Exclusif. Jérôme Lavrilleux : « Si on m'exclut de l'UMP, je parlerai... »

L'ancien bras droit de Jean-François Copé a fait reporter la réunion de la commission des recours de l'UMP qui devait statuer aujourd'hui sur son exclusion.

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Jerôme Lavrilleux veut rester à l’UMP. Il rappelle que «contrairement à d’autres qui ont toujours leur carte» il
n’a pas été poursuivi par la justice ni mis en examen ni condamné. | LP / Delphine Goldsztejn

JÉRÔME LAVRILLEUX menace : « Si on m'exclut de l', ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats. » L'ex-bras droit de Jean-François Copé, au coeur du scandale Bygmalion, a visiblement mis à profit la trêve estivale pour préparer sa riposte. On l'avait quitté « fragilisé psychologiquement », au début de l'été, après ses aveux fracassants sur l'existence d'une double comptabilité pendant la campagne présidentielle de en 2012.

Le revoilà « déterminé à aller jusqu'au bout » pour contester la procédure d'exclusion lancée contre lui fin juin.

« Je me reconstruis », confie-t-il à notre journal, depuis un lieu de vacances, « quelque part en France », où il est parti toute la semaine avec sa famille. Pendant le mois d'août, il s'est reposé chez lui, dans l'Aisne, où il a notamment « donné un coup de main à des amis agriculteurs pour la moisson », affirme le tout nouveau député européen qui soufflera mi-septembre ses 45 bougies.

Et dans ce bras de fer, Lavrilleux entend bien jouer avec les nerfs des instances de son parti. Comme il l'a encore démontré hier en obtenant le report de la commission des recours qui aurait dû statuer aujourd'hui sur son cas... alors même qu'il est à l'origine de la saisine de cette commission pour contester la légalité de la procédure !

« Je suis en vacances. Je ne vois pas pourquoi je les annulerais pour répondre à une convocation qui m'a été envoyée au tout dernier moment, commente-t-il froidement. Et puis avant d'être entendu, j'aimerais bien qu'on me fasse parvenir le dossier fondant les motifs de mon exclusion. Curieusement, on ne me l'envoie pas. Tout simplement parce qu'il n'existe pas ! » Et de rappeler qu'à ce jour il « n'a pas été poursuivi par la , n'a pas été mis en examen et encore moins été condamné... contrairement à d'autres qui ont toujours leur carte à l'UMP ». Lavrilleux conteste aussi le terme de « malversation comptable » que lui reprochent certains, évoquant plutôt une « différence d'imputation comptable ». Et il résume tout bonnement : « La sagesse serait simplement qu'on oublie toute cette procédure. »

Rue de Vaugirard, au siège du parti, plusieurs voix semblent pencher pour cette dernière hypothèse. Et ceux qui criaient fin juin à la démission du paria de la droite sont aujourd'hui plus discrets. Mieux, Bruno Le Maire et Hervé Mariton lui ont même envoyé ces derniers jours une demande de parrainage pour la présidence de l'UMP... avec un mot aimable manuscrit dans les deux cas. « C'est un fin stratège et surtout un vrai morpion. Il va gratter, gratter, gratter pour défendre son honneur et nous user jusqu'à la moelle. En clair, il vaut mieux l'avoir avec nous que contre nous », redoute un membre du bureau politique.

Celui-ci a encore en tête le rôle majeur de Lavrilleux au côté de Jean-François Copé quand il s'est accroché à la présidence de l'UMP face à Fillon. L'intéressé n'en dit d'ailleurs pas moins : « Pour le moment, je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole  et je parlerai. »

 

Source : Leparisien.fr

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