Comment les CRS ont fait reculer Brice Hortefeux...

À l'heure où certains font briller un peu plus l'honneur de la France pour leurs déclarations en phase avec leur 'rythme' de vie, d'autres interpellent la population pour d'autres raisons... Vous vous rappelez de Brice et de sa petite pancarte où nous dénoncions la dérive de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) ? Eh bien, il semblerait qu'en quittant le monde magique des plateaux télés, notre ministre soit durement rappelé à la réalité par nos « Compagnies Républicaines de Sécurité ». Justement enviés à travers le Monde ! (si, si !), nos chers CRS ont donc des syndicats bien plus puissants et proches de l’Élysée que nos simples Policiers et Gendarmes, qui eux « nous quittent » à tour de bras (2000 cette année !). De plus, comme vous allez le lire Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée (n'en déplaise aux "merdias"), est discret mais toujours terriblement efficace, et son recadrage est un désaveu cinglant pour Brice Hortefeux . "L'Élysée n'a aucunement l'intention de nourrir des tensions avec ses forces de sécurité à quelques mois du G8", qui doit se tenir en juin à Deauville, rappelle un officier proche des arcanes syndicales. Gage qu’apparemment ils s’attendent à avoir quelques fans du monde entier pour « soutenir » ce G8 de la privatisation de la planète, incarné justement par... notre dévoué président ; )


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Bien en ligne et en formation serrée, les CRS ont fait reculer le gouvernement et l'Elysée. S'estimant menacés par la fermeture de deux compagnies, à Marseille et à Lyon, les spécialistes de la sécurité urbaine ont multiplié, depuis la semaine dernière, les actions tous azimuts : arrêts-maladie collectifs, grève de la faim et lobbying jusque dans les bureaux de l'Elysée. Lundi 31 janvier, Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat des gardiens de la paix SGP-FO, a été reçu à l'Elysée. Quelques heures plus tard, le gouvernement déclare qu'il cède, par la voix de son ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, qui déclare privilégier le redéploiement de 280 CRS à la dissolution de deux compagnies.

Alors que la thématique sécuritaire demeure l'une des préférées du gouvernement, que les chiffres de la délinquance (baisse générale mais hausse des violences aux personnes) ont fait l'objet d'une récente campagne de communication du gouvernement, l'opposition socialiste n'a pas manqué l'occasion de placer M. Hortefeux face à ses contradictions. "Il y a un besoin urgent d'un redéploiement des forces de sécurité. Mais au lieu de proposer à ces policiers qualifiés un projet personnel valorisant, la transmission de leur savoir-faire dans les commissariats où les besoins existent, le gouvernement préfère éliminer deux compagnies, juste pour faire des économies", a déploré Julien Dray, député socialiste.

François Hollande a pour sa part souligné l'inconséquence des déclarations de Brice Hortefeux : "Quelle est l'autorité aujourd'hui du ministre de l'intérieur, qui reçoit ou qui fait recevoir des syndicats pour dire qu'il n'est pas question de changer quoi que ce soit à son dispositif, et quelques heures après, convoque les mêmes syndicats pour dire que, suite à un ordre qui vient de l'Elysée, bien sûr que les compagnies de CRS seront maintenues ?", a déclaré le parlementaire socialiste sur France 2.

L'INTERVENTION DE L'ÉLYSÉE CONFIRMÉE

Brice Hortefeux s'est défendu, mardi 1er février, sur Canal+, d'avoir obéi à un ordre de l'Elysée. Selon le ministre de l'intérieur, c'est une réunion, lundi, entre les syndicats et le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, qui est à l'origine de ses nouvelles "convictions". Il en a ensuite "discuté" avec Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée et anciennement directeur général de la police nationale. "Les CRS sont fortement syndiqués, l'avis de leurs représentants est donc toujours pris en compte", témoigne Bruno Beschizza, conseiller régional UMP et ancien secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers.

Malgré les dénégations du ministre de l'intérieur, du côté des forces de police, il ne fait pas de doute que c'est à l'Elysée que se tranchent les arbitrages les concernant. "L'Elysée est extrêmement vigilant sur les questions de sécurité", reconnaît Laurent Ysern, de l'UNSA-Police. "Les gros arbitrages sur la révision des politiques publiques se font à l'Elysée", témoigne un commandant de police, bon connaisseur des arcanes syndicales. Le recadrage de Brice Hortefeux par Claude Guéant est donc un désaveu. "L'Elysée n'a aucunement l'intention de nourrir des tensions avec ses forces de sécurité à quelques mois du G8", qui doit se tenir en juin à Deauville, rappelle un officier.

"C'est une action sans boussole", estime Jean-Jacques Urvoas, député socialiste et spécialiste des questions de sécurité. "En 2010 ,la gendarmerie a perdu huit compagnies et elle en perdra sept en 2011. D'un côté, on demande des sacrifices et de l'autre on recule sur deux compagnies de CRS. Il s'agit d'un traitement différent entre deux forces qui exercent un métier identique", constate-t-il.

"Les policiers n'ont plus de lisibilité sur leurs missions, dont les objectifs ne cessent de changer. L'état de grâce des ministres de l'intérieur sarkozystes fait partie du passé. Brice Hortefeux ne pourra plus rien toucher", analyse Julien Dray. L'élu francilien semble avoir vu juste. Le syndicat Alliance (marqué à droite) a déclaré, ce même jour, qu'une mobilisation intersyndicale à l'image de celle déployée en faveur des CRS devrait permettre de faire fléchir Brice Hortefeux sur les fermetures de commissariats.

Eric Nunès

Source : Le Monde.Fr

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