Trois condamnations à deux mois ferme après la manifestation pro-palestinienne à Paris

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Quelques incidents sont venus émailler la manifestation propalestinienne qui s'est déroulée samedi à Paris. 
KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Trois personnes interpellées en marge de la dernière manifestation propalestinienne de samedi ont été condamnées, lundi 28 juillet, à des peines de prison ferme. Ce rassemblement place de la République avait été interdit par la préfecture, et avait été émaillé d'incidents en fin de parcours.

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« RISQUES DE RENOUVELLEMENT »

Deux jours après les faits, le tribunal correctionnel de Paris a condamné en comparution immédiate trois hommes à quatre mois de prison, dont deux avec sursis. La justice a également ordonné contre deux d'entre eux, âgés de 42 et 25 ans, un mandat de dépôt, c'est à dire l'incarcération immédiate. Le troisième, âgé de 18 ans, a été laissé en liberté.

Le tribunal a justifié les mandats de dépôts par les « risques de renouvellement » pour le plus âgé, au casier judiciaire chargé, et compte tenu « de la gravité des charges et de votre cursus, qui fait que vous auriez dû vous rendre compte qu'il ne fallait pas aller » à cette manifestation interdite pour l'étudiant de 25 ans. Le plus jeune a été laissé libre « compte tenu de [son] très jeune âge et d'un phénomène d'entraînement ».

« PROVOQUER LA LIGUE DE DÉFENSE JUIVE »

Les deux jeunes de 18 et 25 ans avaient été interpellés bien à l'écart de la manifestation, qui n'avait pas quitté la place de la République, alors qu'ils se dirigeaient avec un petit groupe vers le quartier du Marais, qui abrite plusieurs synagogues et de nombreux commerces de la communauté juive.

L'un était accusé d'avoir lancé à la figure d'un CRS un morceau de tube de carton, occasionnant une ITT de trois jours au fonctionnaire de police, et l'autre avait une bouteille de white spirit dans son sac. Le premier a nié avoir jeté son projectile sur le fonctionnaire et dit avoir été « dépassé par les événements ». Le second, affirmant à l'audience sa proximité avec le Front national, a dit avoir voulu aller vers le Marais pour « provoquer la Ligue de défense juive » mais n'avoir pas touché à sa bouteille inflammable « quand [il a] vu qu'il y avait du conflit ».

Le troisième homme, interpellé lors d'un contrôle dans le métro République avec deux canifs et un bombe de défense lacrymogène dans son sac, a assuré avoir voulu « regarder de loin par curiosité » la manifestation en entendant une annonce dans sa rame de métro à République alors qu'il se rendait au marché aux puces.

DES JUGEMENTS ENCORE À PRONONCER

La manifestation, regroupant entre 4000 et 10.000 personnes, selon les estimations respectives de la police et des organisateurs, avec été toléré malgré l'interdiction sur la place de la République.

Le rassemblement avait donné lieu à des heurts lorsque des petits groupes ont commencé à lancer des projectiles sur les CRS et gendarmes. De jeunes hommes hissés sur le monument de la République ont aussi brûlé un drapeau israélien. Une poignée de manifestants ont mimé le geste de la quenelle, signe de ralliement des partisans du polémiste Dieudonné, ou fait le salut hitlérien. Des croix gammées ont été taguées sur la pierre du monument.

En tout, 65 personnes avaient été interpellées en marge de la manifestation, dont 41 ont été placées en garde à vue. Vingt et une ont finalement bénéficié d'un classement sans suite pour absence d'infraction ou caractérisation insuffisante. Deux personnes feront l'objet d'un rappel à la loi et cinq seront jugées ultérieurement (notamment pour organisation d'une manifestation illicite ou port d'arme prohibé).

Lors de la première manifestation interdite, plusieurs condamnations avaient déjà été prononcées. Les peines prononcées avaient été jugées très légères par une partie de la classe politique.

 

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Source : Lemonde.fr

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