USA : Nouveau psychodrame en vu sur les dépenses budgétaires

Nouvel avertissement de la Maison blanche à l'approche du 1er mars 2013, 85 milliards de dollars de crédit pourraient être gelés. Le gel de certains projets et des mises à pied temporaires possibles, le Congrès reprend ses travaux ce lundi.

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Par Roberta Rampton

WASHINGTON, 25 février (Reuters) - A cinq jours de la date-butoir à laquelle les dépenses publiques américaines doivent être amputées de 85 milliards de dollars, la Maison blanche multiplie les avertissements sur les risques d'un blocage pour l'économie et l'emploi mais les républicains n'entendent pas se laisser impressionner.

Les services de la présidence ont publié dimanche des documents chiffrant le nombre de professeurs qui risquent de perdre leur emploi, le nombre d'élèves qui pourraient être exclus des écoles subventionnées et le nombre d'enfants qui risquent de perdre l'accès à la vaccination gratuite contre la rougeole.

Mais les républicains, qui plaident pour des coupes dans les dépenses, jugent ces prévisions exagérées et appellent le président Barack Obama à n'appliquer qu'avec prudence ce qu'on appelle le "séquestre", c'est à dire le gel automatique d'un certain nombre de dépenses budgétaires.

Le Congrès reprend ses travaux ce lundi et à moins qu'il ne parvienne à un accord de dernière minute avec la Maison blanche, le séquestre doit s'appliquer le 1er mars, vendredi, au terme des deux mois de répit qu'avait accordé l'accord du Nouvel An sur le "mur budgétaire". (voir: )

Barack Obama a appelé la Chambre des représentants et le Sénat à gagner du temps en adoptant une mesure temporaire permettant d'augmenter les recettes de l'Etat fédéral en supprimant certains allégements d'impôts bénéficiant aux plus hauts revenus.

Les sénateurs démocrates défendent ce projet et les républicains devraient proposer des alternatives cette semaine. Mais le fait est qu'il n'y a pratiquement aucune négociation sur ce dossier entre le Congrès et la Maison blanche.

De son côté, la National Association of Business Economics (Nabe), proche des milieux patronaux, estime que les coupes dans les dépenses et les dissensions politiques sur le budget risquent de limiter la croissance économique à 2,4% cette année aux Etats-Unis.

Barack Obama doit s'exprimer ce lundi devant les gouverneurs des réunis à Washington et pourrait profiter de l'occasion pour souligner les conséquences possibles du séquestre sur certains états.

LA MENACE DU SÉQUESTRE

Selon les estimations de ses services, dans l'Etat de New York, 2300 enfants de familles pauvres pourraient perdre leur couverture santé et 7170 seraient privés de vaccination; en Virginie, environ 90.000 civils travaillant pour la Défense seraient menacés d'une mise à pied temporaire ("furlough") et plusieurs projets de la Navy pourraient être gelés ou annulés.

La Maison blanche pourrait enclencher à partir de vendredi la procédure de préavis d'un mois des mises à pied temporaires de salariés du secteur public, une mesure susceptible de toucher le contrôle aérien, les garde-côtes ou encore le FBI.

Elle explique que la loi instituant le séquestre n'autorise aucune souplesse en matière d'application des coupes.

"Toutes ces mesures vont-elles entrer en vigueur dès le 1er mars ? Non. Mais il y a des centaines de milliers d'Américains qui travaillent aujourd'hui et qui vont perdre leur emploi par la faute de cette décision des républicains", a déclaré dimanche à la presse le directeur de la communication de la Maison blanche, Dan Pfeiffer.

Un porte-parole du président républicain de la Chambre, John Boehner, a raillé ce discours.

"Il faut que la Maison blanche passe moins de temps à expliquer à la presse tout le mal que fera le séquestre et plus de temps à œuvrer réellement pour l'empêcher", a dit Michael Steel.

Les républicains rappellent que le mécanisme du séquestre, institué par la loi d'août 2011 censée forcer le Congrès à conclure un accord sur la réduction du déficit, était une idée de Barack Obama.

Si la Maison blanche insiste sur l'échéance du 1er mars, celle du 22 mars pourrait être plus importante : c'est la date à laquelle le Congrès doit de nouveau suspendre ses travaux, ce qui pourrait inciter les élus à trouver un compromis en moins de trois semaines. (Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

 

Source : Bourse.lesechos.fr via Chalouette

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