Algérie : huit tentatives d'immolation par le feu en seulement une semaine

C’est immonde. Pauvres Algériens, qui va leur expliquer qu'entre autres, si le prix des matières premières explose c’est parce que la JP Morgan via Blythe Masters et les HFT spéculent impitoyablement dessus depuis presque un an ? En tout cas, tout aussi désespéré que Mohamed Bouazizi en Tunisie, maintenant en Algérie et dans le bassin Méditerranéen, ils n’ont plus d’espoir, et utilisent leurs dernières cartouches. Consacrez quelques secondes (de recueillement) à cet homme de 37 ans, sans emploi ni ressource, qui s’est immolé sur les conseils de son préfet ! Et qui est décédé à la suite de ses blessures (en informations complémentaires). Encore une fois comme en Tunisie, partout l’islamisme guette, mais à force de prendre les gens pour des c... On en paye le prix.

ALGER — Un Algérien -le huitième en une semaine- a tenté mercredi de s'immoler par le feu après avoir été empêché par un policier de vendre à la sauvette sa marchandise, imitant le Tunisien qui s'était suicidé ainsi le 17 décembre, sur fond commun de contestation sociale.

Afif Hadri, 37 ans, père de six enfants, a tenté de mettre fin à ses jours en s'aspergeant d'essence dans la ville d'El Oued, à l'extrême est de l'Algérie, non loin de la frontière avec la Tunisie, selon des journalistes locaux.

Mais il en a été empêché par des badauds qui l'entouraient au moment de son geste.

Vendeur à la sauvette de denrées alimentaires depuis trois ans dans le marché de cette ville, il venait d'avoir une altercation avec un policier qui voulait l'empêcher d'écouler sa marchandise conformément à une directive officielle de combattre le commerce informel.

Le 17 décembre, un jeune Tunisien à qui les autorités avaient refusé un permis pour vendre dans la rue ses fruits et légumes a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu. Sa mort a marqué le début d'une révolte populaire qui a contraint à l'exil le président tunisien Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans.

La tentative algérienne est la huitième du genre dans ce pays depuis le 12 janvier, mais le troisième cas rapporté depuis lundi.

Le dernier en date, mardi soir à Dellys, à 80 km à l'est d'Alger, a été qualifié par les autorités locales de "cas isolé", car il a touché un homme, connu sous le prénom de Karim, âgé de 35 ans, et considéré comme "cas psychiatrique".

Transféré au centre hospitalier de Douera, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger, "il est brûlé à 95 % au 3e degré", selon un interne interrogé par l'AFP.

La presse algérienne a aussi rapporté mercredi le premier cas d'une femme qui a tenté lundi de s'immoler par le feu au sein de l'Assemblée populaire communale (APC, mairie) de Sidi Ali Benyoub, à quelque 450 km au sud-ouest d'Alger.

Convaincue par un employé d'y renoncer, elle s'en est tirée avec une blessure à la main.

Le quotidien El Watan a rapporté mercredi sur son site en ligne qu'un drame similaire a été évité de justesse ces dernières 48 heures, citant le maire de la commune de Khemis Miliana, à 120 km à l'ouest d'Alger.

Un de ses résidents avait menacé de se jeter par-dessus une balustrade proche de la sous-préfecture de la région si on ne lui donnait pas d'urgence un logement social pour lui et sa femme, enceinte.

Ces tentatives d'immolation interviennent après un retour au calme en Algérie, secouée du 6 au 9 janvier par des émeutes contre la cherté de la vie. Ces émeutes ont fait cinq morts et plus de 800 blessés.

Le mouvement était en partie motivé par la flambée des prix de première nécessité, dont l'huile et le sucre.

Soucieux de calmer les choses, le gouvernement avait ordonné le 8 janvier une baisse des prix des aliments de base et affirmé qu'il continuerait à subventionner le blé, le lait et l'électricité notamment.

Michel Portier, directeur du cabinet de conseils spécialisé Agritel, a indiqué mardi à l'AFP que l'Algérie a acheté environ 1 million de tonnes de blé en quinze jours. Mardi, Alger a notamment passé commande de 600.000 tonnes de blé, selon la même source.

Enfin, dans le cadre des efforts des autorités pour maintenir le calme, la justice a inculpé mercredi l'ancien numéro 2 du Front islamique du salut (FIS, dissous) Ali Belhadj d'"atteinte à la sécurité de l'Etat" et d'"incitation à la rébellion armée".

Il avait été interpellé par la police dans le quartier populaire algérois de Bab el Oued lors des émeutes, dans une tentative de se greffer à la révolte qui secouait le pays, à l'appel du co-fondateur du FIS Abassi Madani, réfugié au Qatar.

Source : AFP

Informations complémentaires :

Le Figaro.fr : Plus de 25 Algériens tentent de s’immoler par le feu en une semaine
Europe 1 : Ces Algériens qui s'immolent de désespoir
La-Croix : Les immolations par le feu se poursuivent dans les pays arabes


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