Eric Woerth mis en examen sur la campagne Sarkozy de 2007

Pour pouvoir estimer un préjudice... Le tout, c'est de savoir prendre du recul... Et de calculer les conséquences...

Amicalement,

Folamour,

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Photo AFP/Nord Eclair

BORDEAUX (Reuters) - L'ancien ministre UMP Eric Woerth a été de nouveau mis en examen jeudi dans l'enquête sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, cette fois pour "recel" de 150.000 euros qui auraient financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Eric Woerth, 57 ans, avait déjà été mis en examen mercredi pour "trafic d'influence passif" au terme d'une première audition-fleuve d'une douzaine d'heures devant les juges bordelais. Il a encore été entendu jeudi pendant neuf heures.

Les nouvelles poursuites, annoncées par le parquet et son avocat, portent sur un versement supposé de 150.000 euros en espèces par Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt.

Selon des dépositions de Claire Thibout, ex-comptable de Liliane Bettencourt, l'argent aurait été destiné, aux dires de Patrice de Maistre, à financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, dont Eric Woerth était le trésorier.

"A l'issue de cette audition (...), Eric Woerth a été mis en examen du chef de recel à raison d'une présumée remise de numéraire qui lui aurait été faite par M. Patrice de Maistre", explique le parquet dans un communiqué.

Les juges de Bordeaux qui conduisent l'affaire ont déjà saisi les comptes officiels de la campagne Sarkozy en 2007.

Cette remise d'espèces, si elle a existé, est une infraction puisque les dons en liquide sont limités concernant un parti à 7.600 euros et 4.600 euros pour un candidat.

Ces faits demeurent obscurs, puisque Claire Thibout admet ne pas avoir vu Patrice de Maistre remettre l'argent à Eric Woerth. Aucun élément n'est par ailleurs disponible sur l'usage que ce dernier a fait de l'argent, s'il l'a bien reçu.

Des correspondances possibles avec ces faits sur les agendas d'Eric Woerth et Patrice de Maistre ont cependant été remarquées par les enquêteurs. Des vérifications ont été engagées sur les comptes bancaires de Liliane Bettencourt, l'ex-comptable expliquant que 50.000 euros avaient été retirés en France et le reste en Suisse.

"LES FAITS N'ONT PAS EXISTÉ"

"Ces faits n'ont pas existé, M. Woerth s'insurge qu'on lui demande des comptes sur quelque chose qui n'a pas existé", a dit son avocat Jean-Yves Leborgne à Reuters.

Son client réagit aux poursuites avec "sérénité", dit-il.

"Je ne pense pas que la justice pénale puisse fonctionner sur des hypothèses d'un raisonnement. Il lui faut des faits. Ces faits lui font défaut. Il faudra qu'un jour on en tire les conséquences", a-t-il ajouté.

Déjà entendu comme témoin en 2010 dans la première phase de l'enquête à Nanterre (Hauts-de-Seine), avant que le dossier ne soit transféré à Bordeaux, Eric Woerth a toujours nié toute malversation et s'est dit victime de calomnies.

L'affaire a commencé en 2007 sur un éventuel abus de faiblesse sur la personne de Liliane Bettencourt, 89 ans, première actionnaire de L'Oréal, troisième fortune de France. Elle se penche maintenant sur les liens entre des personnalités de la majorité et l'entourage de l'octogénaire.

Ministre du Budget entre 2007 et 2010, puis du Travail entre mars et novembre 2010, revenu depuis à l'Assemblée, Eric Woerth, un proche de Nicolas Sarkozy, est le premier dirigeant politique inquiété dans cette affaire.

Il a déclaré au Monde faire partie de la cellule "riposte" de l'UMP, qui organise la réplique au candidat socialiste François Hollande, dans l'attente de la probable déclaration de candidature du chef de l'Etat.

Les magistrats ont retenu mercredi pour la première mise en examen pour "trafic d'influence" une autre partie des faits litigieux, qui portent sur l'embauche de la femme d'Eric Woerth en 2007 chez le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, suivie en 2008 de la remise de la Légion d'honneur par le ministre au même gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre.

Eric Woerth reconnait la matérialité de ces faits mais explique qu'ils ne sont constitutifs d'aucun délit.

Claude Canellas, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Yves Clarisse

Source : Reuters

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