Le Parti pirate suédois lance son FAI

Voilà un challenge intéressant pour le Piratpartiet qui, porté par la force du peuple, ira certainement très loin. Bien sûr ils auront à se battre contre les puissants lobbies du secteur, mais on ne peut que les féliciter pour leur courage.

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Dans l'éternelle lutte pour la protection des données personnelles sur Internet, le Parti pirate suédois (Piratpartiet) a posé un pion de premier choix. L'organisation, qui s'oppose notamment au filtrage d'Internet et aux lois antipiratage, veut devenir fournisseur d'accès à Internet (FAI) en lançant PirateISP (ISP, Internet Service Provider, signifie FAI en anglais). Pour surveiller Internet, le FAI est un intermédiaire dont la collaboration est vitale : le "Piratpartiet" ne vise donc pas au hasard. Son objectif est de maximiser l'anonymat des internautes, notamment en supprimant aussi tôt que possible les journaux de connexion de ses abonnés. Ces "logs", qui permettent de reconstituer l'activité en ligne, sont habituellement conservés de quelques mois à plusieurs années par les FAI.

PirateISP promet par ailleurs de ne répondre qu'aux demandes de coopération adressées dans les règles de l'art, par la voie judiciaire, notamment dans les affaires de téléchargement illégal. Cela va à l'encontre de l'usage qui veut, en Suède comme ailleurs, que les FAI soient plutôt complaisants lorsque la police ou des ayants droit demandent un coup de pouce...

"Court-circuiter la société de surveillance"

Grâce à l'expertise de son partenaire ViaEuropa, le Parti pirate espère fournir une connexion sécurisée et cryptée à ses abonnés, afin de rendre leurs empreintes virtuelles aussi faibles que possible. "C'est un bon moyen pour court-circuiter la société de surveillance", a expliqué Gustav Nipe, membre du parti au drapeau noir et futur président de l'opérateur, interrogé par le site spécialisé TorrentFreak. "Si vous pensez que quelque chose est cassé, vous faites ce qu'il faut pour le réparer", a-t-il ironisé en évoquant les lois qui régulent de plus en plus le Web. PirateISP veut aussi dynamiser la concurrence, avec des abonnements vendus entre 26 et 55 euros selon le débit. D'abord testé à Lund, à l'extrême sud de la Suède, le service sera étendu à plusieurs villes avant d'être disponible partout, si tout se déroule comme prévu.

Le Parti pirate suédois avait fait une entrée fracassante au Parlement européen lors des élections de juin 2009, en réunissant 7,1 % des suffrages dans le pays. Quelques semaines après la très médiatique affaire The Pirate Bay, près d'un quart des moins de 30 ans avaient voté pirate : de quoi inquiéter sérieusement les opérateurs, qui risquent de perdre une tranche stratégique de leur clientèle. Reste à savoir si PirateISP réussira son pari. Pour le nouvel opérateur, ce ne sont pas les défis qui manquent, tant pour assurer le financement que pour déployer le réseau, ou assurer le service après-vente. Être FAI est un métier...


Source :
Le Point.fr


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