En Grèce, la mort d'un passager sans ticket ravive la lutte contre l'austérité

Un étudiant de 19 ans aurait sauté en marche d'un trolley-bus d'Athènes après s'être disputé avec un contrôleur parce qu'il ne présentait son ticket.

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Des jeunes manifestants affrontent la police, le 16 août 2013 à Athènes (Grèce), en marge des
funérailles d'un étudiant mort après une dispute avec un contrôleur de trolley-bus.
(ANGELOS TZORTZINIS / ICON PRESS / AFP)

Thanassis Kanouatis avait 19 ans. Il était étudiant. Il est mort mardi 13 août à Athènes, après une dispute avec un contrôleur de trolley-bus Athènes. Pour beaucoup de Grecs, il est le symbole d'une population écrasée par l'amplification de la pauvreté et du chômage, conséquences de la politique d'austérité menée en Grèce. Vendredi 16 août, un millier de personnes ont ainsi manifesté à l'appel de plusieurs groupes et partis de gauche dans la banlieue populaire de l'ouest de la capitale, près du cimetière où ont eu lieu les funérailles de l'adolescent.

Face à la colère qui point, le gouvernement a assuré qu'une enquête "complète" aura lieu. D'après deux témoins, Thanassis Kanaoutis s'est jeté hors du trolley-bus pour éviter de payer l'amende que lui réclamait le contrôleur. Le jeune homme a appuyé sur le signal d'alarme pour ouvrir les portes alors que le véhicule roulait. Le père de la victime n'était pas présent au moment du drame mais avance une autre théorie. Son fils est tombé "sur le dos", ce qui montre, selon lui, qu'il y a eu une bagarre et qu'"il a été poussé hors du véhicule". Blessé à la tête, l'adolescent a succombé à ses blessures à l'hôpital.

Mort "pour ne pas avoir composté un ticket de 1,20 euro"

Pour Syriza, le parti de gauche et principal parti d'opposition, Thanassis Kanouatis  est mort "pour ne pas avoir composté un ticket de 1,20 euro", ce qui "reflète la situation misérable d'une grande partie de la société grecque". Le parti revendique d'ailleurs la gratuité des transports en commun pour les chômeurs, les retraités à faibles revenus et les étudiants.

Les blogueurs et les médias dénoncent aussi les primes reçues par les contrôleurs, qui touchent la moitié de l'amende (qui s'élève à 72 euros) sous forme de commissions. Cette année, les compagnies grecques de transports publics ont en outre intensifié leurs contrôles dans le cadre de mesures visant à réduire les déficits et augmenter leurs recettes. Michalis Papadopoulos, vice-ministre des Transports, a promis de revoir la manière dont sont menés les contrôles.

 

Source : Francetvinfo.fr

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