Les agents du fisc craignent les conséquences de l'affaire Cahuzac

Je n’ai pas voulu jouer la provocation, donc entre ces deux news j’ai publié la plus soft. Mais si cela vous tente, il y a aussi la version hard core du point de vue des agents du trésor public… ; )))

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Aux dires des syndicats, les réactions « ironiques ou agressives » se multiplient.

Plusieurs syndicats redoutent une hausse des incivilités à l'encontre des agents de l'administration fiscale. Selon le syndicat Solidaires, ils essuient déjà les remarques d'usagers excédés par les révélations de l'ex-ministre du Budget.

«L'affaire Cahuzac ne va pas nous aider», soupire Jean-Yves Brun, secrétaire général de FO-Finances. Les révélations de l'ex-ministre du Budget tombent particulièrement mal pour les agents de l'administration fiscale, qui s'apprêtent à envoyer les premières déclarations d'impôts sur le revenu 2013. Quelques jours après la mise en examen de Jérôme Cahuzac pour «blanchiment de fraude fiscale», nombre d'entre eux redoutent que l'affaire ne ternisse l'image de leur administration, et ne complique un peu plus leur travail auprès des usagers. «Chaque affaire politico-médiatique peut donner lieu à des prises à partie d'agents. Le fait qu'un ancien ministre du Budget soit dans une telle situation constitue un facteur aggravant», s'alarme le syndicat Solidaires Finances publiques dans un communiqué intitulé «Les agents des Finances publiques se sentent floués».

Les premières remontées du terrain ne se sont pas faites attendre. Selon Solidaires, un agent d'un service de recouvrement, qui refusait à un contribuable d'étaler son paiement sur six mois, s'est vu renvoyer ces derniers jours la situation du ministre et le «deux poids, deux mesures» dont ferait preuve l'administration. Un autre, épinglé pour n'avoir pas déclaré une partie de sa TVA, s'est montré bravache: «Vous m'embêtez pour ça alors que votre ministre avait dissimulé un compte en Suisse !», a-t-il ainsi rétorqué. Une troisième contribuable a jugé «injuste» que le fisc lui refuse l'octroi d'une demi-part fiscale, alors que Jérôme Cahuzac a pu frauder l'impôt «une vingtaine d'années». Aux dires des syndicats, les réactions «ironiques ou agressives» se multiplient. «C'est une catastrophe pour l'image de l'administration», résume Damien Leroux, secrétaire national de la CFDT-Finances.

«Les incidents se multiplient»

L'affaire Cahuzac tombe d'autant plus mal que la tâche des agents du fisc avait déjà été corsée par la crise. La mauvaise conjoncture économique induit une recrudescence des visites au guichet et une progression des incivilités à leur égard, observent les syndicats. Les usagers y viennent pour demander une explication, contester le montant de l'impôt à payer, négocier une facilité de paiement... Mais «une forte minorité n'est pas dans un état d'esprit serein, constate Jean-Yves Brun. Dans les grandes villes, les incidents sont quotidiens». L'administration ne dispose pas de statistiques quantifiant ces agressions, mais la Cour des comptes a également relevé «la crainte, chez les agents, des réactions de certains usagers, comme la violence physique, verbale ou par écrit». L'administration fiscale est l'une de celles qui se trouvent le plus en relation avec le public : une défiance accrue envers les pouvoirs publics ne peut que se répercuter sur les conditions de travail de ses agents.

 

Source : Lefigaro.fr

 


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