Nicolas Sarkozy : "Carolis n'a pas été très habile au Grand Journal"

Selon nos informations, Nicolas Sarkozy recevait, ce matin, quelques éminents journalistes politiques, dont Alain Duhamel, Michel Labro et Alexis Brézet. L'occasion de passer en revue ses réformes actuelles. Immanquablement, la nomination du futur P-DG de France Télévisions est arrivée sur la table, à la demande de Michel Labro. Le chef de l'État n'a lâché aucun nom, mais, questionné sur le renouvellement de Carolis, le président de la République a adopté un ton assez ironique.

Les journalistes présents étaient plutôt enclins à défendre le bilan de Carolis. "Il est dit qu'il est le meilleur... Puisqu'il le dit", a rétorqué, laconiquement, Nicolas Sarkozy. Difficile d'échapper à la candidature de Carolis, puisque l'intéressé a organisé une conférence de presse, mardi matin, et fut l'invité du Grand Journal de Canal+, le soir même. Deux interventions qui n'ont pas eu l'air de plaire au Président : "Carolis n'a pas été très habile au Grand Journal. " Le chef de l'État a aussi évoqué la note stratégique que ce dernier a rédigée à son adresse, surtout pour dire... qu'il ne l'avait pas lue.

Bompard bien parti

Plus étrange, Nicolas Sarkozy a raconté que durant son entretien avec Patrick de Carolis, fin avril, ce dernier aurait proposé, pour être reconduit, de se séparer de Patrice Duhamel... Hypothèse hautement improbable compte tenu de l'amitié entre Carolis et Duhamel. D'autant plus que mardi dernier, Patrick de Carolis a répété qu'il ne changerait pas son équipe, qu'il juge "gagnante"... Si le chef de l'État tentait d'enfoncer un coin entre les deux hommes, il ne s'y serait pas pris autrement.

C'est dire que Carolis n'a guère de chance d'être réélu et tout porte à croire qu'Alexandre Bompard, jeune patron d'Europe 1, a toutes ses chances d'être l'heureux élu. Mais Alain Minc, promoteur de cette candidature, recommence à dire dans le Tout-Paris que les jeux sont faits en sa faveur, ce qui est le meilleur moyen de lui nuire...

Nicolas Sarkozy a également évoqué la nomination qu'il fera en mars 2011 à la tête d'Arte France. La langue allemande est indispensable à ce poste où toutes les décisions sont prises en concertation avec nos partenaires d'outre-Rhin. Tout porte à croire que Rémy Pflimlin (patron de Presstalis), germanophone et alsacien d'origine, possède les qualités requises.

Nomination fin juin ou début juillet

Pressé de questions par ses interlocuteurs, Nicolas Sarkozy a repoussé les assauts de curiosité : " Je ne dévoilerai aucun nom. Je veux prendre mon temps. J'ai plusieurs candidats possibles . Après tout, c'est une manière de voir qui garde ses nerfs."  Étrange test d'aptitude...

La date de la nomination n'interviendra qu'après les annonces du chef de l'État sur la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu'il pouvait enclencher le processus jusqu'au 14 juillet. Pas vraiment, car les vacances parlementaires et celles du CSA exigent de lancer le processus plus tôt. Un porte-parole de l'Élysée évoque plutôt une nomination fin juin ou début juillet.