracteurs. Ils relèvent l'absence de la catégorie "ne se prononce pas", "une forme d'injonction à produire une opinion", selon Acrimed.  

Faux, retorque Frédéric Michaud de l'Ifop. Selon lui, "l'absence de cette proposition de réponse est une convention dans les sondages auto-administrés." Dans ce type d'étude où les sondés répondent aux questions sur Internet, "on force la réponse. Cela sert justement à garantir la fiabilité des réponses, en évitant de masquer l'opinion des sondés", poursuit-t-il.  

"Le Figaro a parfois manqué de prudence"

Les sondages ne sont pas à remettre en cause[...] C'est plutôt l'interprétation du sondage qui pose problème.

Pour le délégué SNJ au Figaro, le journal a manqué de prudence. "Les sondages ne sont pas à remettre en cause. On ne peut pas les accuser de ne pas être fiables. C'est plutôt l'interprétation du sondage qui pose problème", explique-t-il . Ils ne révèlent qu'une tendance de l'opinion et ne peuvent pas être considéré comme un plébiscite.  

"Depuis 2002, le Figaro a souvent publié des sondages dans des moments où le gouvernement était en difficulté", a-t-il ajouté. Sûrement une allusion aux virulentes critiques essuyées par Nicolas Sarkozy après le discours de Grenoble du 30 juillet, ou encore, au débat controversé sur l'âge de la retraite.  
 

Source : L'Express


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