Plongée dans Cigéo, projet contesté de stockage de déchets nucléaires

Même si nous, l'on a d'autres positions ; ) j'ai trouvé le sujet intéressant...

Update 03.03.2018: DIRECT. Déchets nucléaires à Bure : les opposants veulent manifester malgré l'interdiction de la préfecture (FranceTvInfo.fr)

Amitiés,

f.

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Dans un tunnel de Cigéo, l'actuel laboratoire et possible centre de stockage des déchets du nucléaire de haute
activité (HA) ou ceux de moyenne activité à vie longue (MA-VL). MaxPPP/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Des opposants à l'enfouissement géologique de déchets radioactifs ont été délogés à Bure, ce jeudi.

Bure, dans la Meuse, ses 82 habitants, son église Saint-Jean-Baptiste du Moyen-Âge, et surtout son laboratoire souterrain. Il ouvre la voie à Cigéo, futur centre d'enfouissement profond de déchets radioactifs. Des militants antinucléaires, installés dans le bois Lejuc tout proche, en ont été délogés ce jeudi. Tour d'horizon de ce projet auquel ils s'opposent. 

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AFP PHOTO / FREDERICK FLORIN

Aucun déchet actuellement stocké

L'idée de stocker de la sorte les rebuts de l'industrie énergétique nucléaire n'est pas nouvelle. Deux types de ces déchets sont visés : les plus radioactifs (HA) d'une part, et ceux dont la nocivité dure particulièrement longtemps (MA-VL) d'autre part. Sur ce site, protégé par des barbelés au milieu de plaines vallonnées, à la frontière entre Meuse et Haute-Marne, un laboratoire unique en France a été creusé depuis l'an 2000, à 490 mètres de profondeur. Le but est de tester les pistes autour de cette question.

Dans un tunnel de Cigéo, l'actuel laboratoire et possible centre de stockage des déchets du nucléaire de haute activité (HA) ou ceux de moyenne activité à vie longue (MA-VL).

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AFP PHOTO / FREDERICK FLORIN

En l'état, aucun déchet nucléaire n'y est stocké. Il ne s'agit que de tests industriels et scientifiques d'expérimentation de creusement, de contrôles et d'élaboration de techniques. Une grande partie du projet repose sur des alvéoles, ci-dessous, creusées dans les parois. Elles expliquent les choix géographiques et de profondeur : une couche d'argile de plus de 100 mètres d'épaisseur offre ici un tombeau géologique de choix. 

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AFP PHOTO / FREDERICK FLORIN

Objectif : "se mettre à l'abri du danger [des] déchets pour des milliers d'années", explique l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), chargée de la conception de Cigéo. Pour les étudier et suivre l'interaction avec la roche sur une telle durée, des fils pénètrent les parois en plus de 10.000 points et mesurent température, pression, déformation... Y compris à l'intérieur de cette alvéole de test vide, d'une dizaine de mètres de long. 

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AFP PHOTO / FREDERICK FLORIN

Pas d'enfouissement avant 2030, au mieux

Quand l'entreposage débuterait-il ? Le calendrier, très politique, se fait toutefois de plus en plus précis : l'Andra doit demander la création du stockage en 2019, qui devrait permettre - après décret - des travaux dès 2022, puis une phase pilote en 2025 avec des déchets factices. Enfin, si le Parlement donne son feu vert, de premiers déchets radioactifs pourraient arriver sur le site, au plus tôt en 2030. 

L'Andra multiplie les efforts de communication pour faire de la pédagogie autour de son projet. Cela va des vidéos aux allures de dessins animés à un espace public de présentation des prototypes de conteneurs de stockage et des engins de manutention. L'enjeu est massif: 80.000 m3 de déchets à gérer, pour une durée de dangerosité d'environ 100.000 ans. 

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MaxPPP/PHOTOPQR/L'ALSACE

Solution "la moins mauvaise" selon Hulot

490 mètres plus bas, un tunnelier creuse la roche dans un nuage de poussière, pour encore agrandir le laboratoire. À terme, s'il est décidé que l'expérimentation devienne un stockage, 15 km2 seront aménagées pour une zone dont la réversibilité - autrement dit la possibilité de revenir chercher les matériaux - n'est promise que pour un siècle.  

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AFP PHOTO / FREDERICK FLORIN

Enfermés dans des cylindres métalliques, les "colis" de déchets de plus d'une demi-tonne seraient descendus par un tunnel en pente long de 5 kilomètres et placés - lors d'un processus essentiellement automatisé - au sein d'alvéoles pouvant atteindre 100 mètres de long. 

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MaxPPP/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Un obstacle technique a été souligné par l'Autorité de sûreté nucléaire : près d'un cinquième du volume à stocker concerne 40.000 fûts coulés dans du bitume qui peuvent réagir et s'enflammer en cas d'élévation de la température. L'Andra doit "revoir sa copie" sur ce point précis pour permettre l'aboutissement du projet qui représente 25 milliards d'euros sur 140 ans, dont deux ont déjà été dépensés. 

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AFP PHOTO / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

Outre les batailles juridiques, ce jeudi, une autre opposition a, elle, été gérée par la force : 500 gendarmes ont évacué une quinzaine d'opposants installés sur les terrains à la verticale de ce qu'ils dénoncent comme une "poubelle nucléaire". Les autorités craignaient la constitution d'une nouvelle ZAD à l'image de Notre-Dame-des-Landes. Une opération effectuée en marge de la visite, ce même jour, du secrétaire d'État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu. 

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MaxPPP/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Source : L'Express.fr

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