Merah : le gouvernement refuse l'audition au Sénat des patrons du renseignement

Alors que notre gouvernement a interpelé hier 17 salafistes armés jusqu'aux dents, sans le moindre coup de feu... L'affaire Mohamed Merah et ses développements risquent de faire les gros titres encore un bout de temps...

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Les ministres de la Défense et de l'Intérieur refusent que les patrons du renseignement s'expliquent devant la représentation nationale. © Charles Platiau / AFP

Gérard Longuet et Claude Guéant ont annoncé vendredi qu'ils refusaient l'audition des chefs des services du renseignement organisée par la majorité PS du Sénat après les tueries de Mohamed Merah, selon un communiqué des ministères de la Défense et de l'Intérieur.

La commission sénatoriale pour le contrôle de l'application des lois souhaitait notamment entendre le 3 avril Érard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), et le lendemain Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI). "Les deux ministres ont décidé de ne pas donner de suite favorable à cette demande, les fonctionnaires concernés n'ayant pas de responsabilité en matière d'évaluation des lois et étant par ailleurs, en cette période pré-électorale, tenus à un strict devoir de réserve", selon le communiqué.

Critiques de la DCRI

Le président de la commission, le sénateur David Assouline (PS), avait annoncé mardi l'organisation de ces auditions, car "les événements dramatiques récents conduisent à s'interroger sur l'état des dispositifs législatifs existants". Le groupe UMP au Sénat avait protesté jeudi.

Après les tueries de Toulouse et de Montauban, le président-candidat Nicolas Sarkozy avait annoncé des mesures législatives pour lutter notamment contre l'apologie du terrorisme. Son adversaire socialiste, François Hollande, avait appelé à éviter toute "précipitation". Par ailleurs, la DCRI a été la cible de critiques sur la surveillance à laquelle était soumis Mohamed Merah, qui avait été entendu à l'antenne toulousaine du renseignement intérieur en novembre 2011 à propos de voyages effectués en 2010 et 2011 en Afghanistan et au Pakistan.

Squarcini se défend

Bernard Squarcini avait défendu le travail de son service, affirmant qu'il avait été "impossible d'aller plus vite" pour arrêter Mohamed Merah à Toulouse. À son retour d'Afghanistan, "nous faisons une enquête pour voir ce qu'il vaut. Mais il n'y a rien. Pas d'activisme idéologique, pas de fréquentation de la mosquée", avait insisté le DCRI dans un entretien au Monde.

Dans un entretien, il avait démenti que Merah ait pu être utilisé comme "indic" par son service ou par "d'autres services français ou étrangers". De son côté, la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui contrôle la légalité des écoutes, a réfuté avec force avoir donné un avis défavorable à l'écoute des lignes de l'entourage de Mohamed Merah, comme l'avaient affirmé des sources proches de l'enquête.

Selon le programme des auditions publié vendredi par la commission sénatoriale, plusieurs autres auditions sont prévues : Yves Janier, chef du pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris, ainsi que le juge Marc Trévidic (3 avril) ; Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale et Ange Mancini, coordonnateur national du renseignement (10 avril) ; Michel Mercier, ministre de la Justice (11 avril).

 

Source : Le Point / Afp

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