Kadhafi prêt au bras de fer, la menace militaire plane...

Alors que la diplomatie mondiale est fébrile, la France s'est distinguée mardi des États-Unis et de la Grande-Bretagne, en mettant en avant la nécessité d'un feu vert de l'ONU pour créer une zone d'exclusion aérienne en Libye, et a souligné le risque de réactions négatives du monde arabe.

Simultanément on apprend que l'Assemblée générale de l'Onu vient de suspendre la Libye du Conseil des droits de l'homme. Mouammar Kadhafi semble donc de plus en plus isolé, car il fait face à des défections politiques et militaires, et il a perdu le contrôle des gisements de pétrole à l'Est. Mais il résiste et fourbit ses dernières armes en mobilisant 6 de ses 7 unités de réserve composées de 20,000 hommes, professionnels militaires ou mercenaires (combien de fidèles ?), maintenant positionnées sur le territoire et en partie à la frontière occidentale de la Libye.

Délire paranoïaque ou illusion mégalomaniaque en parti due a son supposé mode de vie en vase clos, encadré de sa 'garde praetorienne', le leader de la révolution mouammard kadhafi a réaffirmer lundi aux médias anglo-saxons ABC et BBC que "son peuple l'aimais", et  "qu'Ils mourraient pour le protéger."

Signe que les choses s'accélèrent, les états unis tels des enfants trop gatés, sont impatients d'exporter leur modèle capitaliste et d'apporter les bienfaits de la démocratie et de la mondialisation au peuple libyen, et trépigne d'impatience a ses portes , aussi l'USS Enterprise et sa mortelle cargaison s'apprêtent à passer le canal de Suez en direction de la Mer Rouge. Alors que de façon synchronisée au sol, les troupes militaires US sont déjà  aux limites de la Libye (Carte), ceci en étant présentent au niveau des frontières algériennes à l’est et égyptiennes à l’ouest, notamment pour 'aider' les populations à quitter le pays.

Non loin de là, ça se radicalise au Bahreïn, où le sultan à bout de patience démocratique ;) demande l'aide des chars de ses très humanistes et argentés voisins Saoudiens. Conscient que la situation se tend  et ne voulant pas être absent de la scène internationale trop longtemps, l'altruiste, mais néanmoins emblématique président du Conseil européen, Herman Van Rompuy en profite pour convoquer un conseil européen extraordinaire sur la Libye ce vendredi 11 mars.

Ceci alors que plus pragmatiquement sur place à Tripoli, certains quartiers sont passés aux mains des opposants, et que le rationnement se fait sentir même dans les boulangeries.

Conséquences concrète d'une situation mondiale improbable et ... fortuite... mais pleine de promesses, que nous devons en bonne partie à nos amis, aussi nous les félicitons "Ordo ab chao" (de L'ordre né du chaos...)

La communauté internationale se fait de plus en plus menaçante à l'égard du dictateur libyen, qui s'obstine et nie l'évidence.

Muammar Kadhafi a déployé des forces mardi à la frontière occidentale de la Libye, poursuivant le bras de fer avec une communauté internationale menaçante, mais hésitante sur une possible option militaire. La révolte libyenne aboutira "à une démocratie pacifique ou à une guerre civile prolongée", a prédit la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. L'impétueux colonel, qui exerce un pouvoir sans partage depuis 41 ans, ne semble pas prendre toute la mesure de l'opposition qui s'est formée contre lui ces dernières semaines, tant dans la communauté internationale que parmi la population.

L'Occident demeure, lui, partagé sur la pertinence d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye et réticent à une intervention militaire. Mais la grande majorité des capitales s'accorde désormais à réclamer le départ immédiat de Kadhafi. Certaines mettent en doute son état mental. "Voilà un homme qui a basculé dans un autre monde psychologique", a dit le porte-parole du gouvernement français, François Baroin. Au Kremlin, une source citée par l'agence russe Interfax le qualifie de "cadavre vivant de la politique, qui n'a plus sa place dans le monde moderne et civilisé".

Interviews délirantes

"Mon peuple m'aime", a assuré Kadhafi lundi aux médias anglo-saxons ABC et BBC. "Ils mourraient pour me protéger." Son fils et porte-parole Saïf el-Islam a réaffirmé que le colonel âgé de 68 ans ne fuirait ni ne démissionnerait. "L'usage de la force contre la Libye n'est pas acceptable, il n'y a aucune raison, mais s'ils le veulent (...), nous sommes prêts, nous n'avons pas peur", a-t-il dit à la télévision anglaise Sky, ajoutant : "Nous vivons ici, nous mourons ici."

Douze heures après l'annonce par le Pentagone du déploiement de forces américaines près de la Libye, l'armée libyenne a refait son apparition à Dehiba, poste-frontière avec la Tunisie. Elle a en outre déployé des renforts à Nalout, à une soixantaine de kilomètres de là, pour ne pas laisser la ville aux insurgés qui acculent le régime dans l'ouest du pays après avoir pris le contrôle de l'Est.

"Très vulnérable"

Muammar Kadhafi reste maître de Tripoli et de Syrte, ses derniers bastions importants. Il laisse planer la menace d'un recours à la force, mais ses capacités ont diminué en raison de défections politiques et militaires. Il a perdu le contrôle des gisements de pétrole et les sanctions de la communauté internationale vont restreindre sa capacité financière. Des spécialistes de la Libye ne l'imaginent toutefois pas tenter une offensive militaire de la dernière chance et voient dans ses menaces une "manoeuvre politique". "Kadhafi est fini s'il le fait et fini s'il ne le fait pas. Dans les deux cas, il est très vulnérable", résume Achour Chamis, un activiste et journaliste libyen basé à Londres.

Le déploiement de forces américaines ne signifie pas non plus, selon les spécialistes, l'imminence d'une intervention militaire, qui serait très risquée. Il peut en revanche être un moyen de menacer Kadhafi, disent-ils, mais aussi servir à des opérations humanitaires, comme l'a souligné Hillary Clinton.

Zone d'exclusion aérienne

Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a confirmé qu'il n'y avait "pas d'intervention militaire anticipée" au stade actuel. "Différentes options peuvent être étudiées, notamment celle d'une zone d'exclusion aérienne, mais je le dis ici très clairement : aucune intervention ne se fera sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il souligné à l'Assemblée nationale.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont divisés sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne, qui permettrait d'empêcher l'aviation libyenne de tirer sur les civils et de détruire leurs dépôts d'armes. Les États-Unis et la Grande-Bretagne défendent cette option, la France et la Chine sont plus réservées. Le chef du commandement militaire central américain a souligné que "cela relèverait du défi, (car il) s'agirait d'opérations militaires".

Accélération des manoeuvres

Autre signe de l'accélération des manoeuvres diplomatiques, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a convoqué un conseil européen extraordinaire sur la Libye vendredi 11 mars. À Tripoli, où certains quartiers sont passés aux mains des opposants, le rationnement se fait sentir dans les boulangeries.

La principale télévision publique, Jamahiriya, n'est plus accessible, selon un habitant. Des groupes de Libyens en exil cherchent à persuader les opérateurs satellites de couper la retransmission des chaînes officielles, outils de propagande de Kadhafi. On ignore si les interférences sont liées à cette campagne. À Benghazi, tenue par les insurgés, les habitants ne signalent aucune pénurie, et l'essence, rare il y a quelques jours, a fait son retour à la pompe.

Source : Le Point.fr

Informations complémentaires :

Europe 1 : Libye : la contre-offensive des pro-Kadhafi
Rfi : La Libye suspendue du Conseil des droits de l’homme de l'ONU
L'Express.fr : Libye : une intervention militaire contre Kadhafi ?


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