ONU : vote de nouvelles sanctions contre l'Iran

C'est après avoir livré de l'uranium enrichi à 20 % qu'ils s'inquiètent des possibilités de construction de missiles balistiques par l'Iran... Je recommande aux membres de l'ONU des parties de Command & conquer 4 en intensif... Un enfant de 8 ans serait plus fin stratège...

NATIONS UNIES (AP) — Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont approuvé mercredi à une large majorité de nouvelles sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé. Les mesures visent notamment les influents Gardiens de la Révolution, les activités liées aux missiles balistiques et les investissements dans le domaine du nucléaire.

La résolution imposant une quatrième série de sanctions contre l'Iran a été approuvée par 12 voix "oui", deux "non" - Brésil et Turqui e- et une abstention, celle du Liban.

La Turquie et le Brésil, tous deux membres non-permanents du Conseil, ont conclu un accord avec l'Iran, le 17 mai, prévoyant un échange en Turquie d'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible à 20 % pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran.

Le président américain Barack Obama a salué le vote des membres du Conseil, y voyant un "message sans ambiguïté" à l'adresse de Téhéran.

Il a souligné qu'il s'agissait des sanctions les plus sévères auxquelles l'Iran ait jamais été confronté, bien que la version finale de la résolution n'ait pas été aussi forte que ce que son administration avait initialement proposé.

S'exprimant à la Maison Blanche peu après l'approbation de la résolution, il a déclaré que les dirigeants iraniens "se cachaient derrière une rhétorique" baroque tout en empruntant le chemin vers la fabrication d'armes nucléaires.

"Nous ne reconnaissons pas les sanctions", a déclaré pour sa part le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en marge d'une visite à Douchanbe, au Tadjikistan. "De la droite et de la gauche, ils adoptent des sanctions, mais pour nous, ce sont des mouches agaçantes, comme un mouchoir usagé."

Mohammad Khazaee, l'ambassadeur d'Iran à l'ONU, a défendu le droit du pays à produire de l'énergie nucléaire et il a accusé les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et leurs alliés d'abuser du Conseil de sécurité pour attaquer l'Iran.

"Aucune pression, aucun dommage ne pourra briser la détermination de notre nation à poursuivre et défendre ses droits légaux et inaliénables", a-t-il déclaré. "L'Iran est un des pays les plus puissants et stables dans la région et ne s'est jamais soumis - et ne se soumettra jamais - aux actions hostiles et aux pressions de ces quelques puissances, et continuera à défendre ses droits", a-t-il ajouté.

Si Téhéran affirme mener un programme nucléaire à des fins pacifiques, Washington et ses alliés occidentaux le soupçonnent de vouloir en vérité se doter de l'arme atomique et exigent l'arrêt des activités potentiellement militaires, comme l'enrichissement d'uranium.

Des sanctions limitées avaient été imposées à l'Iran par le Conseil de sécurité en décembre 2006. Les deux premières résolutions avaient été adoptées à l'unanimité, et la troisième par 14 voix pour et une abstention, celle de l'Indonésie.

Les nouvelles sanctions, fortes, ne comprennent cependant pas de pénalités économiques écrasantes ou d'embargo sur les approvisionnements de pétrole.

La résolution votée mercredi interdit à l'Iran de poursuivre "toute activité liée aux missiles balistiques" pouvant porter des armes nucléaires, ainsi que tout investissement dans des activités telles que l'exploitation d'uranium et toute acquisition de plusieurs types d'armes lourdes, dont des missiles et des hélicoptères d'attaque.

Elle impose de nouvelles sanctions à 40 entreprises ou organisations iraniennes, dont 15 liées aux très influents Gardiens de la Révolution, 22 impliquées dans des activités nucléaires et de missiles balistiques et trois liées à la compagnie maritime Islamic Republic of Iran Shipping Lines. Ce qui fait plus que doubler le nombre des 35 entités actuellement soumises à un gel des avoirs.

De plus, le nom de Javad Rahiqi, qui dirige le centre de technologie nucléaire d'Ispahan de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, rejoint ceux des 40 Iraniens déjà frappés par un gel des avoirs. Ces 41 personnes sont également soumises à une interdiction de déplacements.

La résolution appelle aussi tous les pays à coopérer dans le cadre d'inspections de cargos, si des "motifs raisonnables" laissent supposer qu'un navire peut contribuer au programme nucléaire iranien.

Mardi après-midi, une réunion sur l'Iran s'était tenue au Conseil de sécurité à la demande du Brésil et de la Turquie. L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, avait prédit que le projet de résolution serait adopté à une "forte majorité". "Notre but reste de persuader l'Iran d'arrêter son programme nucléaire et de négocier de façon constructive et pour de bon avec la communauté internationale", avait-elle dit.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a prévenu mardi que l'accord conclu le 17 mai avec la Turquie et le Brésil, pour un échange en Turquie d'uranium iranien faiblement enrichi contre du combustible à 20 % pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran, était "une occasion qui ne se répéterait pas" de régler le différend.

Le ministère français des Affaires étrangères a précisé mercredi que Paris, Moscou et Washington avaient remis au directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) leur "réponse à la lettre iranienne" sur l'accord du 17 mai. "Nous attendons des réponses précises de l'Iran" à des "questions que nous avons sur ce projet", a fait savoir le Quai d'Orsay.

Selon des sources diplomatiques à Vienne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France estiment que l'échange accepté par Téhéran lui laisse de quoi produire de l'uranium de qualité militaire (enrichi à 90, et notent que l'Iran entend poursuivre l'enrichissement d'uranium à 20 %. L'échange est basé sur une proposition de l'AIEA datant d'octobre mais entre-temps la quantité d'uranium dont dispose l'Iran a augmenté.

Après des semaines de négociations à huis clos, les trois pays ont obtenu le soutien crucial de la Chine et de la Russie, les deux autres membres permanents du Conseil possédant un droit de veto, à de nouvelles sanctions. AP


Source :
Le NouvelObs

Informations complémentaires :

Le JDD.fr: Iran : La vente de missiles pas interdite
Le Monde.fr : Nucléaire :
l'ONU prête à sanctionner Téhéran
Courrier International :
La stratégie de Téhéran contre les sanctions
 

 


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