Dette de la France : cinq questions pour comprendre la fin de « l’argent gratuit » (Ouest-france.fr)

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Bonjour à toutes et à tous, j'espère que vous allez bien, et que vous avez passé un aussi bon week-end que nous. Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais je vous avais pointé quelques billets sur le retour de l'inflation aux États-Unis, et j'avais souligné qu'étant donné que l'on avait la même politique au niveau des banques centrales, il était fort probable qu'on ait les mêmes effets en Europe.

Eh bien ça commence, et fini l'argent gratuit (enfin quand je dis 'gratuit' tout est relatif, haha), mais là où ça risque d'être intéressant, c'est si les taux montent, et avec le stock de dettes que l'on a, je ne sais pas s'il sera recalculé 'à la volée' avec le nouveau ratio d'intérêt pour la globalité, ou si c'est des 'tranches' indépendantes arrivant à échéance (OAT), enfin a priori comme l'état fait 'rouler' sa dette (il ne rembourse jamais), l'effet ne devrait pas être immédiat.

Mais quoi qu'il en soit pour les nouveaux emprunts, ça risque de se tendre. Et mécaniquement au final la charge des intérêts de la dette va augmenter, ce qui fera moins d'argent pour le reste.

Ce qui est intéressant à mettre en phase aussi, c'est qu'Emmanuel Macron veut inscrire l'austérité dans la Constitution (ce qui est une hérésie) pour 2022...

Amitiés,

L'Amourfou.

Dette Fin Taux Negatifs
L'Agence France Trésor veille sur la dette de l'État.

Pour faire face à la crise du coronavirus, l’État a emprunté massivement l’an dernier, en profitant de taux négatifs. Mais ils sont redevenus positifs. Les investisseurs anticipent un éventuel retour de l’inflation. Voici cinq questions pour comprendre ce mécanisme. La dette de la France s’est accrue de dix-huit points l’an dernier. Pourtant, la charge d’intérêts a baissé, grâce aux taux négatifs. Mais c’est fini…

À combien s’élève la dette de la France ?

À 2650 milliards d’euros ! La dette de l’État, de la Sécu et des collectivités locales a bondi de 270 milliards en un an. Elle pesait 98% d’une année de production nationale en 2019. Elle en représente désormais près de 116%. Un tel bond de dix-huit points est inédit en temps de paix. La progression n’avait été « que » de quatorze points en 2009, lors de la crise financière. Pourtant, la France a payé « seulement » 34 milliards d’intérêts sur cette dette en 2020, contre 39 milliards en 2019.

Quelles en sont les raisons ?

C’est dû à des taux d’intérêt très faibles. Pour la première fois de son histoire, la France a emprunté en moyenne à taux négatif : -0,3%. Cela signifie que des investisseurs ont préféré perdre un peu d’argent en prêtant à l’État plutôt que de miser sur des placements plus risqués.

Comment expliquer la faiblesse des taux en 2020 ?

En raison de l’action de la Banque centrale européenne (BCE), l’ange gardien des dix-neuf pays qui ont adopté l’euro. La BCE a le pouvoir de créer des euros (plus de 1300 milliards l’an dernier). Avec cet argent, elle rachète des titres de dettes des États et cela fait baisser les taux. Mais ces derniers dépendent aussi d’autres facteurs. D’où une remontée des taux depuis quelques mois. La France est repassée en territoire positif. Début mai, elle a emprunté près de sept milliards sur dix ans à 0,13%.

Pourquoi cette remontée des taux en 2021 ?

Parce que la reprise mondiale pointe le bout de son nez. Les perspectives économiques s’améliorent aux États-Unis », ​analyse Virginie Monvoisin, professeure associée à Grenoble école de management. Qui dit reprise, dit demande de produits, donc hausse des prix. Entre avril 2020 et avril 2021, ils ont grimpé de 4% aux États-Unis. Du jamais vu depuis 2008. L’inflation est accentuée par la désorganisation du commerce mondial, ​poursuit l’économiste. Le prix du transport maritime augmente. On constate des pénuries de matières premières. Et c’est répercuté sur les prix de vente.

Et qu’en est-il en France ?

Si la poussée inflationniste est moindre qu’aux États-Unis, elle est néanmoins sensible (1,2% en avril après 1,1% en mars). Or, les banques centrales ont justement pour mission d’éviter une flambée de l’inflation. De quoi inquiéter les investisseurs. En cas de redémarrage durable de l’inflation, les banques centrales réagiraient », décrypte François Ecalle, spécialiste des finances publiques. Autrement dit, elles rachèteraient moins de dettes, ce qui ferait remonter les taux d’intérêt.

"Les marchés financiers anticipent ces évolutions »," ​poursuit l’animateur du site Fipeco. Si bien que le taux de la dette américaine à dix ans est passé de 0,9% en décembre à 1,5% aujourd’hui. Et la France suit le mouvement. La charge de sa dette risque d’augmenter, ce qui pourrait compliquer l’aide aux secteurs économiques en difficulté. "Actuellement, l’État peut emprunter à 0,2%," ​rassure Virginie Monvoisin. "Cela reste très bas. Et finalement, c’est assez normal. Les taux négatifs, eux, étaient étranges."

 

Source : Ouest-france.fr via Contributeur anonyme

 

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