Luc Chatel a lui aussi une entreprise chérie...

Après l'affaire Bygmalion, Luc Chatel avait été désigné comme secrétaire général de l'UMP pour assurer la transition jusqu'à l'élection d'un nouveau président du parti. Et aussi pour nettoyer les écuries d'Augias. Mais dans son édition à paraître demain, "Le Canard enchaîné" nous révèle que le député de Haute-Marne entretient, lui aussi, une très intrigante et rémunératrice relation avec une entreprise privée : le Boston consulting group...

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FAYOLLE PASCAL/SIPA

Tous pourris ? Certainement pas. Mais au royaume de l'UMP, il y a tout de même des pratiques qui interrogent. Luc Chatel, l'homme qui devait laver plus blanc que blanc les taches laissées par l'affaire Bygmalion, entretient, lui aussi, une étrange relation avec une société privée. Le Canard enchaîné  l'affirme s'appuyant notamment sur la déclaration d'intérêts du député de Haute-Marne rendue publique tout récemment. Qu'y apprend-on ? Que l’ancien ministre a perçu en plus de ses traditionnelles indemnités d'élu au Palais-Boubon, 51.000 euros entre juin et décembre 2012 puis 183.135 euros en 2013. Des rémunérations qu'il aurait perçues pour du « conseil en stratégie et accompagnement » via sa société personnelle LCH créée au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy.

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Extrait de la déclaration d'intérêts de Luc Chatel (cliquez sur l'image pour la consulter dans son intégralité)

Selon le Canard, LCH aurait « pour principal — pour ne pas dire unique — client » la société Boston consulting group (BCG), une entreprise de conseils qui avait, dès 2006, épaulé l'UMP pour l’organisation de la campagne présidentielle de 2007. D'ailleurs, à l'époque, il est un cadre du parti qui a vraiment apprécié la prestation de BCG. Au point de se montrer très enthousiaste à son sujet dans un article du Monde. Un certain... Luc Chatel ! Evoquant les réunions de brainstorming organisées par BCG, celui-ci expliquait alors, ravi : « Nous avons renoncé à dire "oui mais" aux idées des autres pour dire "oui et"… ».

C'est beau en effet. Il semble en tout cas que Chatel, une fois devenu ministre, n'ait pas « renoncé » à dire non à BCG. C’est ainsi qu’au détour des différents postes qu’il a occupé au gouvernement, BCG aurait été sollicité pour réaliser des rapports. A trois reprises rien qu'au cours de l'année 2008 ! D'abord lorsqu'il est secrétaire d’Etat chargé de la Communication et du Tourisme. Puis quand il écope du dossier de l’Industrie. Conclues sans appel d’offres préalables, précise le caneton, difficile de connaître le montant de ces prestations...

Les consultants du BCG réapparaissent en tout cas en 2012. Alors que Chatel est ministre de l'Education, l'entreprise remporte cette fois un marché (compris entre 90.000 et 120.000 euros hors taxes) pour fournir « une assistance à maîtrise d’ouvrage pour le pilotage stratégique de la politique interministérielle de la lutte contre le décrochage scolaire ».
 
S’il n’y a rien d’illégal a priori dans cette affaire, cette proximité récurrente entre Chatel et l'entreprise pose question. A minima. Tout comme la défense de l'intéressé qui, contacté par notre confrère du Canard, se révèle hasardeuse. Il « n’assume, écrit Didier Hassoux, qu’une seule commande à BCG, le reste il ne “s’en souvient pas" ». Peut-être que les souvenirs lui reviendront demain dans la matinale d'iTélé où il est invité. En espérant que la question lui soit posée pour qu’il puisse répondre « les yeux dans les yeux », comme on dit désormais dans ce genre de cas...


>>> Article réactualisé mercredi 13 août à 9h30 : Lors de l'interview de Luc Chatel ce matin sur iTélé par Jean-Jérôme Bertolus, il aura été question d'Irak, de présidence de l'UMP, du retour de Sarkozy (sic), mais pas de BCG...

 

Source : Marianne.net

 


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