François Fillon exclut d'autres concessions sur les retraites

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Débat intéressant hier soir. Ségolène Royale a fait des propositions pertinentes. Pour ma part, je pense que pour renflouer la dette des états, il serait bon de taxer les banques et flux financiers, ainsi que les spéculateurs sur les matières premières ! Ça serait déjà un début, utopique ? Pas si cela est fait unilatéralement.

PARIS (Reuters) - François Fillon a exclu jeudi d'autres concessions sur la réforme des retraites, qui mettraient selon lui en péril la pérennité du système.

Le Premier ministre a défendu la réforme que l'Assemblée nationale examine depuis mardi et auquel s'opposent tous les syndicats, en expliquant que tous les autres pays européens, dont l'Allemagne, avaient des âges de référence plus élevés.

Les députés devaient adopter jeudi soir l'article-clé du projet de loi, celui qui relève de 60 à 62 ans l'âge légal de départ en retraite malgré les grèves et les manifestations de mardi qui ont vu défiler de 1,1 à 2,7 millions de personnes.

"Je pense qu'aujourd'hui lâcher autre chose, ça veut dire ne plus assurer le financement des retraites", a dit François Fillon lors d'une émission spéciale sur France 2.

Il répondait à une question sur l'autre âge de référence, celui à partir duquel il est possible de toucher une pension à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés, que le gouvernement veut porter de 65 à 67 ans.

"C'est pas une réforme facile, je comprends parfaitement l'inquiétude, le fait que les Français n'approuvent pas le fait de travailler plus. En même temps je leur demande d'être réaliste et de regarder ce qui se passe autour d'eux", a ajouté François Fillon.

"Si on ne travaille pas plus longtemps, on ne cotisera pas plus et donc on ne parviendra pas à financer le système de retraites", a-t-il poursuivi en expliquant que si rien n'était fait le déficit serait de 45 milliards d'euros par an en 2020.

CGT ET CFDT DÉPLORENT L'IMMOBILISME

A propos du recul de l'âge de la décote de 65 à 67 ans, il a expliqué que "si on fait bouger ce paramètre-là, il faut trouver 6 milliards qui sont nécessaires pour financer les retraites".

Les leaders de la CGT et de la CFDT, interrogés après le chef du gouvernement qui a quitté le plateau à l'issue de son intervention d'une heure en même temps que tous les ministres qui l'y avaient accompagné, ont déploré sa rigidité.

"Il n'y a pas eu d'argument nouveau", a dit le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui y voit une raison de plus pour les Français de descendre dans la rue le 23 septembre, lors d'une nouvelle journée de grèves et de manifestations.

"Les choses ne bougent pas, les deux bornes (d'âge), on n'y touchera pas", a renchéri François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, qui a fait du maintien de la retraite à taux plein à 65 ans la principale revendication de sa centrale.

Après la journée de mobilisation de mardi, Nicolas Sarkozy a annoncé des avancées, en particulier sur la pénibilité et les carrières longues, jugées insuffisantes par les syndicats.

François Fillon a estimé que les manifestations avaient été nourries mais qu'une faillite du système de retraite mettrait encore bien plus de monde dans les rues.

Interrogé sur de possibles nouveaux gestes à destination des femmes, il a déclaré : "Le système de retraites ne peut pas corriger toutes les inégalités qui existent dans la société."

Mais, a-t-il ajouté, le problème des écarts entre les pensions des femmes et des hommes se posera de moins en moins à l'avenir, les jeunes générations ayant de plus en plus les mêmes durées de cotisation.

LE PS REVIENDRA AUX 60 ANS, DIT ROYAL

Le Premier ministre a fait bloc derrière le ministre du Travail, Eric Woerth, chargé de la réforme des retraites et fragilisé par des soupçons de trafic d'influence pour ses liens avec le gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

"Eric Woerth est un honnête homme, il n'a pas commis de faute, je ne crois pas que le fait de demander une décoration soit une faute", a-t-il dit, en référence à la Légion d'honneur reçue par le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt à sa demande.

"Avec le président de la République on ne s'est jamais posé la question de savoir si l'on devait soutenir Eric Woerth", a-t-il ajouté.

L'opposition de gauche a constaté, comme les syndicats, que le gouvernement n'entendait pas transiger sur l'essentiel.

"Le Premier ministre ne veut rien changer et ca veut dire que ce sont les salariés les plus modestes, les plus précaires et les femmes qui vont payer la crise", a dit à Reuters le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault.

L'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal, qui a pris la suite de François Fillon sur le plateau de France 2, a promis aux Français que le PS reviendrait sur le report de l'âge légal de départ à la retraite.

"Solennellement, je vous dis oui", a-t-elle dit.

Jean-Baptiste Vey et Yves Clarisse


Source :
Reuters

Informations complémentaires :

Marianne2.fr : Avec Chabot, la retraite, c'est vite jugé!
Le Parisien.fr :
Royal : «La retraite à 60 ans si la gauche revient»
L'Express :
Retraites: L'Express juge l'émission "A vous de juger"

 


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