Berlusconi, dit « le dégradant »

Alors que la note de l'Italie et dégradé... Les dernières écoutes de Silvio Berlusconi sont assez édifiantes et contraste...

Pour le reste vous savez peut être ce que j'en pense...

Si l'agence de notation Standard & Poors a baissé la note de l'Italie, la faute en incombe en particulier au président du Conseil, dont les agissements scandaleux et l'inaction plombent le pays.

On pourrait l'appeler la taxe Papi [Papi est un des nombreux surnoms de Berlusconi] : il s'agit de cette taxe que nous payons chaque jour supplémentaire que passe Silvio Berlusconi à la présidence du Conseil. En restant à la tête du gouvernement, il affaiblit la crédibilité de l'Italie, incapable de tenir ses engagements pour réduire sa dette, aux yeux des investisseurs internationaux [Le 19 septembre, l'agence de notation américaine Standarrd & Poor's a dégradé la note de la dette souveraine de l'Italie]. A combien s'élève cette taxe ? Difficile à dire, mais il ne fait aucun doute qu'elle existe et qu'elle est tout sauf insignifiante.

Selon [l'économiste américain] Nouriel Roubini, la seule annonce de la démission de Berlusconi permettrait de réduire de 50 à 100 points de base l'écart de taux entre les obligations à 10 ans du Trésor italien et celles du Trésor allemand [qui est l'étalon de référence - le 20 septembre cet écart se montait à 397 points de base]. Prenons par exemple le niveau le plus bas de cette fourchette. A terme, cela implique des économies de plus d'un demi-point du PIB grâce à une diminution des intérêts sur la dette. On parle de deux milliards d'euros en moins la première année, puis de 3,5 milliards la deuxième, jusqu'à atteindre 8 milliards d'euros d'ici sept ou huit ans. Je ne sais pas comment Nouriel Roubini a obtenu ces chiffres, mais je sais qu'il est régulièrement en contact avec des gestionnaires de fonds spéculatifs, de fonds de pension et de fonds communs d'investissement et qu'il discute avec eux des choix macroéconomiques de portefeuille, des pays dans lesquels investir et les montants à investir.

Certaines études ont cherché à évaluer les conséquences des scandales sexuels de Berlusconi sur le rendement des obligations nationales : il apparaît que ces révélations ont contribué à accroître l'écart de taux de façon significative. Aujourd'hui, alors que la BCE intervient massivement pour racheter nos obligations d'État, il est bien plus compliqué d'évaluer les conséquences des dernières révélations en date sur la sincérité et l'esprit citoyen du président du Conseil. Cependant, certaines études, à la frontière entre l'économie et la psychologie, montrent que les personnes qui découvrent des faits peu reluisants concernant la vie privée des dirigeants politiques renoncent à acheter des obligations de ces pays. Et il va de soi que personne n'achètera une voiture à une personne qui dit une chose en public et en fait une autre en privé. Tant que Silvio Berlusconi sera au gouvernement, il restera, qu'il le veuille ou non, le premier représentant commercial de l'Italie, et il ne fait aucun doute que le marché nous fait payer au prix fort sa faible crédibilité personnelle.

Mais là où la présence de Berlusconi au gouvernement coûte le plus cher, c'est en termes de paralysie politique du pays. Un gouvernement dirigé par un homme de plus en plus contesté par l'opinion publique n'est pas en mesure de lancer les réformes structurelles nécessaires et oblige le pays à s'accrocher à la bonbonne d'oxygène que lui tend la BCE. Cette situation est pire que l'instabilité politique. Parce qu'un gouvernement aussi fragile, qui survit comme il peut, donne aux investisseurs la certitude que d'ici la fin de la législature, absolument rien ne sera fait pour aider le pays à remonter la pente.

Ce n'est pas un hasard si l'Espagne est aujourd'hui considérée comme plus crédible que l'Italie, avec un écart de taux inférieur au nôtre, alors que des élections sont prévues en novembre. Le chef du gouvernement, José Luis Zapatero, a compris qu'en temps de crise, il est plus sage de laisser gouverner dès que possible ceux qui bénéficient de l'appui de la majorité, même s'ils ne sont pas encore au Parlement. C'est également une question de durée des mandats.

Notre gouvernement raisonne déjà comme si l'on dirigeait vers des élections en 2012 [alors que la fin de législature est prévue pour le printemps 2013] et il ne voit pas plus loin que les six prochains mois. Paradoxalement, nous sommes déjà en pleine campagne électorale alors que le gouvernement pourrait rester en place pendant encore un an et demi. Et tout cela, sans plan pour sortir de la crise, mais avec la certitude que le plan d'austérité adopté sera synonyme de forte récession (le Fonds monétaire international le confirmera dans les prochains jours) et qu'une nouvelle intervention sera donc nécessaire. L'exécutif italien attend seulement des jours meilleurs et un sauvetage de l'Europe, qui, dans de telles conditions, ne se produiront jamais.

Source : www.courrierinternational.com

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