Nicolas Sarkozy : le mobile du délit

Pour info, comme je n'avais pas de nouvelles, j’ai dû payer 70 € pour l’abonnement au support du template (l’habillage du site). Il reste corrompu, j’attends leur aide. Du reste, j’ai mis la douloureuse dans la caisse du blog à droite.

D'autres part merci pour le petit plus sur les votes sur les articles, c'est agréable de voir que vous appréciez les billets,

A ce sujet je vous rappel que j'ai rajouté une barres sous ces derniers permettant de les relayer sur les réseaux sociaux, je ne vous cacherais pas que cela nous aiderait beaucoup.

Pour le reste…. ; )

Bonne journée,

Amicalement,

F.

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Nicolas Sarkozy le 10 mars à Nice. (Photo Reuters)

Selon Mediapart, l’écoute de la ligne utilisée sous le nom de «Paul Bismuth» par l’ex-président confirme une accablante opération de corruption d’un magistrat de la Cour de cassation.

Ils se moquent de la justice, des juges et du droit. Mardi soir, le site Mediapart a révélé une synthèse des écoutes réalisées par les juges sur le téléphone de Nicolas Sarkozy entre le 28 janvier et le 11 février. Ce sont les conversations de l’ex-président avec son avocat Thierry Herzog qui ont amené le parquet national financier à ouvrir une enquête pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction le 26 février.

Après avoir acquis des téléphones portables à puces, se croyant à l’abri des grandes oreilles des juges, l’ancien chef de l’Etat et son avocat se livrent a une opération de corruption d’un magistrat à la Cour de cassation. Mettant à mal la théorie du complot politique ou celle de la revanche des juges d’instruction, voici le fond de ce dossier, accablant, qui est dévoilé.

L’annulation de la saisie des agendas

Dans le cadre de l’enquête ouverte sur un possible financement de sa campagne électorale de 2007 par la Libye, Nicolas Sarkozy est placé sur écoute. Pour court-circuiter ces interceptions téléphoniques dont il a été averti, il se procure un nouveau portable, enregistré sous le nom de «Paul Bismuth», mais celui-ci est également «branché» par les enquêteurs. Il ne le sait pas, pas plus que son avocat, et les deux hommes discutent donc à bâtons rompus. Le 29 janvier, un de leurs échanges est intercepté : Me Herzog avertit son client qu’il a parlé avec «Gilbert». Il s’agit de Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. La plus haute juridiction doit alors se prononcer sur la légalité de la saisie des agendas présidentiels dans le cadre de l’affaire Bettencourt.

Gilbert Azibert explique à Thierry Herzog qu’il a déjeuné avec l’avocat général chargé de prendre des réquisitions dans cette affaire. D’après Azibert, ces réquisitions seront favorables à l’ancien président. Elles le seront en effet. Me Herzog se montre donc confiant, «sauf si le droit finit par l’emporter», lâche-t-il. Le 30 janvier, l’avocat explique à son client que «Gilbert» a eu accès à une note confidentielle du rapporteur de la Cour de cassation, qui penche aussi pour l’annulation de la saisie des agendas. La conséquence de cette décision est énorme pour l’ancien chef de l’Etat : toute mention des rendez-vous inscrits dans ces carnets devra être effacée de la procédure Bettencourt. «Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux», commente Herzog, évoquant les juges d’instruction qui avaient mis en examen Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse.

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Un magistrat très zélé

Gilbert Azibert est très coopératif. Le 5 février, toujours d’après une écoute révélée par Mediapart, il a pris un rendez-vous avec un conseiller pour tenter de l’inciter à prendre la bonne décision. Quelques jours plus tard, il annonce qu’il en a rencontré deux autres. Herzog le remercie, et lui assure que Nicolas Sarkozy va le recevoir car il sait «parfaitement» tout ce qu’il fait pour lui. C’est alors que le magistrat évoque ce poste à Monaco qu’il aimerait tant… D’après l’écoute, Nicolas Sarkozy se dit prêt à l’aider. «Tu rigoles, avec ce que tu fais…» lance Herzog à Azibert. Finalement, la Cour de cassation validera la saisie des agendas.

Une conversation fictive pour tromper les juges

Sarkozy et Herzog ne veulent pas que les juges se doutent qu’ils communiquent grâce à un autre téléphone. Ils vont donc imaginer des conversations sur des thèmes convenus à l’avance pour tromper leur vigilance… Sarkozy demande par exemple à son avocat de le rappeler, sur son vrai téléphone, pour «qu’on ait l’impression d’avoir une conversation». Sur quel sujet ? Les agendas Bettencourt… OK, mais «sans triomphalisme», prévient l’avocat.

Une taupe dans l’administration

Autre infraction détectée par les juges grâce aux écoutes : la violation du secret professionnel. D’après les échanges entre Sarkozy et son avocat, le premier est informé que les juges envisagent de perquisitionner son bureau dans le cadre de l’affaire libyenne. L’ancien président demande même à Thierry Herzog «de prendre contact avec [leurs] amis pour qu’ils soient attentifs».

«Je vais quand même appeler mon correspondant ce matin, […] parce qu’ils sont obligés de passer par lui», répond l’avocat. Ce correspondant n’est pas nommé. Les juges chargés de l’enquête pour trafic d’influence soupçonnent également une fuite au sein du conseil de l’ordre du barreau de Paris. Les juges sont en effet obligés de prévenir le bâtonnier lorsqu’ils placent sur écoute un avocat (Nicolas Sarkozy est inscrit au barreau de Paris).

Or, à chaque fois, l’ex-président a été prévenu qu’il était placé sur écoute. Dans l’affaire libyenne, il s’est procuré un nouveau téléphone. Et dans l’enquête pour trafic d’influence, d’après nos informations, la puce «Paul Bismuth» a aussi été grillée, Sarkozy sachant que ce second téléphone était sur écoute. D’où les perquisitions en catastrophe dans le cabinet et au domicile de Thierry Herzog, comme à la Cour de cassation, le 4 mars.

 

 

Source : Liberation.fr

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Affaire Bettencourt : les écoutes sont de retour...

 


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