Bettencourt : quatre autres journalistes de Mediapart et du Point convoqués

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Invités : Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme par BFMTV

Quatre journalistes de Mediapart et du Point, outre l'ex-journaliste de Mediapart, Fabrice Lhomme, sont convoqués à Bordeaux en vue de mises en examen dans le volet d'atteinte à l'intimité de la vie privée de l'affaire Bettencourt, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Le directeur et le rédacteur en chef de l'hebdomadaire Le Point, Franz-Olivier Giesbert et Hervé Gattegno, sont convoqués le 29 mars, tandis qu'Edwy Plenel et Fabrice Arfi, respectivement directeur et journaliste du site Mediapart, seront entendus le 5 avril, comme M.Lhomme, dont la convocation avait été révélée jeudi, a précisé cette source.

Ces deux medias ont publié en juin et juillet 2010 d'abondants extraits des enregistrements réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt au domicile de cette dernière entre mi-2009 et mi-2010, alors que cet employé cherchait à prouver que la milliardaire, octogénaire et affaiblie intellectuellement, était entourée de personnes la manipulant.

Il avait apporté le produit de ces enregistrements à la fille de Mme Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, qui les avait transmis à la police.

Interrogé sur cette annonce par l'AFP, M. Gattegno n'a pas souhaité la commenter.
Le Point avait été fin 2008 à l'origine des révélations sur les cadeaux d'une valeur de près d'un milliard d'euros consentis par l'héritière de l'Oréal à l'artiste François-Marie Banier.

Mme Bettencourt-Meyers avait porté plainte fin 2007 pour abus de faiblesse pour dénoncer cette situation. Parmi les différents extraits des enregistrements publiés par l'hebdomadaire en juin 2010 figuraient de nombreuses conversations tendant à démontrer cette influence.

Mediapart avait de son côté davantage insisté sur les aspects et économiques de l'affaire.
Interrogé par l'AFP, M. Plenel, a soutenu que si la convocation des journalistes de Mediapart était avérée, ils feraient valoir qu'ils n'ont diffusé "que des informations d'intérêt public" sur l'affaire, comme celles ayant abouti au remboursement de fortes sommes au fisc français, celles ayant trait à des conflits d'intérêt concernant des personnalités publiques ou encore révélant des discussions sur le groupe l'Oréal, coté en .

"Nous n'avons rien publié de ce qui relevait de l'intimité de Mme Bettencourt", a-t-il insisté.
Il a rappelé que le juge des référés, suivi par la cour d'appel de , avait, en juillet 2010, estimé qu'empêcher la publication des enregistrements "reviendrait à exercer une censure contraire à l'intérêt public".

Cependant, le 6 octobre 2011, une chambre civile de la Cour de cassation a infirmé ces décisions, considérant que la publication des enregistrements n'était pas légitime, et a renvoyé l'affaire à la cour d'appel de Versailles, qui l'examinera à nouveau à une date non encore fixée.

M. Plenel a estimé que le droit de la presse, inséré dans le Code pénal, relève de la chambre criminelle de la Cour de cassation, et non d'une chambre civile. Il a aussi relevé en matière de droit de la presse "une jurisprudence constante", y compris européenne, consacrant le "droit fondamental" des citoyens à l'information.

"Nous continuerons ce débat à Versailles et à Bordeaux en ayant bon espoir que notre démonstration convainque les juges", a ajouté M. Plenel.

M. Arfi a observé en outre un paradoxe juridique : "On aurait pu faire les papiers sans expliquer que les informations provenaient des enregistrements", et, en cas de poursuites en diffamation, "produire les enregistrements au tribunal sans qu'on puisse rien nous opposer". "Nous avons préféré être transparents dès le départ", a-t-il conclu.

Source : Le Parisien / AFP

Informations complémentaires :


4 mars 2010: Bettencourt «Nicolas Sarkozy, c'est... par Mediapart


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