Police : le scandale du fichier STIC devant le tribunal

Bonjour, ce matin zen, zen, zeeeeennn… Avec aujourd’hui, toujours en toile de fond, des prises de positions tonitruantes qui ne font plus rire personne, des petits cadeaux entre amis (encore), des polémiques politiciennes à la noix pour nous éparpiller, etc., etc.

Bref, rien qui ne fasse vraiment avancer les débats. Pour le chômage, même s’il décélère, force est de constater qu’ils ont pris le problème à l’envers … donc à partir de là… Ce ne sont, à mon sens, que les conséquences « dans le réel » de politiques libérales initiées par le passé…

Pour l’heure, je vous propose de suivre la suite des aventures passionnantes de Philippe Pichon contre l’administration, afin que vous compreniez qu’il reste de l’espoir, même quand on est seul contre tous… Et un tantinet casse-couilles… ; )))

Amicalement,

F.

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À 44 ans, Philippe Pichon, ex-commandant de police, a été mis à la retraite d’office pour avoir dénoncé les irrégularités, la mauvaise tenue et les innombrables erreurs du fichier STIC – « bourré d’erreurs, mal mis à jour », confirme de son côté la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).

Une dénonciation faite d’abord le plus légalement du monde à sa hiérarchie et à plusieurs reprises. Mais devant l’absence de réaction et la poursuite de l’utilisation de ce fichier calamiteux par ses collègues comme si de rien n’était, il fournit en 2008 à la presse les fiches concernant Johnny Hallyday et Jamel Debbouze. Aussitôt suspendu, il est mis une première fois à la retraite anticipée, mais la décision est annulée par le tribunal administratif, puis à nouveau prononcée définitivement à son encontre en décembre 2011, malgré le changement de gouvernement. C’est que Philippe Pichon, auteur de plusieurs livres dont deux consacrés à sa profession, malgré des états de service irréprochables, est déjà entré par le passé en conflit avec sa hiérarchie.

« C’est sûr que le commandant leur pourrit la vie », confiait en 2010 au journal Flash un policier ayant servi sous ses ordres. « C’est dans sa nature. Il ne peut pas s’empêcher de la ramener sur ce qui ne va pas et lorsqu’il est affecté dans un commissariat où la routine s’est installée, il casse vite les pieds. Car la routine, cela va du laisser-aller vestimentaire et du manque d’enthousiasme au travail (euphémisme !) aux problèmes d’alcoolisme et aux petits arrangements pas très propres. »

Un emmerdeur ? « Non, légaliste », dit-il.

Alors que le ministère public demandait quatre à six mois de prison avec sursis, le 22 octobre dernier le tribunal de Paris n’a pu que « constater que les faits qui lui sont reprochés sont partiellement motivés par les convictions d’intérêt public », et lui a infligé simplement 1500 euros d’amende… assortis d’un sursis total ! Sans inscription au B2 (casier judiciaire), sans interdiction d’exercice de sa profession et déboutant le ministère de l’Intérieur de toute action civile !

Un camouflet taille XXL pour Manuel Valls… et pour ses prédécesseurs place Beauvau.

« L’analyse de la décision très bien motivée montre clairement que la dimension citoyenne, éthique et désintéressée de la démarche a été largement prise en compte. Le lanceur d’alerte courageux et nécessaire qu’est Philippe Pichon est reconnu », s’est félicité son avocat Me William Bourdon.

Ancien ? Pour combien de temps encore… car le tribunal, rappelant dans son jugement ses très bons états de service, relève qu’il n’a jamais fait l’objet d’une sanction administrative et a même bénéficié de 22 lettres de félicitations. Il a donc été « conduit à ne retenir aucune raison justifiant une peine complémentaire quelconque d’interdiction d’exercice professionnel ». Rien n’empêche donc le « retraité » Philippe Pichon de redevenir policier…

Et il compte bien que ce soit le cas. Le Conseil d’État, saisi d’un recours, devra désormais en décider.

 

Source : Bvoltaire.fr

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