La Catalogne remplace le référendum par une « consultation »

Le président de la région Catalogne renonce au référendum d’indépendance du 9 novembre, déclaré inconstitutionnel à la demande du gouvernement espagnol.

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Le président du gouvernement régional de Catalogne, Artur Mas, annonce que la Catalogne renonce au
référendum sur son autodétermination prévu le 9 novembre, lors d’une conférence de presse à Barcelone le
14 octobre 2014. JOSEP LAGO/AFP

Il le remplacera par une « consultation citoyenne » à valeur symbolique.

Artur Mas, le président de la Catalogne, a dû se rendre à l’évidence. Il ne pourra pas organiser le référendum du 9 novembre sur l’indépendance de la Catalogne, déclaré inconstitutionnel à la requête du gouvernement espagnol.

Pour tenter de sauver la face, Artur Mas propose une alternative : une consultation citoyenne. « Le 9 novembre, il y a aura des locaux disponibles, des urnes, des bulletins de vote et la même question prévue lors du référendum », a-t-il assuré mardi 14 octobre. Ce succédané de vote sera organisé selon « des normes régionales », dit le président de région.

Il compte sur 20 000 volontaires, que deux plates-formes citoyennes indépendantistes mobiliseront, pour organiser la consultation dans les municipalités : 920 mairies (96 % de la population) se sont déjà prononcées pour le droit à décider. L’alternative ressemblerait peu ou prou aux consultations déjà réalisées en Catalogne entre 2009 et 2011 par les municipalités. Il s’agirait d’un vote symbolique, sans aucune incidence légale.

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« Il faut construire une majorité parlementaire »

Reste à savoir quelle sera la réaction de Madrid. Mariano Rajoy (Parti Populaire, PP), le chef du gouvernement espagnol, s’était réjoui de l’annulation du référendum avant de connaître la nouvelle proposition d’Artur Mas. Le ministre espagnol de la justice a déjà assuré que « si la question est la même, le gouvernement fera appel auprès du tribunal constitutionnel ».

Artur Mas a reconnu la fracture du bloc souverainiste. Le chef des indépendantistes de la Gauche républicaine catalane (ERC), Oriol Junqueras, proposait lundi soir 1  octobre une option radicale sur son compte twitter : « Il faut construire une majorité parlementaire pour faire une déclaration d’indépendance et commencer le processus constituant de la République catalane ». Son parti part favori en cas de nouvelles élections régionales.

Une question loin d’être réglée

Artur Mas ne pourra pas échapper à un scrutin anticipé. Ses 50 sièges sur 135 au parlement régional seront insuffisants pour faire approuver le budget de la région. Les indépendantistes de ERC, après l’annulation du référendum, cesseront selon toute vraisemblance de le soutenir au parlement.

Anticipant ce scénario, Artur Mas a assuré que « cette consultation du 9 novembre n’est donc pas la définitive… La définitive ne pourra se faire qu’à travers des élections avec une liste commune ». Autrement dit, il laisse la porte ouverte à des élections anticipées, où le seul sujet de campagne serait l’indépendance. Artur Mas devra donc convaincre ERC de participer à une liste commune, pour tenter d’obtenir une majorité au parlement de Barcelone. Loin d’être réglée, la question catalane se complique.

 

Valérie Demon (à Madrid)

Source : La-croix.com

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