Sarkozy limoge le préfet de l'Isère et parle de "problème" rom

Eh oui, il y a des Roms dans les petits villages de France. Et cela semble supprendre certains, qui décident en mesure de représailles de les contrôler et de les expulser. La France est une terre d'accueil, et même s'ils sont toujours à la limite de la loi, ils font parti du paysage francais au même titre que d'autres communautés. Que la loi soit appliquée, mais juste la loi.

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a limogé le préfet de l'Isère, remplacé par un ancien policier, et a parlé des "problèmes" provoqués par les gens du voyage après les violences de Grenoble et du Loir-et-Cher.

 

Le chef de l'Etat, qui avait laissé le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux gérer ces deux points chauds pendant le week-end, a dénoncé en conseil des ministres des événements d'une "extrême gravité" et une "escalade de la violence".

 

Des jeunes habitants du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, ont brûlé des voitures pendant le week-end et tiré sur les forces de l'ordre trois nuits de suite, après la mort d'un malfaiteur abattu alors qu'il venait de tenter de braquer un casino.

 

Dimanche, une cinquantaine de gens du voyage ont attaqué une caserne de gendarmerie et ravagé le centre de Saint-Aignan, dans le Loir- et-cher, là aussi pour venger l'un des leurs tués par un gendarme alors qu'il forçait un barrage.

 

"Ces événements ne sont pas acceptables", a déclaré Nicolas Sarkozy, selon le texte de son intervention.

 

Le premier à payer pour les violences de la Villeneuve est le préfet de l'Isère Albert Dupuy, démis de ses fonctions et nommé mercredi préfet hors cadre par le conseil des ministres.

 

"Le président de la République a indiqué que pour les préfets la sécurité était une priorité absolue et que, lorsqu'on est préfet, la sécurité est sa première responsabilité", a rapporté le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.

 

Albert Dupuy est remplacé par le préfet de la Meuse, Eric Le Douaron, qui avait été auparavant, pendant six ans, directeur de la sécurité publique à Paris.

 

Nicolas Sarkozy, qui avait déjà nommé l'ex-policier Christian Lambert au poste de préfet de Seine-Saint-Denis après des faits divers violents, a précisé qu'il installerait lui-même Eric Le Douaron dans ses nouvelles fonctions le 30 juillet.

 

"Le gouvernement mène une lutte implacable contre la criminalité. C'est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants", a-t-il ajouté, reprenant un discours déjà tenu quand il était ministre de l'Intérieur, entre 2002 et 2007, et depuis le début de son quinquennat.

 

PAS DE STIGMATISATION DES ROMS, DIT CHATEL

 

Il estime par ailleurs que les incidents de Saint-Aignan "soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms".

 

Le porte-parole du gouvernement, anticipant sur une possible polémique, a pris soin de souligner que le chef de l'Etat avait parlé du comportement "de certains" Roms et qu'il n'y avait là "aucune assimilation à une communauté".

 

Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il tiendrait une réunion le 28 juillet pour faire le point de la situation des gens du voyage dans tous les départements de France et décider l'expulsion de tous les campements en situation irrégulière.

 

"Encore une fois, il ne cherche pas à stigmatiser une communauté mais il cherche à répondre à une problématique", a insisté Luc Chatel. "On a beau être Rom et gens du voyage, parfois même français, au sein de ces communautés, on doit respecter les lois de la République."

 

L'Elysée avait déjà fait savoir lundi que le chef de l'Etat avait décidé de se doter d'un conseiller pour les affaires de sécurité en la personne de l'ancien patron des renseignements généraux (RG) Joël Bouchité.

 

Le chef de l'Etat n'avait pas jusqu'à présent de conseiller pour la sécurité, alors qu'il en a un pour la justice et que les questions de sécurité sont un de ses sujets de prédilection.

 

Les violences de la fin de la semaine dernière ont une nouvelle fois replacé ces questions sur le devant de la scène politique française. L'opposition de gauche et le Front national estiment qu'ils signent l'échec du chef de l'Etat en matière de lutte contre l'insécurité.

 

Véronique Tison et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse


Source :
Reuters

Informations complémentaires :

Le Parisien.fr : Saint-Aignan : quatre gardes à vue et deux enquêtes
Europe 1 :
Saint-Aignan : quatre hommes interpellés
AFP :
Vallée du Cher: deux gitans interpellés, le conducteur toujours recherché

 


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