Banque du Vatican : les affaires continuent

J’avoue que ça, c’est un truc que je n’ai jamais compris. Dieu nous a assez mis en garde contre l’argent, alors pourquoi le Vatican a-t-il une « banque » ? Ça m’a toujours laissé perplexe, même s’ils disent que c’est pour « aider » des communautés catholiques, qu’ils possèdent des bâtiments, des biens physiques voire un ou des COMPTES en banque, je veux bien, mais qu’ils jouent à little Mammon.

Je ne comprends pas… : (

 

banque_vatican_28_06_2013.jpg

La messe est célébrée au Vatican - Riccardo De Luca/AP/SIPA

La Banque du Vatican a bien du mal à rompre avec ses « mauvaises » habitudes : blanchiment, corruption, fraude fiscal. Connu pour son opacité, l’Institut des œuvres de religion (IOR) – la « Banque de Dieu » – s’est trouvé au cœur des plus grands scandales politico-financier en Italie.

Un membre du contre-espionnage, un intermédiaire financier et un évêque ont été arrêtés vendredi par la police financière, sur ordre du parquet de Rome, dans le cadre de l’enquête sur l’Institut des œuvres de religion (IOR), la Banque du Vatican. La justice italienne soupçonne ces trois hommes de fraude et de corruption. D’après l’agence Ansa, le prélat arrêté, Mgr Nunzio Scarano, l’évêque de Salerne (sud du pays), est notamment suspecté d’avoir participé au rapatriement en Italie – par jet privé – de 20 millions d’euros en espèces depuis la Suisse.
 
Selon le quotidien La Repubblica, Mgr Scarano fait également l’objet d’une enquête du parquet de Salerne pour blanchiment d’argent. Les 20 millions d’euros en question appartiendraient à des amis du religieux, qui auraient bénéficié de l’aide d’un agent du contre-espionnage italien pour rapatrier la somme en Italie. Tous les chemins mènent à Rome, moyennant 400.000 euros de récompense.
 
Ces trois arrestations interviennent dans le cadre d’une vaste enquête visant le président de l’IOR, Ettore Gotti Tedeschi, et de son directeur général de l’époque, Paolo Cipriani. Débutée en septembre 2010, l’affaire avait notamment conduit au limogeage de la direction de l’Institut.

La Banque du Vatican, connue pour son opacité, n’a cessé de défrayer la chronique depuis 1982, date de la première affaire : la faillite du Banco Ambrosiano, spécialiste de la spéculation frauduleuse. Ce scandale mêle de rocambolesques personnages : un prélat peu scrupuleux, une pseudo-loge maçonnique, la CIA, la Cosa Nostra… Bilan : un trou de 1200 milliards de lires, deux « banquiers de Dieu » assassinés, et certains associent même la mort prématurée de Jean-Paul Ier à cette affaire.

En 1993, durant l’opération « mains propres », le Parquet de Milan découvre que des pots-de-vin destinés aux partis politiques transitent par l’IOR et lève le voile sur l’influence considérable dont dispose le Saint-Siège sur le pouvoir politique et les banques.
 
En parallèle de la réforme de la Curie (le gouvernement de l’Eglise) – récemment entaché par les scandales de « Vatileaks » – le Pape François souhaite renforcer le contrôle Vatican sur cet établissement bancaire, et vient de créer pour ce faire une commission spéciale, sur laquelle il a tout pouvoir. Six transactions suspectes avaient notamment été signalées en 2012 par le conseiller de l’Autorité d’information financière (AIF), qui supervise l’IOR.
 
L’IOR gère 19.000 comptes appartenant en majorité aux membres du clergé catholique, soit environ 7 milliards d’euros. En 2007, le Saint Siège accusait un déficit d’environ neuf millions d’euros. Mais c’est sans compter divers placements. Selon un document secret, le Vatican disposait en 2008 de 340 millions d'euros en devises, 520 millions en obligations et une réserve d'or contenant une tonne de lingots, soit 19 millions.

Si de nombreux journalistes et spécialistes du Vatican ont souvent dénoncé l’opacité de la Banque du Vatican, d’autres comme Jean-François Colosimo, théologien et spécialiste du Saint Siège, soulignent que le secret est nécessaire pour soutenir les congrégations religieuses persécutées, tels que les Chrétiens de Chine ou Solidarnosc au temps de l’URSS.
 
Nommé quelques jours avant la démission du pape Benoit XVI, le nouveau président l’IOR, l’Allemand Ernst von Freyberg, a promis de faire vérifier un par un les comptes de l'IOR par l’Agence américaine de consultants financiers Promontory.
 
 
Source : Marianne.net
 
Informations complémentaires :
 

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s