Le général Bigeard et la torture : « M'emmerdez pas avec ça »

Même si le général Bigeard peut prêter à controverse, il reste qu'il a oeuvré avec patriotisme et, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, on peut constater qu'à une certaine époque les hommes poliques avaient plus de charisme que certaines figures actuelles, comme monsieur Herman Van Rampouy qui, pourtant, est à la présidence de 500,000,000 d'Européens.

C'était un des militaires les plus célèbres, et un des plus controversés : le général Bigeard,
mort ce vendredi à l'âge de 94 ans, a défendu jusqu'au bout les méthodes de ses parachutistes pendant la guerre d'Algérie. Retour en images sur sa carrière militaire et politique.

Sa mission : reprendre le contrôle d'Alger

Jeune militaire, Marcel Bigeard avait été fait prisonnier, s'était évadé et avait rejoint les Forces françaises libres. Mais son nom restera surtout associé aux guerres de la décolonisation. L'Indochine d'abord, avec la bataille de Dien Bien Phu en 1954. L'Algérie, surtout, avec la bataille d'Alger en 1957.

Sous les ordres du général Massu, le colonel Bigeard et ses parachutistes sont chargés d'arrêter les dirigeants du FLN. Comme Lardi Ben M'hidi. Selon la version officielle, le leader indépendantiste s'est suicidé. En 2001, le général Aussaresses confirmera que Ben M'hdi avait en fait été pendu. Marcel Bigeard affirmait n'y être pour rien :

« Mes prisonniers étaient vivants quand ils quittaient mon quartier général. Et j'ai toujours trouvé dégueulasse de les tuer. Mais c'était la guerre et on devait trouver les bombes qui tuaient des civils. » (Voir la vidéo)

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Une grande gueule défendant l'esprit militaire

Après avoir quitté l'armée, Marcel Bigeard s'était lancé dans une double carrière : homme politique et auteur. Il était devenu secrétaire d'Etat à la Défense en 1975, puis député UDF de la Meurthe-et-Moselle. Il avait aussi écrit onze livres. Avec des titres évocateurs, comme « Pour une parcelle de gloire » ou « France, réveille-toi ! »

Le général Bigeard était une grande gueule, notamment à l'Assemblée nationale. Par exemple en accusant le gouvernement socialiste de faire régner la « terreur », et en regrettant que le Premier ministre Pierre Mauroy n'ait pas le courage de défier ses adversaires en duel. (Voir la vidéo)

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La torture : « M'emmerdez pas avec ça »

Quarante ans après la guerre d'Algérie, les accusations de torture et d'exécutions sommaires ressurgissent. En 2001, le général Aussaresses confirme : oui, l'armée française employait ces méthodes, et non, il ne regrette rien.

Bigeard, lui, défend ses hommes. La torture ? Bien sûr qu'elle existait, répondait-il, mais pas chez lui :

« Les interrogatoires musclés, c'était un moyen de récolter des infos. Mais ces interrogatoires étaient très rares et surtout je n'y participais pas. Je n'aimais pas ça. »

Il n'aimait pas ça, et il n'aimait pas que la presse en parle autant. Venu décorer des anciens d'Algérie, il coupe court aux questions des journalistes :

« Je n'ai pas dit que ça n'existait pas, tout le monde le sait qu'il y a eu de la gégène […]. M'emmerdez pas avec ça, on en parle toute la journée, ça suffit. » (Voir la vidéo)

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