Arlette Chabot débarquée de la direction de l'info de France 2

Arlette Chabot, qui n'avait pas peur de prendre position, a été la première à pâtir de la nomination du nouveau directeur de France Télévision : Rémy Pflimlin, qui nomme à sa place Thierry Thuillier, "bien vu de l'Elysée"

Le nouveau président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, a pris une décision radicale avant même ses débuts à ce poste, lundi prochain : Arlette Chabot quitte les directions de l'information de France 2 et du groupe. Le successeur de Patrick de Carolis semble déjà imposer sa marque, en rendant incompatibles la direction de la rédaction et la présence à l'antenne.

C'est le choix qu'il a laissé à Arlette Chabot : la direction ou l'animation. La journaliste, qui détenait le record de longévité à la direction de l'information de France 2 (six ans et demi), a refusé de trancher. Maintenant qu'elle est « démissionnée » (et remplacée par Thierry Thuillier, qui a quitté ce vendredi matin la direction de l'information d'i-télé), elle se retrouve simplement à la tête de son émission A vous de juger. A moins de recevoir une offre ailleurs…

Les prédécesseurs d'Arlette Chabot cumulaient aussi, pour la plupart, leur fonction de direction avec une présence à l'antenne, comme Olivier Mazerolle ou Jean-Luc Mano.

Thierry Thuillier, « bien vu de l'Elysée »

Reste à savoir si Pflimlin imposera cette règle du non-cumul à Thuillier, ou s'il ne s'agissait que d'un prétexte. Selon Le Monde, « l'éviction rapide de Mme Chabot est symbolique et place la nomination de M. Pflimlin sous un mauvais jour » : on se souvient qu'après une interview à New York l'an dernier, Nicolas Sarkozy avait admonesté la journaliste, en lui reprochant l'absence de « vraie émission politique ».

Le quotidien ajoute que Thierry Thuillier, ancien grand reporter à France 2, est « bien vu de l'Elysée ».

La direction de France Télévisions, encore officiellement sous l'égide de Patrick de Carolis, n'a pas confirmé ces informations initialement révélées par un journaliste du Point, Emmanuel Berretta, sur Twitter. Arlette Chabot, elle, avait appris la nouvelle à peine deux heures auparavant.

Photo : Arlette Chabot lors d'une audition à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 janvier 2010 (Charles Platiau/Reuters)