L'exil des handicapés français en Belgique dénoncé dans un « livre noir »

Pendant ce temps-là les exilés fiscaux courent toujours... Vous ne voyez pas le rapport ? Eh bien ! Cherchez un peu...

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Le 6 juillet dernier, des Français se sont rassemblés devant l'Assemblée nationale pour réclamer davantage
d'accessibilité aux personnes en situation de handicap. Crédits photo : KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Plusieurs milliers de handicapés français sont accueillis dans des établissements belges, dans des conditions parfois contestables. L'association Unapei profite de l'examen du budget 2016 de la Sécurité sociale par l'Assemblée nationale, mardi, pour dénoncer cette situation.

L'association Unapei, qui défend les personnes handicapées et leur famille, va remettre mardi un livre noir aux députés qui examineront le budget 2016 de la Sécurité sociale. «Nos concitoyens en situation de handicap, et notamment les plus sévèrement atteints, sont bannis de notre République, et aujourd'hui cela prend des proportions inacceptables», dénonce Christel Prado, présidente de l'Unapei, soulignant que le retard français remonte à «des décennies».

Une situation ancienne

Selon les autorités françaises, 1500 enfants et 5000 adultes fréquentent des établissements belges faute de place en France. Les autorités wallonnes évoquent, elles, 8000 personnes, un chiffre qui serait en pleine progression. L'éloignement place les familles dans une situation très difficile, les mettant souvent dans l'impossibilité de visiter régulièrement leurs proches.

La situation n'est pas nouvelle. Elle était déjà dénoncée en 1977 par Michel Cabal, un jeune médecin lillois qui alertait dans son mémoire de fin d'études contre la pénurie de lieux d'hébergement. L'inspection des affaires sociales (Igas) s'est alarmée en 1995 puis en 2005 des conditions d'accueil des patients dans les établissements belges : «Le constat d'ensemble est plutôt préoccupant. Le contrôle de la qualité du service rendu est surtout fondé sur des impressions, la bonne volonté des acteurs et de simples déclarations.»

Longtemps, la préférence pour l'accueil en Belgique plutôt qu'en France a pu être motivée par des considérations financières, la facture étant moins élevée en Belgique. Mais aujourd'hui, cet argument plus que contestable ne tient même plus. Selon Marie de Bouetiez, en charge du handicap au Conseil général de Seine-Saint-Denis, citée par Libération, «les établissements belges renégocient sans cesse les prix à la hausse, on paie en moyenne 163,30 euros par jour et par personne. C'est 164,80 euros en France…»

encart_handicap_figaro_20_10_2015.jpgLibération avait publié en avril 2014 une enquête accablante. Le journal avait pu visiter les Boutons d'Or, un établissement du Groupe Le Carrosse, accueillant exclusivement des personnes handicapées françaises. Il y est décrit des chambres à peine chauffées, équipées de lits médicalisés fournis par la sécurité sociale française mais dont aucun n'était branché.

La secrétaire d'État aux personnes handicapées, Ségolène Neuville avait rapidement fait désigner par l'Agence régionale de la Santé Nord-Pas-de-Calais un inspecteur en Belgique pour contrôler les conditions d'accueil des patients français. «L'article de Libération met en avant une situation intolérable qui touche de manière isolée des établissements wallons» avait réagi Ségolène Neuville.

En 2013, 139 établissements accueillant exclusivement des patients français étaient recensés selon le journal. Selon Ségolène Neuville, les Français accueillis en Belgique représentent 1 % des Français accueillis en établissement. La France compte 10.000 établissements accueillant 460.000 personnes handicapées.

 

 

Source : Le Figaro.fr

Information complémentaire :

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