Remettre la Croix au centre du village : avec « SOS Calvaires », l'association qui restaure le patrimoine chrétien (Lefigaro.fr)

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Bonjour à toutes et à tous, pas mal occupé ce matin, toujours sur la migration, alors on pourrait vous parler de l'inflation et du reste ? Mais sans jeu de mots, je pense que tout le monde est 'au courant'. Mon fils qui est boulanger m'a dit qu'avec les nouveaux tarifs électriques, que 90% des boulangeries allaient fermer dans les 3 à 6 mois, voilà.... alors, sachez que vos dons récurrents Tipeee ou ponctuels via PayPal nous permettent aussi de payer quelques abonnements (2)... Aussi je pense que mettre la lumière sur cette petite association,c'est bon pour le moral.

Pour le reste, nous avons eu justement un peu de don (30€) et on remercie nos lecteurs/trices. J'ai donc rajouté au bout, et on a pu acheter un des derniers modules système. Alors certes (pour l'instant) faute de moyens, nous ne publierons plus en simultané sur les réseaux sociaux, mais je pense que l'on va pouvoir tenter de passer en ligne live avec le nouveau site Joomla 4. Cependant pour ne rien arranger l'hébergeur souhaite des changements sur ses infrastructures, donc, on va tout faire d'un coup, on verra bien. Je vous préviens, ça risque de tanguer, quelque temps... Croisons les doigts... ; ))))

Amitiés,

L'Amourfou.

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La Croix d'une tonne dans l'atelier du Lion-d'Angers. Le Figaro.
 
REPORTAGE - Aucun inventaire ne recense précisément les calvaires français dont l'entretien revient aux mairies depuis 1905. Une charge qui pèse lourdement sur les plus pauvres d'entre elles.

Un geste qui vient du fond des âges. L'érection d'un calvaire au croisement d'une route, à Seiches-sur-le-Loir, proche d'Angers, où les champs ont progressivement laissé place à des lotissements. Plusieurs habitants, qui précisent ne pas être très pratiquants, invoquent la protection de cette croix qui leur fait face. L'une d'elles raconte même que lorsqu'elle a été enlevée pour réparation, «il n'y avait plus de protection et on s'est fait cambrioler». Désormais, elle devrait «tenir pour cent ans», se réjouit Alexandre Caillé, directeur général de SOS Calvaires, une association fondée en 1987 qui s'est donné pour but de restaurer ce patrimoine religieux, dont l'entretien incombe en grande partie aux communes depuis la loi de 1905.

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La Croix de la butte aux pommiers réinstallée à Seiches-sur-le-Loir. Le Figaro
 

Dans une scène délicieusement troisième république, le maire et le curé assistent à la réinstallation de la croix de 4,20 m de haut pour 2,10 m de large. Discours, bénédiction, puis prière des bâtisseurs de cathédrale se succèdent. Mais un voisin, «qui fait toujours des histoires», précise une habitante, allume son enceinte et brise l'harmonie de l'instant. Le rap crachote de son enceinte depuis la haie derrière la croix restaurée. Le calme des chants et des prières en vient pourtant à bout, et, de dépit sans doute, le pénible voisin éteint son enceinte, rendant ainsi sa solennité à l'inauguration du calvaire. Le Christ en fonte mate peut désormais veiller calmement sur les lotissements qui lui font face, pendant que le soleil troue les nuages pour venir lécher les traits fins de la sculpture.

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Cyr Guérin, le charpentier. Le Figaro
 

Des calvaires comme celui-ci, Alexandre Caillé aimerait en restaurer davantage. Chaque jour «cinq ou six messages» lui parviennent pour appeler son association à l'aide. «Là, Guy m'envoie des photos d'un calvaire très abîmé et me demande ce que nous pouvons faire», lâche-t-il. SOS Calvaires restaure un calvaire chaque mois dans ses 45 «antennes départementales» qui maillent le territoire, grâce à de nombreux dons défiscalisés, ainsi que le soutien du Fonds du Bien Commun. Mais la tâche est encore grande. Aucun inventaire ne recense précisément le nombre de calvaires qui peuplent les campagnes françaises.

Alors, chaque jour des habitants ou des communes appellent l'association. Elle fournit une aide technique, des bras volontaires pour débroussailler ou démousser, ainsi que des croix bâties dans son atelier. Dans chacune de leur opération, les volontaires de SOS Calvaires essaient d'impliquer les habitants : «Comme ça, ils se souviendront de la restauration de leur calvaire et auront plus à cœur de l'entretenir», sourit Alexandre Caillé.

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Cyr Guérin, le charpentier. Le Figaro
 

Pour ce calvaire du Seiches-sur-le-Loir, la mairie a subventionné à 100% la restauration de la Croix qui menaçait de s'effondrer. «C'est important pour nous de restaurer ce patrimoine. Nous héritons et devons le transmettre», explique de voix douce, Thierry de Villoutreys, maire depuis 2020. La croix d'une tonne et son Christ de 200 kg ont été assemblés dans l'atelier de SOS Calvaires au Lion-d'Angers. Elle trône au milieu de l'atelier dont l'odeur est, pour qui connaît ce monde, familière : un mélange de sciure de bois, d'huile, de peinture et de cigarette. Les derniers arrangements se font avant le point du jour. L'image semble sortir d'un autre temps. Deux jeunes gens de 25 ans, Alexandre Caillé et le charpentier, Cyr Guérin, sourires et cigarettes aux lèvres vissent, poncent et fixent gaiement le Christ à sa croix. Une certaine noblesse se dégage de l'instant. Celle de ceux qui, face aux casseurs et aux déboulonneurs, réparent humblement dans le silence de la nuit.

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Des fleurs à la provenance inconnue

Au lever du soleil, la croix est chargée sur un camion de transporteur, direction Seiches-sur-le-Loir. L'heure d'aborder avec Alexandre Caillé quelques questions fâcheuses. L'association a été propulsée sur le devant de la scène grâce à une vidéo du youtubeur d'extrême droite, Baptiste Marchais, accusé de violences volontaires contre une jeune femme à Paris. «C'est vrai que cette vidéo nous a aidés», reconnaît le jeune homme, un peu gêné. «Il est venu nous voir pour nous proposer de faire une vidéo avec lui et nous avons accepté, mais je tiens à préciser que notre association est aconfessionnelle et apolitique», martèle-t-il.

À lire aussi : «Donner du sens à mon été» : au sommet d'un éperon rocheux, des étudiants restaurent une église du XIIe siècle «On ne le connaissait pas, mais si ça peut faire connaître les problématiques du petit patrimoine chrétien rural, c'est toujours ça de pris, non ?», poursuit Julien Lepage, président de l'association. Une antenne dans le centre de la France a été dissoute parce que les volontaires entretenaient des liens trop étroits avec l'extrême droite et le clergé intégriste. «Nous ne sommes pas des militants politiques. Ceux qui veulent en faire peuvent le faire à l'extérieur de l'association», recadre Alexandre Caillé.

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La Croix chargée sur un transporteur. Le Figaro
 

Peu après 14h, à Seiches-sur-le-Loir, la croix est reposée sur son socle en présence d'une soixantaine d'habitants. Le curé la bénit et rappelle qu'elle fait partie de l'histoire de la commune. Comme souvent pour ces calvaires, son histoire se perd dans certaines légendes. Elle s'appellerait la croix de la butte aux pommiers et aurait été installée après la Révolution, «quand l'Église a fait beaucoup pour rechristianiser le pays». Plusieurs voisins assurent que même si aucune procession devant cette croix n'a été organisée depuis longtemps, il y avait toujours des fleurs devant. Une réminiscence du passé, sans doute. Ou bien une permanence ?

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La Croix est posée dans l'anxiété des volontaires de SOS Calvaires. Le Figaro
 

«Il y a 50 ans, les rogations et les processions faisaient partie des mœurs, tout comme l'entretien de ce petit patrimoine chrétien. Si nous parvenons à reconnecter le patrimoine, l'histoire et la foi, alors nous aurons été utile», assure Alexandre Caillé. À 25 ans, il a quitté le monde de la finance, et un fonds d'investissement pour devenir directeur général de cette association. «Je veux une vie qui ait du sens. Et pour cela, elle doit être donnée et enracinée», ajoute-t-il. Désormais son quotidien alterne entre l'atelier, le lien avec les mairies et les chefs d'antennes ainsi que le démarchage pour obtenir des dons : «Quand je vois l'élévation de la Croix, je me dis qu'on a vraiment passé une bonne journée, qu'elle est utile et donnée pour plus grand que soi». En effet, la Croix du Seiches-sur-le-Loir a fière allure et correspond à la devise de SOS Calvaire : «La Croix demeure tandis que le monde tourne.»

 

 

Source : Le Figaro.fr

 

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