Ça perquisitionne à tout-va ! Petit tour de France des descentes antiterroristes


Une fillette blessée lors d'une perquisition du... par nice-matin

L’Intérieur annonce ce lundi plus de 1000 perquisitions administratives depuis dix jours. La presse régionale se fait l’écho de ces visites, parfois musclées.

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, le ministère de l’Intérieur publie régulièrement un bilan des perquisitions administratives effectuées dans le cadre de l’état d’urgence.

Les chiffres, cités par Le Monde, sont impressionnants : 1072 perquisitions ont été menées en une dizaine de jours, dont 300 en région parisienne. Comme le rappelle le quotidien du soir, ces perquisitions sont menées sans recours au juge. 

Contacté par Rue89, le ministère de l’Intérieur est peu disert, ne serait-ce que sur le détail département par département. En l’absence de données, il faut se tourner vers la presse régionale. Depuis le samedi 14, celle-ci se fait l’écho des descentes de policiers et de gendarmes.

Sans aller jusqu’à remettre en question le bien-fondé de certaines de ces perquisitions, « la locale » laisse parfois transparaître une certaine incrédulité.

1 - Les chelous, médiatisées

Dans certains cas, la presse a rencontré les personnes visées par ces perquisitions.

  • Les photos de la préfecture d’Arras

La Voix du Nord raconte ainsi une opération de police à Boulogne (Pas-de-Calais). Un sexagénaire affirme avoir été plaqué au sol après que des policiers ont défoncé sa porte.

Son fils de 19 ans s’est rendu le lendemain au commissariat :

« Quand j’ai été entendu par les policiers, ils m’ont dit que j’avais été vu à la préfecture d’Arras en train de prendre des photos. »

Certes, il était bien allé à la préfecture pour des démarches administratives, mais assure ne pas avoir pris de photos. « Les autorités ont soupçonné un repérage des lieux », écrit La Voix du Nord. L’appartement a été fouillé, mais « aucune saisie n’a été réalisée ».

La famille :

« Tout ça pour une soi-disant photo à la préfecture, on a encore du mal à réaliser. »

  • « Le musulman ne fait pas le terroriste »

Un récit similaire a été publié par Objectif Gard dans un village à proximité d’Alès. Le père de famille dont la maison a été visitée raconte :

« La fenêtre de la chambre de ma fille a reçu un impact. Je l’ai entendu dire  : “Papa, papa, on m’a tiré dessus.” [...] Vers 3h45, ils sont partis. Ils devaient avoir honte, car ils se sont excusés. [...] Est-ce que c’est ma barbe qui les a amenés ici ? La barbe ne fait pas le musulman. Et le musulman ne fait pas le terroriste. Ça fait très mal au cœur. »

Selon la préfecture, qui a publié un droit de réponse, « le rapport balistique de l’intervention ne fait état d’aucun tir » et « des soupçons avérés ont conduit à prendre cette décision ».

  • « Plusieurs milliers d’euros » de dégâts

Autre registre : la mosquée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été perquisitionnée dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 novembre. BuzzFeed rappelle que Manuel Valls avait reproché à plusieurs reprises à l’un des imams de tenir des « propos homophobes », ce qu’avait contesté l’Association des musulmans d’Aubervilliers (AMA).

Mais ce qui marque, c’est l’état dans lequel les forces de l’ordre ont laissé la mosquée. Dans un communiqué, l’AMA estime à « plusieurs milliers d’euros » les dégâts causés. Les photos publiées par un adjoint à la mairie sur Facebook laissent en effet entrevoir des faux plafonds éventrés et des meubles renversés.

  • Portes défoncées au Pepper-Grill

Vidéo oblige, c’est peut-être la perquisition menée au Pepper-Grill, un restaurant de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) qui est la plus saisissante. Elle est racontée par Le Monde, à qui une source policière indique que les autorités étaient à la recherche d’une « salle de prière clandestine ».

Les caméras de vidéosurveillance ont pu filmer l’arrivée des policiers qui crient « mains sur les tables ». Ils défoncent ensuite une porte pour accéder aux cuisines alors qu’il suffisait de s’avancer un peu dans le couloir pour y entrer via des portes battantes.

Après avoir encore pété quelques portes, sans répondre au proprio qui propose de leur ouvrir, un officier de police judiciaire fait savoir à celui-ci que rien n’a été trouvé et donc qu’il ne finira pas en garde à vue...

  • Fillette blessée

Enfin, Nice Matin a filmé une fillette de 6 ans qui a été blessée par des éclats lors d’une perquisition administrative, à Nice.

 

Source : Rue89.nouvelobs.com

Informations complémentaires :

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