Les petits arrangements de François Hollande avec la vérité

Bien vu le Point… (Pour une fois qu'un journaliste fait son taf). Mais vous voyez dans tout ce joyeux b….. il y a au moins une chose qui me rassure…

C'est que les mathématiques semblent toujours fonctionner.

Et quand on déforme la réalité on se fait toujours rattraper….

D'ailleurs, ce n'est pas le seul (loin de là) mensonge « mathématique » que vous cache ce gouvernement.

 Alors attendez-vous à des changements et des impacts bien réels

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François Hollande

Jeudi soir, sur France 2, le chef de l'État a assuré qu'il avait anticipé la dégradation de la croissance. En réalité, il l'a toujours sous-estimée.

François Hollande a-t-il sous-estimé l'ampleur de la crise ? David Pujadas est revenu plusieurs fois sur cette question lors de l'interview du président, jeudi soir sur France 2. Le président a évidemment toujours nié, soucieux de persuader qu'il avait pris des mesures suffisantes face à l'ampleur de la montée du chômage et à la stagnation économique. Tout à sa démonstration, il s'est même permis quelques petits arrangements avec la vérité sur les prévisions de croissance pour l'année 2013. "Quand je suis arrivé aux responsabilités de la France, les prévisions de la Commission européenne, de tous les instituts, pour l'année 2013, c'était 1,2 %. Moi-même, j'ai considéré que cette prévision n'était pas réaliste. [...] J'ai déjà corrigé au mois de septembre en disant on ne fera pas 1,2 %, on ne fera que 0,8 au mieux", a fait remarquer le chef de l'État.

Mention Fr
 

Sauf que, dans son programme présidentiel, François Hollande anticipait 1,7 % de croissance pour 2013 (même s'il était plus prudent que Nicolas Sarkozy, notamment pour 2012). Or, dès ses prévisions du printemps 2012 publiées le 11 mai - juste après l'élection de François Hollande -, la Commission européenne ne tablait plus que sur 1,3 %. Quelques mois auparavant, à l'automne 2011, elle avait annoncé un modeste 1,4 %. Alors, bien sûr, l'écart entre les deux prévisions est marginal. Et l'on peut porter au crédit de François Hollande son "volontarisme", essentiel pour insuffler de la confiance aux acteurs économiques. Mais le chiffre retenu s'avère bientôt intenable. Dès juillet, le gouvernement doit l'abaisser à 1,2 %. C'est encore trop optimiste.

Toujours un coup de retard

Ce n'est que contraint et forcé qu'il se résout finalement, en septembre, à fonder son projet de loi de finances sur 0,8 %. Mais, encore une fois, c'est beaucoup trop : dès ses prévisions d'hiver, en novembre, la Commission anticipe 0,4 %, preuve que le gouvernement est toujours en retard, comme le lapin blanc dans Alice au pays des merveilles. D'autant que nombre de prévisionnistes sont déjà plus sévères que Bruxelles.

Le gouvernement préfère s'entêter de peur d'avoir à ajouter de "l'austérité à la récession" pour tenir le redressement des comptes. Pas question, en effet, de faire voter un budget rectificatif alors que l'effort demandé aux Français atteint quelque 30 milliards d'euros. Officiellement, il veut encore croire à une remontée de l'activité, grâce aux effets de sa politique et à l'accalmie de la crise en zone euro, avec l'intervention de la BCE en septembre.

Secret espoir

"Les prévisions de croissance ne sont pas une donnée exogène tombée du ciel, c'est une donnée sur laquelle on agit par un certain nombre de politiques publiques que nous portons aujourd'hui pour relancer l'emploi et la croissance", martèle alors l'équipe de Jean-Marc Ayrault. En réalité, elle espère secrètement que la Commission européenne va se montrer magnanime au moment de juger les efforts d'ajustement des comptes publics du budget 2013. Mais pas question d'apparaître comme un maillon faible en demandant officiellement une grâce. Paris s'attend à obtenir un délai, d'autres pays n'étant pas non plus capables de réduire autant que prévu leur déficit. Une stratégie qui s'est avérée payante, puisque Bruxelles a ouvert la voie à un report de l'objectif de 3 % de déficit à 2014.

Reste que la crise s'est avérée beaucoup plus violente que prévu. L'instauration d'un Haut Conseil des finances publiques, rendu obligatoire par le traité européen de stabilité budgétaire, devrait à l'avenir empêcher une surestimation intentionnelle de la croissance. Peut-être que cela aidera le président à convaincre qu'il a enfin pris la mesure du bouleversement en cours.

 

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Source : Lepoint.fr

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