Urgences de Roubaix : la chef de service démissionne faute d'avoir pu obtenir davantage de médecins

Et pendant ce temps, dans le réel... On parle même de fermer les Urgences de l'Hôtel-Dieu le plus vieil hôpital de Paris... Est-ce que l'exemple de l'Espagne, de la Grèce ou de l'Angleterre ne suffisent pas ? Ou alors il faut en déduire que c'est une politique tout-à-fait assumée.

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© France 3 Nord Pas-de-Calais Maire-Anne Babé dirigeait les Urgences de Roubaix depuis 30 ans.

En poste depuis 30 ans, Marie-Anne Babé quitte le service des urgences du centre hospitalier de Roubaix après avoir réclamé en vain des médecins supplémentaires.

Marie-Anne Babé​, la chef du service des urgences du centre hospitalier de Roubaix en poste depuis trente ans, a décidé de quitter ses fonctions après avoir réclamé en vain une hausse des effectifs.

"Je quitte les urgences", a déclaré à l'AFP Mme Babé, 59 ans, à la tête d'un service d'une centaine de personnes, dont vingt médecins, qui accueille 85.000 patients par an. "Plus ça allait, plus les urgences étaient chargées et plus les responsabilités devenaient très lourdes pour un seul médecin la nuit", a-t-elle expliqué.

Marie-Anne Babé avait été interviewée dans ce reportage en immersion aux Urgences de
Roubaix, diffusé par France 3 Nord Pas-de-Calais en septembre 2001.

Augmenter le nombre de médecins devait permettre notamment à deux praticiens au lieu d'un seul de travailler entre minuit et 09H00 dans un service qui accueille une centaine de patients le week-end pendant la nuit. "On nous a dit qu'on ne pouvait pas demander cela et on nous a envoyé une commission qui est venue vérifier", a poursuivi Marie-Anne Babé. Mise en place à l'automne 2012, cette commission était composée de médecins des urgences et de chefs d'autres services de l'hôpital.

"Je pense qu'on a le droit de m'écouter"

"Ils ne sont jamais venus voir aux urgences comment cela se passait", a regretté Mme Babé. "Se rendre compte du bip qui sonne tout le temps, du téléphone qu'on est tout le temps en train de décrocher, de cette pression permanente et de la responsabilité de tous ces malades". "J'ai eu l'impression qu'on m'espionnait par le trou de la serrure pour prendre des décisions sur un service qui est le mien depuis trente ans", a-t-elle souligné.

"J'ai travaillé 70 heures par semaine pendant 30 ans, je pense qu'on a le droit de m'écouter quand je demande quelque chose et de me proposer au moins un échéancier", a affirmé le médecin qui quittera Roubaix en juillet pour un service de réanimation du Nord-Pas-de-Calais. Mme Babé, dont le départ est officiel depuis lundi, "n'a pas accepté l'ingérence de ses confrères dans son service", a souligné la directrice du centre hospitalier de Roubaix, Marie-Christine Paul, interrogée par l'AFP. "Il ne s'agissait pas de la déstabiliser ou de la mettre en difficulté", a-t-elle assuré. "Nous sommes désappointés".

 

Source : Nord-pas-de-calais.france3.fr

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