Présidence de l'UMP : comment Copé a tout manigancé

Bonjour, alors la pêche ce matin ? Car sur les 1080 lecteurs d’hier, si j’en juge par le nombre de réponses à mon appel de la veille vous ne devez pas être trop fatigué ? C’est marrant, dès qu’on vous demande de participer un peu il n’y a plus personne, ce qui prouve que vous êtes totalement en phase avec la société dans laquelle vous évoluez, c’est merveilleux ! On se demande même ce que vous faites sur ces pages… Peut-être vous êtes-vous tout simplement perdu dans la jungle d’internet ?

En attendant ce matin, c’est le Veilleur qui nous indique généreusement un article du NouvelObs avec quelques perspectives pour vos neurones paresseux, et qui donne peut-être quelques piste pour tenter d’expliquer le récent drame qui s’est joué à l’UMP…

Allez, surtout ne changez rien, vous êtes tous formidables !

Bonne journée,

F.

"Pour comprendre ce qui s'est passé, lisez le Nouvel Obs, il y a le mode d'emploi !", a déclaré mardi Christian Estrosi en brandissant le magazine devant les parlementaires fillonistes.

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Jean-François Copé, le 21 novembre 2012. (Thibault Camus/AP/SIPA)   

Christian Estrosi, soutien de François Fillon, s'est appuyé mardi matin 27 novembre, lors de la réunion des parlementaires fillonistes, sur un article du "Nouvel Observateur" pour dénoncer les conditions de l'élection à la présidence de l'UMP. Selon son entourage, le maire de Nice a déclaré, en brandissant le magazine (en kiosque ce mardi 27 novembre) : "Pour comprendre ce qu'il s'est passé lors de l'élection, le mode d'emploi est dans 'le Nouvel Obs', dans l'article de Carole Barjon cette semaine". L'enquête révèle en effet comment Jean-François Copé, qui tenait l'appareil, a fixé les règles et les modalités du vote avec pour seul objectif de servir ses propres intérêts. Extraits.

[…] François Fillon a mesuré, un peu tard, le poids du parti et les moyens dont disposait son adversaire, Jean-François Copé. Il a compris qu'il avait eu tort d'accepter que ce dernier demeurât le secrétaire général du parti. Il a reconstitué le film et s'aperçoit aujourd'hui qu'au-delà des fraudes proprement dites, Copé a organisé la désorganisation, créé sciemment les interminables files d'attente dans les trop rares bureaux de vote et placé partout des hommes à lui. "Il a soigneusement pensé et patiemment construit depuis des mois les conditions de cette élection et le ralentissement du vote", observe un élu. Il a sans doute aussi orienté par avance les soupçons de triche dans les Alpes-Maritimes. En mettant en garde contre les fraudes et en citant - trois jours avant le vote - ses "amis niçois", Copé n'a-t-il pas tout simplement préparé, pour ne pas dire manipulé, l'opinion ?

Copé est hors mandat depuis le 16 mai

Tout a commencé le 16 mai, au lendemain de la passation de pouvoirs, à l'Elysée, entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. D'après les statuts, Copé, à partir de ce jour, est hors mandat. La Cocoe (commission de contrôle des opérations électorales) aurait donc dû se réunir immédiatement. Les services compétents ont déjà préparé une note dans ce sens. Mais Copé argue qu'il est plus urgent de s'occuper d'abord des élections législatives. La note attendra. Copé n'est pas pressé. Pendant que François Fillon était encore à Matignon, il a eu le temps, lui, de s'organiser. La première réunion de la Cocoe n'aura finalement lieu que le 25 juin, soit plus d'un mois après le délai statutaire.

Qu'a fait Copé pendant tout ce temps ? Les proches de Fillon pensent aujourd'hui qu'il a mis ces semaines à profit pour faire entrer de nouveaux adhérents […]

Faire diversion

Mercredi 18 juillet, la Cocoe présente au bureau politique de l'UMP, l'instance politique où siègent les dirigeants et les parlementaires, un projet de guide électoral. En clair, les règles à suivre pour cette élection interne […] Au cours de cette même réunion du 18 juillet, Copé a mis sur la table un autre dossier. Il propose que, le jour de l'élection pour la présidence de l'UMP, une charte des valeurs soit également soumise au vote des militants. Cela suppose un troisième bulletin qui s'ajoute à celui qui porte le nom des candidats à la présidence et à celui pour les différentes motions.

Ce projet a pour but de faire diversion. Ce jour-là, on aura donc moins de temps pour discuter de la mise à disposition des fichiers. A chaud, personne ne comprend très bien l'intérêt de ce troisième vote qui complique tout et risque d'introduire la confusion chez les votants. C'était manifestement l'objectif recherché et finalement obtenu le jour de l'élection avec des militants, fatigués d'attendre, qui oublient de signer le troisième formulaire et à qui, dans certains bureaux de vote, on se garde bien de rappeler cette obligation... Aujourd'hui, l'équipe Fillon a compris la manoeuvre. Trop tard […]

  • A LIRE. L'intégralité de l'enquête de Carole Barjon, "Comment Copé a tout manigancé" dans "le Nouvel Observateur" du 29 novembre.

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Source : Tempsreel.nouvelobs.com

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