Deux ans de détention pour les Pussy Riot

Punks Not Dead !

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Après trois heures d’audience, le verdict est tombé : les trois punkettes russes de Pussy Riot ont été condamnées à deux ans de prison chacune. Dernier acte d’un “procès stalinien” aux dires de ses accusées.

Le tribunal de Moscou n’a eu que faire des “Free Pussy Riot” qui fleurissent un peu partout depuis l’arrestation des trois punkettes russes. Devenues en quelques mois les symboles de la résistance à Vladimir Poutine, les jeunes femmes ont été condamnées à deux ans chacune de camps pénitentiaire pour “vandalisme motivé par la haine religieuse” et “hooliganisme”. Soit un an de moins que la peine requise par le procureur, qui avait expliqué tenir compte de leur casier judiciaire vierge et du fait que deux d’entre elles avaient des enfants en bas âge.

C’est la fin du suspens pour les soutiens des Pussy Riot rassemblés dans l’attente du verdict. Pour marquer leur solidarité, beaucoup avaient foutu leur cagoule. Ci-dessous, Saint-Nazaire (France) :

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Mais surtout place Stavinsky, à Moscou :

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Devant le tribunal, la police a embarqué des manifestants, dont le joueur d’échec et opposant Garry Kasparov.

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Pendant que les foules piétinaient, les accusées, debout dans leur box, sourire aux lèvres et menottes aux poignets, écoutaient le long verdict (trois heures !). Un jugement plus religieux que politique, qui insiste sur l’offense commise à l’encontre des traditions orthodoxes, et refuse de voir leur happening comme un acte politique.

En février dernier, la “prière punk” des Pussy Riot organisée dans la cathédrale du Christ Saint-Sauveur à Moscou visait pourtant à dénoncer la collusion du pouvoir politique russe avec l’Eglise orthodoxe. “Vierge Marie mère de Dieu – chasse Poutine !”, crient Nadejda Tolokonnikova (22 ans), Ekaterina Samousevitch (30 ans) et Maria Alekhina (24 ans). La chanson, en cagoule et legging fluo, déclenche alors l’ire de l’Eglise orthodoxe et du régime.

La justice russe promet alors d’être sévère ; on parle de sept années de camp, la peine maximale. Mais le procès des trois jeunes femmes a divisé l’opinion russe et provoqué l’indignation des pays occidentaux. Les uns après les autres, des poids lourds de l’industrie musicale – Madonna,  Red Hot Chili Peppers, Björk, Yoko Ono, Sting – appellent à la libération des trois punkettes contestataires. En France, La règle du jeu et Russie-Liberté lancent une tribune de soutien signée entre autres par BHL, John Malkovitch, Yann Moix, Antoine de Caunes et Frédéric Beigbeder.

Face à la pression de l’opinion mondiale, le pouvoir russe avait semblé temporiser. Début août, en plein procès Pussy Riot, Vladimir Poutine, de passage à Londres pour les JO, jugeait qu’il n’y avait “rien de bon” dans ce que les jeunes femmes avaient fait, mais semblait pencher en faveur d’une certaine indulgence.

Je ne pense pas qu’elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu’elles ont fait.

Un “pas trop sévère” qui s’élève donc à deux ans de camps. 17 août 2012, une sale journée pour les démocrates russes. Alors que les Pussy Riot écoutaient le verdict de leur procès, un autre tribunal moscovite confirmait que la Gay Pride était bannie de la capitale russe pendant 100 ans.

 

Source : http://www.lesinrocks.com

 


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