Le bourre-pif de Raffarin, tonton flingueur de la droite

J'avais oublié ça dans l'actu française, notez que Jean-Pierre Raffarin est plutôt un homme policé, cela en dit long sur l'état d'esprit qui règne à droite...

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© Stephane Mahe/ABACAPRESS.COM
 
« Non, mais t’as déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. J'vais lui faire une ordonnance et une sévère… » Les Hortefeux, Guéant, Morano et consorts ont dû avoir à l’esprit cette répartie que Michel Audiard a mis dans la bouche d’un des frères Volfoni quand ils ont pris connaissance, ce matin, de la charge de la brigade lourde menée par Jean-Pierre Raffarin contre leur ancien (futur ?) mentor.

De quoi gâcher la petite fête entre amis : les émules non du Pape mais de Sarkozy, regroupés en association, se réunissaient, en effet, ce matin pour communier dans une commune dévotion à l’ancien président qui les a mené, flamberge au vent, vers la défaite.

>> Lire Ingrid, l'amie de Sarko

 
Dans «L’Etat de l’opinion», revue annuelle publiée par l’institut TNS Sofres au Seuil – une institution – l’ancien Premier ministre, qui avait revisité la « positive attitude » de Lorie, adopte une « objective attitude » à l’encontre de la campagne sarkozyste et du quinquennat fracassant et fracassé. Pour le sénateur UMP de la Vienne, l’échec de la présidentielle face à François Hollande le 6 mai 2012 tient, selon lui, à une série de bourdes de Nicolas Sarkozy.

L’éditorialiste du Monde, Françoise Fressoz, publie quelques morceaux choisis de ce réquisitoire sur son blog.

Première bourde : en amorçant une droitisation de sa politique, lors du fameux et fumeux discours de Grenoble, de juillet 2010, Sarkozy a fait fuir l’électorat centriste. Une stratégie poursuivie méthodiquement dans l'entre-deux tours de la présidentielle, et qui a empêché le rassemblement des différentes sensibilités de la droite, accuse Raffarin.

Deuxième bourde : l'ex-président a maintenu à son poste le même Premier ministre durant tout son quinquennat. Raffarin, soutien de Jean-François Copé, estime qu'il fallait remplacer François Fillon à l’automne 2010, ce qui aurait permis «d’enclencher une dynamique nouvelle».
 
Troisième bourde : l’ancien Premier ministre reproche à Nicolas Sarkozy sa désinvolture permanente vis-à-vis du Sénat. Et de souligner pêle-mêle « des investitures sénatoriales absurdes, une réforme territoriale mal portée par le gouvernement, une réforme de la taxe professionnelle improvisée ».
 
Quatrième bourde : Raffarin juge que Sarkozy n’a vraiment pas été à la hauteur lors du débat télévisé de l'entre-deux tours : « Peu de respect pour son adversaire, peu de considération pour ses arguments, peu de distance avec la pression, pas d'humour, pas assez de hauteur, ce débat était un combat bien peu présidentiel », ironise-t-il. Rien que du bon sens.
 
La liste n’est pas exhaustive. Le bourre–pif de Raffarin, visiblement, le soulage, mais soulage aussi toute une partie de la droite qui n’en peut plus de voir le cirque médiatique organisé autour d’un possible retour de Nicolas Sarkozy et alors qu’une large majorité des Français souhaitent sa retraite politique, n’est pas Berlusconi qui veut.

>> Lire Sarkozy : un météorite en pleine tête

 
Mais la sortie de notre Tonton flingueur de la droite qui pense « à nos actes manqués » est aussi le début d’un droit d’inventaire qui se fait attendre dans les rangs de l’UMP. A quand le droit d’inventaire pour la dette publique, l’état de l’école, le désagrégation du tissu social, l’absence de politique industrielle… etc… etc...

Peut-
être que ce droit d’inventaire va venir. Pour le droit d’invention, on risque d’attendre encore un peu.
 
 
Source : Marianne.net
 

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