« Robocalypse » : et si les machines se révoltaient ?

Même si le thème de ce roman a déjà été largement couvert, le fait qu’il soit rédigé par un chercheur en robotique de 34 ans, ne laisse présager que du bon. En effet, ce dernier ne peut qu’être qu’au courant des dernières avancées en la matière (informations complémentaires), et sa profession laisse suggérer une réelle capacité à évaluer l’évolution de cette dernière dans les années qui viennent…

Update 19.11.2015 : Doc. Le soldat du futur (Science & Vie)

Robocalypse.jpg
Image tirée du film « I, Robot »

Ils ont colonisé nos vies, nos foyers, ont réussi à se rendre indispensables. Dans le monde que dépeint Robopocalypse, premier roman d’un chercheur en robotique de 34 ans, plus moyen de faire un pas sans croiser l’un de ces androïdes serviles. Ils se nomment Big Happy, Super Toy, Sappy. Leurs fonctions sont multiples : être le meilleur ami des petites filles, pourvoir en affection conjugale, faire régner la paix au Proche-Orient. Sans les aimer, il faut reconnaître qu’on ne peut plus s’en passer. Quant à savoir s’ils ont un cœur…

Spielberg, le cinéaste ami des extraterrestres, qui tourne actuellement l’adaptation du livre (sortie en 2014), ne pouvait que se prendre de sympathie pour ce scénario, certes mille fois rebattu, sur la frontière si ténue entre machine et humanité. Encore récemment, Aurélien Bellanger, loin d’avoir signé un roman de science-fiction, consacre plusieurs chapitres de sa Théorie de l’information à l’intelligence artificielle et à sa capacité à surpasser celle qui l’a engendrée, émettant l’hypothèse d’une déshumanisation qui s’attaquerait au langage et aux affects.

La réflexion cybernétique n’est pas ce qui caractérise en premier lieu Robopocalypse. Il s’agit plutôt d’un bloc d’action, un blockbuster addictif organisé autour d’un putsch des machines contre les hommes. Une première partie, intitulée “Incidents isolés”, relate les prémices du soulèvement aux quatre coins du monde ; “Heure zéro” raconte le basculement dans la guerre civile, tandis que deux dernières sections montrent comment s’organise la résistance, sanglante, et décrit la possibilité d’une renaissance de l’humanité. Tout cela nous est rapporté du futur via une boîte noire, sorte de “cerveau fossilisé” ayant enregistré les étapes cruciales de la révolution et l’éclosion de son leader, le redoutable Archos.

On a déjà eu affaire à toutes les inquiétudes distillées par cette dystopie. L’esclavagisme moderne, asservissant un peuple en ferraille, rappelle le Philip K. Dick de Copies non conformes et les fables futuro-catastrophistes de l’autre titan de la sci-fi, H. P. Lovecraft. La critique de l’exploitation à haut risque des robots par l’homme se révèle l’arbre qui cache la forêt : l’extinction de la civilisation humaine et l’angoisse que génère la place croissante des machines dans notre société, comme Internet : “Il faut savoir qu’au tout début, l’ennemi ressemblait à des trucs ordinaires : voitures, immeubles, téléphones”, témoigne un survivant armé de son lance-flamme en pleine toundra postapocalyptique. Avant donc l’avènement du robot domestique psychopathe, de la “love-doll” étrangleuse et du “super toy” très méchant, méfiez-vous des portables. Certains ont déjà mordu des oreilles.

Emily Barnett

Robopocalypse (Fleuve noir), traduit de l’anglais (États-Unis) par Patrick Imbert, 438 pages, 20,90 €

robocalypse_livre.jpg

Robocalypse (Broché) sur Amazon.fr prix approximatif 19,86 €

 

Source : Lesinrocks.com

 

Informations complémentaires :