Hippodrome de Compiègne : Woerth entendu à la CJR

Il ne « voit » pas où est le problème Eric Woerth ? C’est certainement parce que son niveau de vie (et celui de son entourage) ne lui permet pas de comprendre le point de vu d’un(e) Français(e) de base…

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L'ancien ministre du Budget Eric Woerth a été convoqué le 24 octobre à la Cour de justice de la République,
qui enquête sur la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne en 2010 afp.com/Jacques Demarthon

L'ex-ministre du Budget Eric Woerth était convoqué ce jeudi devant la Cour de justice de la République sur la cession en 2010 de l'hippodrome de Compiègne. Le député de l'Oise est soupçonné de l'avoir bradé.

Éric Woerth, à peine renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Bettencourt, poursuivra ce jeudi prochain son chemin de croix judiciaire. L'ex-ministre est convoqué sur la cession en 2010 de l'hippodrome de Compiègne que le député de l'Oise est soupçonné d'avoir bradé. 

Déjà entendu comme témoin assisté en 2011 dans cette enquête pour prise illégale d'intérêt, l'élu UMP pourrait être mis en examen au terme de cette audition par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR), qui pourrait s'étaler sur deux journées.  

"Cela fait deux ans que j'attends, il y a une logique, mais je ne sais pas ce qu'ils veulent, je ne comprends vraiment pas le soupçon" sur la vente, a réagi dans les couloirs de l'Assemblée Eric Woerth

Contacté par l'AFP, son avocat, Me Jean-Yves Le Borgne, a pour sa part trouvé "normal" que la CJR entende son client "de manière synthétique". 

La CJR est chargée d'enquêter et de juger les membres du gouvernement pour des actes délictueux ou criminels commis dans l'exercice de leur fonction. 

Le 16 mars 2010, alors ministre du Budget, Éric Woerth avait validé par arrêté la vente de gré à gré d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), moyennant 2,5 millions d'euros. Une décision prise malgré l'opposition de responsables de l'Office national des forêts (ONF) et les réserves du ministère de l'Agriculture. 

Un prix fait "à l'estimation des domaines", se défend Éric Woerth quand le Canard enchaîné révèle la cession en juillet 2010. Bien en deçà de sa valeur réelle et sans mise en concurrence d'acquéreurs potentiels, rétorquent des députés socialistes et le Snupfen, syndicat d'agents de l'ONF, dont Eric Woerth dénonce le "lobbyisme complètement fou". 

'Questions sérieuses' sur la légalité

La polémique avait pris un tour judiciaire en novembre 2010, deux jours après le départ du gouvernement d'un Éric Woerth empêtré dans l'affaire Bettencourt, quand le procureur général près la cour de Cassation, Jean-Louis Nadal, avait saisi la commission des requêtes de la CJR. Celle-ci ouvre une enquête deux mois plus tard. 

Parallèlement, pour le volet non ministériel, une information judiciaire est confiée à des juges financiers. Aucune mise en examen n'a encore été prononcée dans ce volet. 

En janvier, lors d'un procès en diffamation perdu contre le Canard enchaîné et le Courrier picard, Éric Woerth s'était de nouveau défendu de toute irrégularité, expliquant n'avoir "fait que défendre l'intérêt général" : "Je n'avais aucun intérêt particulier à ce que cette opération soit réalisée, sinon faire rentrer deux millions et demi dans les caisses de l'État."

13 millions d'euros rameneés à 8,3 millions

Le 24 mai, le rapporteur public du tribunal administratif de Paris, saisi par un syndicat d'agents forestiers, avait toutefois fait état "d'une expertise judiciaire réalisée sur instruction de la Cour de Justice de la République (qui) laisserait (...) apparaître une valeur de 13 millions d'euros", ramenée à 8,3 millions, les lieux étant occupés par les concessionnaires du golf et de l'hippodrome. 

En 2011, un rapport sénatorial avait jugé que l'évaluation de 2,5 millions reflétait "peu ou prou la valeur réelle de l'hippodrome". Mais, ces "arguments ne sont pas toujours convaincants", avait estimé en mai le rapporteur public avant de recommander l'annulation de la cession. 

Vendredi, toujours au tribunal administratif de Paris, un autre rapporteur public a recommandé le rejet de la requête des députés écologistes Noël Mamère et François de Rugy qui veulent faire annuler la cession, au motif qu'ils ne sont pas concernés par le litige. Il a toutefois estimé que les élus posaient des "questions sérieuses" quant à la légalité de cette cession. 

A l'issue de ses investigations, la commission d'instruction de la CJR, formée de trois magistrats de la Cour de cassation, prononce soit un non-lieu, soit un renvoi, rarissime, du ministre devant la CJR. 

 

Source : Lexpress.fr

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