Le PS critique la possible arrivée de Xavier Musca à la CDC

Justice, média, financement, comme je le disais, tout l'art de la politique est de savoir placer ses pions en amont, mais est-ce démocratique ?

PARIS (Reuters) - La possible nomination du secrétaire général de l'Elysée Xavier Musca à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, bras armé financier de l'Etat, est critiquée par avance par l'équipe du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande.

Des rumeurs font état de cette nomination en mars prochain, au moment où expirera le mandat actuel du patron de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet. Le quotidien Libération présente mercredi l'arrivée de Xavier Musca comme "très probable, pour ne pas dire acquise".

Le directeur de la communication de la campagne du candidat socialiste François Hollande, Manuel Valls, a protesté sur RTL. "Ce n'est pas opportun, parce qu'on nomme un proche du président à la tête de la Caisse des dépôts, qui est indispensable au financement de notre économie", a-t-il dit.

"Cette nomination donne le sentiment au fond, si elle se confirme, d'un pouvoir aux abois, qui est en train d'essayer de verrouiller l'appareil d'Etat, à quelques mois de la présidentielle", a-t-il ajouté.

Le pouvoir de nomination du président, souvent discrétionnaire et très rarement tempéré par des organes indépendants et encore moins par le Parlement, fait l'objet de débats anciens sous la Ve République.

Il concerne aussi bien la haute fonction publique que la police, la magistrature, les sociétés contrôlées par l'Etat ou proches de lui, et a jusqu'ici toujours été renforcé.

Nicolas Sarkozy a obtenu par exemple le pouvoir de désignation direct des PDG de l'audiovisuel public.

Plusieurs polémiques ont été déclenchées dernièrement, notamment dans la magistrature, avec l'arrivée en novembre dernier de François Molins, directeur de cabinet du ministre de la Justice, au poste très sensible de procureur de Paris.

Une autre nomination très controversée se profile avec l'arrivée annoncée au poste de procureur général de Bordeaux d'André Ride, alors que l'instruction sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, menaçante pour l'UMP, se développe.

Ce magistrat marqué à droite avait été mis en cause en 2008 au procès du tueur en série Michel Fourniret car en 1987, quand il était procureur d'Auxerre, il n'avait ouvert aucune information judiciaire sur la disparition d'Isabelle Laville, un adolescente de 17 ans qui fut, on le sait aujourd'hui, violée, étranglée et jetée dans un puits.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

 

Source : Le Point, Reuters

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